Chapitre 2

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Cela fait à peine dix minutes que je suis dans le bus. Je regarde fixement la route, toujours la musique dans les oreilles, quand je sens quelqu'un me regarder avec beaucoup d'insistance. Je décide alors de tourner la tête vers ma gauche et...qu'est-ce que je disais. Un garçon, qui comme moi est assis seul sur la rangée d'à côté, est en train de me scruter discrètement, qu'est-ce qu'il me veut celui-là ? bon... je ne vais m'en plaindre, il est plutôt mignon. De ce que j'arrive à voir, il a un regard très intimidant, mais impossible d'analyser la couleur de ses yeux, une chevelure châtaine légèrement décoiffée, de petites lèvres rosées et... c'est tout ce que je peux distinguer. Il est habillé d'un pull simple blanc, d'un jean ample noir et d'une petite chaînette argentée autour de son cou qui pend sur son haut.

Il décide de détourner les yeux après notre échange de regard, qui a duré je dirai... trois secondes. Oui, en trois secondes, j'ai pu remarquer tous ces petits détails sur lui. Je décide de vérifier l'heure indiquée sur mon portable, et constate qu'il est huit heures pile. Les cours commencent à huit heures trente précisément.

Le car s'arrête enfin sur un parking devant le lycée, spécialement réservé pour les bus scolaires. Je prends mon sac qui était précédemment sur mes genoux, et le passe sur mon épaule droite. Au moment où j'allais me lever pour sortir de ma place, le fameux garçon avec qui j'ai eu un petit épisode plutôt comique, me passe d'un seul coup devant, ce qui engendre un coup de la part de son sac dans ma tronche. Alors déjà il ne s'excuse même pas et en plus, il sort sans même me jeter un regard pour vérifier si je vais bien... bon ça va je ne me suis pas non plus reçu un missile dans le crâne, mais quand même.

Bref... je descends du bus et me retrouve devant le lycée qui est juste gigantesque. Avec ma petite taille qui ne dépasse même pas les un mètre soixante, je peux vous dire que ça fait drôle.

Je marche direction la grande entrée de l'établissement qui doit certainement menée dans le hall, j'ai pu voir un aperçu sur internet et cela m'avait l'air assez grand. Une fois toutes les portes poussées, je me trouve effectivement en plein milieu du grand couloir principal. Je tourne sur moi-même pour tenter de repérer des affiches ou même un pot d'accueil, histoire de savoir ou dois-je me rendre.

-Eh toi !

Je me tourne et remarque le garçon du bus en train de me fixer, je place mon index sur ma poitrine, en le regardant, avec un sourcil levé pour savoir si c'est bien à moi qu'il cause.

-Oui c'est bien à toi que je parle !

Super... j'espère qu'il ne va pas en profiter pour me remettre un deuxième coup de sac.

Je m'avance en trainant des pieds et me retrouve finalement face à lui. Waouh ! je n'avais pas remarqué mais ses yeux sont d'un vert magnifique. Qu'est-ce que je raconte moi... reconcentre toi Anna, merde !

-C'est toi Anna Olsen ?

Je n'avais même pas remarqué que je le contemplai, la honte !

-Euh... ouais ! et toi t'es... ?

-Dylan. On m'a chargé de t'attendre ici et de te faire visiter. Bien évidemment je n'ai absolument rien demandé.

-Ok... c'est pour ça que tu étais descendu du bus comme un malade tout à l'heure ? Tu avais l'air pressé pourtant. Lui dis-je ironiquement.

-Je ne suis pas descendu si vite que ça n'exagère pas non plus...

-Au point de me foutre un coup de sac ? non tu as raison, c'était pas du tout vite ça.

Plus sarcastique que moi en ce moment tu meurs !

-Bon tu veux quoi ?! parler vitesse et rapidité toute la journée où visiter ?

Je sens bien que depuis le début je l'énervais, mais je m'en fiche, je trouve ça même assez drôle. Mais je ne comprends pas pourquoi il est aussi arrogant. On ne se connait pas du tout, je ne sais pas c'est quoi son problème mais va falloir qu'il change.

-Visiter si tu te sens capable de le faire.

On se fixe dans les yeux ... et c'est reparti, notre jeu du regard reprend j'ai l'impression. Mais c'est dingue les yeux qu'il a ! D'un coup, ses traits du visage changent. Ils deviennent plus doux et moins crispés. Là c'est sûr, il fait moins flipper.

-Ok. Va pour la visite alors. Me dit-il en me devançant sans se tourner vers moi.

Génial... que la fête commence !

Quinze minutes se sont écoulées depuis que Dylan a commencé à me trainer de couloirs en couloirs. Sans compter toutes les salles de classe dont je ne me souviens déjà même plus de leurs emplacements. Je décide de jeter un œil sur une grande horloge accrochée sur le mur se trouvant à ma gauche, et remarque qu'il est exactement huit heures vingt-sept. Il ne reste donc plus que trois minutes avant le début des cours.

-Bon bah voilà, on va s'arrêter la étant donné qu'il ne reste que quelque minute. Tu as des questions ?

-Non pas vraiment... ah si ! ma première heure est histoire-géo avec...

Je cherche mon emploi du temps avec écrit dessus les noms de tous mes professeurs ainsi que la salle.

-Monsieur Morel, salle 124. Ça te dérangerait de m'y emmener ? je n'ai pas tout retenu de la visite alors...

-Non t'inquiète, me coupe-t-il riant légèrement. Tu n'as pas à rougir tu sais ? ça arrive à tout le monde de zapper.

-Je ne rougis pas. Qu'est-ce que tu me racontes ?

Est-ce que je suis entièrement gênée ? oui. Je sais qu'il a raison, je peux sentir mes joues chauffées, pourquoi ? je n'en sais rien.

-Oui oui, je te crois Anabelle.

Et le voilà qui se marre une fois de plus. Il est bipolaire ou quoi ? Il y a encore une vingtaine de minutes il était méga froid et là il se pète une barre tout seul. Et attendez... quoi ?! comment il m'a appelé la ? non ! Personne n'a le droit de m'appeler comme ça.

- Anna ! pas Anabelle, juste Anna, si ce n'est pas trop te demander. Je lui signale assez durement.

-C'est ce qu'il y a d'écrit sur ton emploi du temps pourtant.

Il lève ses mains en l'air en signe d'innocence, et son visage montre un sourire moqueur.

-Bravo tu sais lire. Mais appelle moi Anna ça va suffire ne t'en fais pas.

-Oh je ne m'en fais pas ANNA.

Il a fait exprès de bien insister sur mon prénom pour pouvoir m'embêter je suppose, ce qui marche très bien d'ailleurs.

-Aller amène toi, ça va sonner d'ici quelque seconde.

-Mais qu'elle perspicacité DYLAN. Dis-je l'imitant.

Il décide de passer devant moi pour me guider une seconde fois, et je pense l'avoir entendu pouffer, mais je n'en suis pas sûr.

En tout cas, s'il reste tel qu'il est en ce moment, c'est-à-dire drôle, gentil et souriant, nous pourrions peut-être devenir amis avec le temps. On verra...

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