Chapitre 6

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Les jours passèrent, l'été s'installait de plus en plus, amenant sa chaleur écrasante avec lui. Katsuki passa plusieurs fois rendre visite au biologiste, ne manquant pas de dire bonjour à la sirène à sa manière, ainsi que le professeur Aizawa, qui était venu prendre des nouvelles de Kirishima après l'incident du Musée. Le rouge avait été réticent en le voyant, mais comprit vite qu'il était, comme Izuku, quelqu'un qui ne lui voulait pas de mal.

Si bien que la sirène se demanda si les deux personnes qui l'avaient capturé sur la plage pendant qu'il essayait de libérer une raie de leurs filets étaient bien les seuls humains mal intentionnés.

Mais il comprit un jour que ce type de personne ne se résumait pas qu'aux deux hommes qui l'ont battu.

C'était un jour où le soleil tapait fort, amenant Izuku à se protéger avec un objet bizarre qu'il appelait parasol. La grande toile de cet objet faisait de l'ombre, que Kirishima accueillit avec joie. L'après-midi était calme, et Kirishima appréciait d'entendre le son de la voix du jeune humain, même si certains mots lui échappaient encore et que l'histoire n'avait donc pas beaucoup de sens. Izuku avait pris l'habitude de laisser ses ... Jambes ? Ça devait être ça qu'il lui avait dit, enfin il les laissait tremper dans l'eau quand il était avec lui, que ça soit pour lire ou pour discuter avec lui le matin, pendant sa routine, et le rouge aimait beaucoup ce geste, c'était comme s'il était avec lui, dans l'eau, à sa manière. Comme si Izuku voulait se rapprocher de lui comme lui se rapprochait du bord.

Cet après-midi là, ils étaient posés tout les deux sous le parasol, l'un à lire et l'autre à écouter, quand une voiture se gara à côté de la maison. Kirishima ne reconnu pas la voiture, différente de celles de Katsuki ou du professeur du vert. Et il fut surpris de voir que le petit humain, qui s'était arrêté de lire pour regarder qui venait d'arriver, ouvrit grand les yeux, paniqué.

Puis il lui parla, mais ces mots-là ne voulaient encore rien dire pour lui. Izuku sembla le voir, puisqu'il lui fit signe se retourner dans l'eau avec urgence, toujours cet air paniqué sur le visage, avant de se lever précipitamment, d'appuyer sur le bouton qui referme le toit et de disparaître dans les escaliers.

« Si j'ai bien compris, il veut que je me cache pour que les nouveaux venus ne me voient pas. »

Alors il retourna au fond, dans une petite cavité qu'il avait formé avec les pierres du fond, et une anémone géante qui masquait l'entrée. De là, il observa à travers la vitre les étrangers.

Ils étaient trois. Une fille blonde, et deux garçons, l'un aux cheveux noirs en piques un peu comme Katsuki, et l'autre les avait bleu-gris, et longs comme ceux d'Izuku quand ils sont mouillés. Et il pouvait le voir d'ici, leurs sourires n'avaient rien de bienveillants.

Il aperçut Izuku sortir du bâtiment, et s'approcher des trois autres pour leur parler. Mais ils ne restèrent pas longtemps à parler.

Celui aux cheveux noirs commença à pousser le vert, toujours avec un sourire mauvais sur le visage. Et ce jusqu'à ce qu'il tombe par terre.

« Qu'est-ce que ... »

C'est là qu'il se mit à lui donner un coup de pied, puis un autre. Le petit humain était par terre, et se faisait ruer de coup de pied par l'humain aux cheveux noirs, sous les rires des deux autres.

« Il ne va pas se laisser faire, si ? »

Celui aux cheveux bleu-gris pris Izuku par le col du ... T-shirt ? et le releva avant de le jeter sur l'autre garçon, qui l'empoigna par derrière au niveau des épaules, alors que le vert se débattait pour se dégager.

« Mais pourquoi ils font ça ?! Trois contre un c'est injuste !! »

Puis la fille, qui sautait partout, courut vers l'intérieur de la maison. Izuku essaya de se débattre, et Kirishima l'entendit crier à travers la vitre. Mais il ne cria pas longtemps après la blonde, puisqu'il reçu un coup de ... main ? Poing ? (il ne se souvenait plus lequel on disait) dans le ventre.

