Chapitre 13

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Cinq jours se sont écoulés depuis. Et pour être tout à fait franche, je crois que je n'ai jamais été aussi mal depuis l'accident. Durant ces cinq jours, je n'ai pas reçu la moindre nouvelle de Dylan. Pas un message, pas un appel et je ne l'ai pas aperçu une seule fois en cours, ni à l'extérieur. J'ai tenté de le contacter une centaine de fois par téléphone mais sans succès. Je me suis même rendue six fois chez lui en fin de journée, mais c'était soit Clair soit leur père qui m'accueillaient. J'en ai simplement déduit qu'il me fuyait. Ce qui me préoccupe l'esprit c'est qu'il m'a dit, je cite : « Je te promet qu'on ne se quittera pas, que ce soit maintenant ou après que cette maladie m'emportera, nous serons toujours ensemble. » Qu'est ce qui a bien pu lui faire changer d'avis ?

Installée sur la petite banquette placée sous ma fenêtre, admirant la rue voisine, la musique « Now You Know » de Hilary Duff circule dans mes oreilles. La silhouette de ma mère apparaît à côté de moi, j'ôte mon casque pour le déposer sur mes genoux repliés puis elle s'assoit me faisant face.

-Je pense qu'il faut qu'on parle toutes les deux.

-Parler de quoi ?

-Ça fait bien longtemps que je t'ai vu dans cet état-là. Tu ne souris plus beaucoup, dès que tu as terminer de manger tu pars t'enfermer dans ta chambre. Est-ce qu'il y a quelque chose que je dois savoir ?

-Non il n'y a rien. Dis-je en reportant mon intention à la ruelle.

-Anna, je te connais par cœur. La dernière fois que tu étais comme ça c'était depuis... l'accident. Alors si, il y a quelque chose.

Voyant que je ne daigne pas à souffler le moindre mot, elle s'apprête à quitter ma chambre mais je la stoppe dans son élan. Même si je ne rentrerai pas dans les détails en lui confiant la maladie de Dylan, elle a cependant le droit de connaitre ma mauvaise humeur de ces derniers temps.

-C'est Dylan. Le gars que tu as entrevu l'autre fois à la fenêtre.

-Oh oui le beau gosse qui t'a raccompagné ? s'exclame-t-elle, se précipitant pour se rasseoir comme précédemment.

-Ouais c'est lui...

-Et qu'est-ce qu'il a fait de si horrible pour que tu sois aussi déprimée ?

-Rien il a juste décidé de m'ignorer. Il y a cinq jours, on a beaucoup parler de quelque chose d'assez secret. Et il a dit que l'on restera toujours ensemble mais... malgré les nombreuses fois ou j'ai tenté de le contacter, je n'ai eu aucun retour. Je suis carrément allée le voir chez lui, mais à chaque fois c'est quelqu'un d'autre qui m'ouvrait. Je ne sais pas ce que j'ai bien pu faire de mal pour qu'il change subitement d'avis...

Les larmes se forment au fur et à mesure aux coins de mes yeux. Ma mère me prend la main et se met à me parler calmement.

-Tu as déjà envisager de lui envoyer une lettre ?

-Une lettre ?

-Oui. Une lettre ou tu aurais écrit tout ce qui te passe par la tête. Ce que tu as pensé de votre discussion, ou lui demander ce qu'il y a bien pu se passer pour qu'il puisse avoir une telle réaction. Contrairement à ce que certains peuvent croire, c'est bien différent que d'envoyer un message. Les sentiments d'un mot écrit sur papier n'ont absolument rien avoir qu'écrit sur un clavier. Les jeunes vous aurez beau dire que c'est de l'ancienne époque, mais nous prenions le temps d'écrire chaque syllabe avec des stylos. Et en plus... c'était beaucoup plus romantique.

-Mais qu'est ce que je raconterai dans cette lettre ? si mon écriture est mal faite, il pourrait se moquer de moi. Ou si j'interprète mal mes phrases il pourrait aussi...

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