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Chapitre 22

22

Cela fait à peine quinze minutes que Dylan et moi sommes arrivés. Je tente en vain de capter le regard de ma meilleure amie, mais je ne la trouve pas.

-Elle est dans la salle de bain. Me dit Tony d'un fin sourire, venant de se poser à mes côtés.

Je lui réponds d'un léger signe de tête et monte à l'étage. Je peux entendre à travers la pièce, le sèche cheveux et Claire chantonner une petite mélodie mais que je peine à identifier.
À peine avoir toqué, le bruit de l'appareil s'éteint.

-J'arrive !

Au moment où sa silhouette apparaît devant moi, je ressens comme une boule de stress. Va-t-elle me claquer la porte au nez ? Ou tout simplement me fixer d'un regard meurtris sans m'adresser la moindre parole ?
Je remarque qu'elle est seulement vêtue d'une serviette, couvrant sa poitrine jusqu'à ses genoux. Mais je n'en suis pas gênée, ni elle non plus visiblement.

-Oh... salut Anna.

-Salut.

-Je ne m'attendais pas à te voir si tôt.

-Et bien enfait, j'avais hâte de te voir. J'avais envie de m'expliquer avec toi avant de commencer la soirée, qu'on parle de ce qui s'est passé tout à l'heure. Tu veux bien ?

Elle réfléchit quelques secondes, puis d'un petit sourire, m'invite à entrer dans la salle de bain.
Un silence assez pesant s'installe. Pour être honnête, je ne sais par quoi commencer. Je me concentre sur un point au sol, adossée au lavabo, histoire de ne pas croiser son regard. Elle, est assise sur le rebord de la baignoire, les bras croisés.

-Pourquoi tu ne m'as rien dis pour ton frère ?

Je lève instinctivement la tête vers elle.

-Si je l'avais su... je ne t'aurais pas fait toutes ces remarques. Je suis désolée, j'ai agit égoïstement. Ça ne me ressemble pas du tout.

-Arrête Claire, tu n'y es pour rien. En soit, c'est vrai que je ne t'ai rien dit à ce sujet. Tu n'en savait absolument rien, ce n'est pas ta faute.

-Bien sûr que si. Je n'ai pas arrêté de me plaindre concernant la maladie de Dylan, alors que pendant ce temps toi tu as vécu bien pire.

Je décide de me redresser et de m'avancer vers elle, lentement.

-Il n'y a pas de pire où de meilleure situation. Oui j'ai perdu mon frère, il est mort. Mais même si toi tu as encore la chance d'avoir le tien, en vie, nous ne savons pas combien de temps il va continuer à vivre. De toute façon, dans nos deux cas, on souffre l'une comme l'autre.

Elle me regarde, les larmes aux yeux. Puis sans que je ne puisse réagir, elle bondit dans mes bras.

-Je suis désolée Anna... mais j'ai peur.

Je resserre ma prise sur elle, en lui caressant ses doux cheveux blonds.

-Je le sais, mais ça va aller je te le promet. Pour l'instant il est là, alors ce soir nous allons nous amuser. Profiter de chaque instant tous ensemble. D'accord ?

Nous nous détachons doucement, avant que je lui sèche ses petites larmes qui commençaient à dévaler ses joues rougis.

-Allez, prépare toi, après on y va. Si non ils vont encore dire qu'on met trois plombes à se préparer. Et je déteste ça.