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Chapitre 1

1

Toujours allongée sur mon lit, la tête enfouie dans mon oreiller, je fixe le plafond attendant le bruit insupportable de mon réveil sur mon portable, qui risque de sonner d'une minute à l'autre. Je n'ai pas fermé l'œil de la nuit, préoccupée par tous les derniers changements qui se sont passés ces derniers jours. Le déménagement, dire aurevoir à mes amis, ma famille et même à ma ville que j'aimais tant. Cette sensation de manque a pris place dans mes pensées depuis que je suis arrivée ici. Il n'y a pas un moment où je me suis dit que j'allais bien m'intégrer dans cette nouvelle vie.

Dring.... Dring.... Dring....

Mon réveil se décide enfin à me sortir de ma rêverie, j'appuie rapidement sur le bouton « éteindre », afin de ne plus supporter l'infernal détonation. Je me dirige d'un pas nonchalant vers ma porte pour me rendre dans la cuisine. Une fois arrivée, après ce qui m'a semblé être une éternité, je pus constater que ma mère était déjà là, en train de préparer un bon petit déjeuner. Elle se tourne vers moi et me fait son plus beau sourire, celui qu'elle avait perdu depuis... bref ce n'est pas important.

-Bonjour ma puce ! elle vient se positionner devant moi et me fait un bisou sur la joue. Ça va ? Tu as bien dormi ?

-Coucou ! ouais ça va j'ai plutôt bien rattrapé et toi ?

Bien sûr je suis obligée de lui mentir, je ne compte absolument pas lui dire que j'ai passé la pire des nuits blanches. La connaissant ça l'inquièterait et elle n'a pas besoin de ça, surtout en ce moment.

-J'ai connu pire, dit-elle en versant du jus d'orange dans nos verres, mais depuis... tu sais... on va dire que ça va.

Je lui fais oui de la tête n'osant pas la regarder, gênée de la discussion.

-Bon va t'asseoir, je nous apporte tout ça sur la table basse.

Je sais qu'elle essaie de changer de sujet, c'est normal, ce qui est arrivé est tellement... traumatisant. J'hésite à lui demander de l'aide, mais je sais que ça lui fait plaisir de s'occuper de moi comme ça, surtout le matin. C'est elle mon exemple, je lui dois énormément.

Le déjeuner se passe dans une très bonne ambiance, il y a bien longtemps que nous n'avons pas été comme ça toute les deux. Dès que je la voie sourire de toute ses dents ou même l'entendre rire, je ne peux m'empêcher de me demander « qu'est-ce que je deviendrai sans elle ? » probablement rien.

Je l'aide à débarrasser, puis monte dans ma chambre pour me laver et préparer mes affaires. Aujourd'hui est mon premier jour dans un lycée que je ne connais même pas, alors autant faire un effort et ne pas passer pour le vilain petit canard aux yeux de mes nouveaux camarades.

Après avoir passé cinq bonnes minutes, la tête entière dans le placard, je cherche toujours désespérément des fringues plus ou moins adaptés à mon style. J'opte finalement pour un body blanc à manches courtes, une jupe en jean accompagnée de trois boutons au-devant, et d'un petit gilet blanc avec pour motif des petites cerises. Comme il fait très beau et plutôt chaud, je peux en profiter.

Quand j'eu fini ma douche, j'enfile mes habits, me maquille d'une légère couche de fond de teint, un peu de mascara et d'un baume à lèvre rose pâle à la vanille. Je décide de ne pas mettre de bijoux, ni d'en faire trop question make-up, je veux par-dessus tout rester la plus simple possible. Pour la coiffure, je m'attache les cheveux en un chignon et laisse quelques mèches tombées sur les côtés.

Je me regarde une dernière fois dans le miroir, me dirige vers les escaliers et descend en bas afin de dire aurevoir à ma mère. En mettant mes chaussures, je peux constater une photo de...lui et moi à la plage accrochée sur le mur de l'entrée. On mangeait tous les deux une glace, lui à la cerise et moi à la vanille. Je me rappelle très bien de cet après-midi-là, je m'amusais à lui en mettre sur le nez. On avait tellement rigolé, qu'on était tombé tous les deux sur le sable, c'était un bordel pas possible. Je me tourne et vois ma mère qui me regardait avec un sourire triste, elle s'approche de moi et essuie une larme qui dévalait ma joue gauche, je ne l'avais même pas remarqué.

-Bon... ça y est. Tu es sûr que ça va aller ? Tu ne veux pas que je t'accompagne ? Et si le bus n'arrivait pas ? Ou...

-Maman... la coupai-je. Ça va aller ok ? Ne t'inquiète pas pour le bus, et s'il ne vient pas, tu sais que pour y aller j'en ai à peine pour vingt minutes à marcher, c'est faisable... même si j'ai grave le flemme.

-Oui je sais c'est faisable mais on ne sait jamais ce qui peut arriver et...

-Ça ira d'accord ? Aller, faut que j'y aille. Je lui fais un petit bisou sur sa joue droite et la serre dans mes bras. A ce soir !

- A ce soir ma puce, je t'aime.

-Je t'aime aussi.

Ma mère a toujours été très protectrice, c'est même pire depuis... non rien je n'ai rien dit. Comme toute mère, elle a peur qu'il m'arrive quelque chose de grave, mais à chaque fois j'arrive à trouver les mots justes pour la rassurer.

Enfin... Je passe la porte et me voilà dehors, je reste quelques secondes à regarder la route devant la maison, tout en me disant que normalement il devrait être avec moi... Il me dirait que tout irait bien... et qu'il resterait toujours avec moi... Mais non je vais devoirs affronter toute cette nouvelle vie sans lui.

L'arrêt de bus se trouve à quelque mètre de chez moi. Il arrive trois minutes plus tard, une fois garée, je monte les petites marches qui mènent aux places et me dirige vers le fond. Je peux voir du coin de l'œil que des regards se braquent sur moi, mais je n'y fais pas attention. Une fois assise côté fenêtre avec une place vide juste à ma gauche, je prie pour que personne ne vienne s'installer sur celle-ci. Je mets mon casque et lance ma playlist.

Et voilà c'est parti...