« Mais c'est horrible !! Je peux pas les laisser faire ça !! »

Et malgré toutes ses bonnes intentions, le rouge savait qu'il ne pouvait rien faire, de là où il était. Le toit était fermé, et une vitre les séparait, l'empêchant de prendre part au combat et aider Izuku. Il se sentait impuissant, et c'est un sentiment qui l'agaçait au plus haut point.

Il était en rogne de les voir s'acharner sur le pauvre petit humain, ses poings le démangeaient mais il savait qu'il ne pouvait rien y faire. Alors il regarda, toujours caché derrière l'anémone.

La blonde revint les voir avec des livres et des papiers pleins les bras, sautillant jusqu'à rejoindre la voiture où elle posa tout, puis revint vers les deux autres, leur parlant. Puis celui qui tenait Izuku le jeta au sol, donnant un dernier coup de pied avant de repartir avec les autres dans la voiture et de s'en aller.

Une fois la voiture loin, Kirishima sortit de sa cachette et se rapprocha de la vitre, allant voir comment allait Izuku. Et il allait très mal.

Il pleurait, en boule par terre, avec des bleus et du sang sur le visage et les bras. Puis il le vit sortir un petit objet noir de sa poche, le toucher avec le doigt et l'amener à son oreille. Il le vit parler, toujours en pleur, puis laisser tomber l'objet par terre et se mettre à crier.

Le rouge toqua à la vitre, attirant l'attention du petit humain, qui leva vers lui ses yeux verts humides.

« Mon dieu, qu'est-ce qu'ils ont fait ... »

Kirishima mit ses deux mains à plat sur la vitre et se posa sur le fond, à la même hauteur que le vert. Izuku repartit en sanglot, les mains devant son visage, puis il essaya de se lever, avant de retomber au sol, une expression de douleur tordant son visage.

« Des humains qui blessent d'autres humains ... leur espèce a vraiment un problème, pour se battre entre congénère sans raison. »

Il essaya de l'appeler, mais l'autre ne l'entendait apparemment pas. Donc il frappa contre la vitre, la frustration remontant et bouillant dans ses veines de ne pas avoir pu faire quelque chose pour l'aider.

Izuku l'entendit cette fois, et rampa dans l'herbe jusqu'à être contre la vitre, se collant comme s'il voulait se blottir contre la sirène. Qui se colla à son tour, en face de l'humain, et posa sa main à plat juste à côté.

Timidement, une main verte d'avoir frotté l'herbe la rejoint de l'autre côté de l'aquarium, et ils attendirent ainsi, jusqu'à ce qu'une nouvelle voiture, cette fois connue, n'arrive et se gare en catastrophe au milieu du chemin.

« Katsuki ... »

Comme pour lui donner raison, le meilleur ami d'Izuku sortit en trombe de sa voiture pour se jeter auprès du vert, qui le prit dans les bras en se remettant à pleurer.

De si près, la sirène entendit la conversation.

- Qu'est-ce qui s'est passé ?!

- Je- je ... Ils ont pris ... ils sont reve-venus et ils ...

- Hé, calme-toi Deku. Je suis là, tout va bien.

Puis il posa ses yeux rouges sur Kirishima, et l'interrogea du regard.

Ne sachant comment le dire dans leur langue, il mima comme il pouvait la scène. Trois personnes, qui sont venues taper Izuku, et une qui est allée dans la maison prendre des trucs avant de repartir. Katsuki eut l'air de comprendre, puisqu'il s'enragea et se mit à crier des mots qu'il ne comprenait pas. Mais il savait qu'il ne criait pas contre Izuku, qu'il tenait encore contre lui, une main dans son dos et l'autre dans ses cheveux.

Kirishima haussa les épaules, demandant du regard à Katsuki pourquoi ça s'était produit. Le blond baissa les yeux un instant, puis les posa sur le vert avant de secouer la tête pour dire « rien, laisse tomber ». Ce qui augmenta encore plus le sentiment d'impuissance et de frustration du rouge, qui tapa du poing contre la vitre et alla nager pour se calmer.

Il se retourna vers les deux amis, et vit Katsuki porter Izuku dans ses bras avant de l'amener dans la maison, sortant du champ de vision de Kirishima.

« ... J'espère qu'il va s'en remettre, pauvre Izuku ... La prochaine fois, si ça vient à se reproduire, il faudra que je trouve un moyen de le protéger. Personne ne fait du mal à Izuku, plus jamais. »


Les embruns du bonheurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant