Chapitre 19

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Le lendemain matin, Izuku se réveilla comme engourdi. Son esprit était encore brumeux, les bribes de rêves qui s'effaçaient paresseusement le laissaient avec un sourire aux lèvres. Ils étaient remplis de tendresse, d'émerveillement, d'écailles rouges et de lueurs marines.

Le souvenir de la sirène qu'il avait vu la veille lui coupa encore le souffle. Il était si beau, si envoutant, à chanter la mort avec ces marques lumineuses sur le corps ... ses yeux n'étaient que lumière, de même que les arabesques qui s'étaient dessinées sur sa peau par endroit écailleuse, tel un ange appelant les âmes perdues auprès de lui pour les récolter vers le sommeil éternel ...

Les notes avaient glissé sur sa peau telles une caresse, douces envers lui et pourtant si dures envers leurs proies, l'enveloppant dans cette mélodie qui criait la rage de celui qui chantait, sa volonté et sa détermination à prendre la vie de ceux qui menaçaient les siens. Telle la pluie, la symphonie mortelle avait voulu laver le sol des impuretés, du danger qui planait au-dessus de lui quand il ne s'y attendait pas.

Il s'imaginait suivre le chant de la sirène rouge, être pris dans ses filets, et se laisser porter par ces paroles dont il ne connaissait pas le sens. Il savait que s'il le faisait, s'il suivait ces notes, tout irait bien. Il avait une confiance presque aveugle en ce regard rouge rubis, en cette voix grave mais mélodieuse, en ces mains qui le rattraperaient s'il tombait... Izuku se sentait fort, en paix, en sécurité quand il était avec lui. Alors il n'avait aucune raison de craindre son chant, aussi mortel soit-il.

Puis un autre souvenir le réveilla brutalement.

Ces âmes en peine que Kirishima avait voulu prendre, ces fauteurs de troubles qui s'étaient introduits chez lui alors qu'ils avaient été chassés plus tôt dans la soirée, ces trois personnes avaient voulu empoisonner Kirishima, et avaient projeté de le tabasser à nouveau une fois le poison versé.

Il se redressa, cherchant dans sa mémoire ce qui s'était passé une fois qu'il avait plongé dans le bassin pour arrêter le rouge. Il se souvient avoir parlé avec Kirishima, avoir eu cette irrépressible envie de l'emb...

Non, il devait se reprendre. Ce n'était pas le moment d'y penser.

Après, il était sorti de la piscine pour ne pas prendre froid, enfin le rouge l'avait gentiment forcé à se remettre au chaud et au sec, lui souhaitant bonne nuit par la même occasion, puis il y avait eu la police qui était arrivée une demi-heure plus tard, Aizawa et Ochako avaient fait le plus gros de la déposition de plainte qu'ils ont réalisés contre les trois criminels, qui ont été embarqués tandis qu'ils reprenaient doucement leurs esprits. Ses oreilles résonnaient encore avec les cris d'indignation de la blonde, première à être sortie de l'emprise du chant marin.

Et après ça, il ne se souvenait que de la brune qui l'avait chassé dans sa chambre pour qu'il dorme, disant qu'elle s'occuperait de préparer les lits pour elle et Shoto. Et du professeur Aizawa, de Shinsou et de Koda qui étaient partis peu de temps avant qu'il ne se couche.

Toc toc toc

- Oui ?

- T'es debout ?

C'était sa meilleure amie.

- Oui je suis debout, j'arrive.

A peine avait-il fini de parler que sa porte s'ouvrit soudainement, et que la brune sauta sur son lit.

- Bonjour Deku !

Izuku, grâce aux années d'expérience, ne fut pas surpris et se décala juste avant d'être assailli par la biologiste.

- Bien dormi ?

Il allait répondre que oui, mais son rêve lui revint en tête, et il devint rouge pivoine.

Les embruns du bonheurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant