Chapitre 4

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Assis sur un tabouret, mon père examinait mes ailes alors que j'étais sur le sol en tailleur.

— Que se passe-t-il ? Pourquoi ai-je des ailes ?

— Doucement ma chérie, me pria-t-il encore, stupéfait. Une question à la fois s'il te plaît.

— Qui t'a dit que tout ça allait m'arriver ?

— Je pense que je dois te dire toute la vérité maintenant, disait-il fixant le sol.

— Quelle vérité ? insistais-je.

Je savais qu'il me cachait quelque chose, refusant d'affronter mon regard, il ne me répondait pas.

— Bon sang, papa ! Réponds-moi. Ces secrets ont assez duré. Regarde-moi. Tu ne pourrais pas, pour une fois, penser à moi et ma santé mentale.

— Ma princesse... Comment t'expliquer sans t'énerver ?

Je ne répondis pas, pour ne pas lui laisser la chance de changer de sujet.

— En fait... ça concerne ta mère, finit-il par avouer toujours les yeux vissés au sol.

Les mots sortirent de sa bouche et il refusa à nouveau de me regarder. Que venait faire ma mère dans cette histoire ? Elle était morte en me donnant la vie. Que venait-elle faire là-dedans ?

— Ta mère est encore vivante..., finit-il par dire.

Là ce fut le choc, heureusement que j'étais déjà assise à terre. Cette dernière phrase résonnait en moi comme un coup de massue. Ma mère était vivante. Ma vie était que mensonge. Seize longues années que j'avais supplié des réponses pour combler ce vide affectif. Perdue, je vis soudain un papillon jaune aux reflets rouges voler au-dessus de moi. Il représentait le bonheur, je devais donc être heureuse. Mais l'étais-je ? Je fermai les yeux et inspirai profondément pour maîtriser mes émotions. Je ne pouvais nier j'étais vraiment heureuse, j'avais une chance de rattraper le temps. Mais la colère masquait cette joie.

— Comment ça, elle est vivante ? hurlais-je.

Il ne répondit pas, balayant la pièce des pièces des yeux il semblait vouloir chercher une réponse.

— Papa, je te parle ! criais-je. Comment as-tu pu me mentir ? Tu étais le seul en qui j'avais une confiance aveugle. Pourquoi me trahir ? Je suis vraiment déçue...

Papa et moi nous disputions très rarement. C'était la première fois que ça allait aussi loin, que ça faisait aussi mal. Je lui en voulais de m'avoir caché un si gros secret. En colère, j'harcelais mon père de questions en hurlant. Celui-ci, toujours les yeux rivés sur le sol, restait muet. Je savais que derrière ce calme il cherchait à m'apaiser. Il attendait que je me calme pour reprendre la parole. Une fois calmée, je fixai à mon tour le sol.

— Pourquoi me l'avoir caché tout ce temps ?

— Parce que ta mère est différente. Ce n'est pas quelqu'un comme les autres. Son identité doit rester secrète.

— Préserver son identité ? C'est un agent secret ? En quoi est-elle différente ?, demandais-je étonnée.

— C'est la seule qui pourra t'apporter des réponses à tes questions. Je pense que tu devrais aller la retrouver !, affirmait-il.

Il disait ça tellement facilement comme si il fallait que je traverse la rue pour la rencontrer. Comme si il avait toujours su où elle habitait.

— Parce qu'en plus tu sais où la trouver ?

— Dans la forêt !, répondit-il après un moment d'hésitation.

— Dans la forêt ?, répétais-je

La fille papillon [Tome 1] / TERMINÉEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant