Chapitre 8

260 32 2
                                    

Je suis tellement efficace dans mon travail que d'autres organisations cherchent à me recruter, enfin ce sont les rumeurs sur internet. Plusieurs cherchent la dame blanche sans parvenir à la localiser ou à la contacter. Certaines personnes doutent même encore de son existence. Je ne suis qu'une rumeur, une légende urbaine. Je suis une ombre et je tiens à ce que cela reste ainsi. Bien que, selon ces rumeurs, les autres organisations paieraient bien plus pour mes services. Heureusement que tout n'est pas qu'une question d'argent. C'est étrange à dire pour quelqu'un comme moi, mais je suis loyale. Cette organisation m'a offert une vie, m'a permis d'avoir une amie, la première personne avec laquelle je suis proche. J'ai un logement, bien qu'il me soit fourni par mon employeur, ce qui me lie à lui, ne me laissant pas tout à fait libre de mes mouvements.

Je fais des recherches sur internet, et je pense être capable de vivre par moi-même. Payer mon loyer, mes factures. Mais je veux rester près de Sam, j'ai peur de redevenir l'ancienne moi en m'éloignant d'elle.

La solution est venue un week-end, alors que je descendais la chercher pour aller boire un verre entre copines. Sam m'ouvre la porte, les yeux rouges. Instinctivement je cherche des traces de coups sur son corps, des traces de lutte, mais je ne vois rien. Elle s'efface, me laissant entrer pour s'effondrer aussitôt dans son sofa. Elle me tourne le dos, je ne comprends toujours pas cette configuration illogique de s'asseoir dos à la porte.

« Elle a réussi. Mon bail n'est pas renouvelé. »

Je comprend immédiatement que la vieille commère à réussi à la faire partir de son appartement. J'ai beaucoup étudié aussi je sais comment me comporter pour être l'amie dont elle a besoin. Je m'approche et m'assoie à côté d'elle, la prenant dans mes bras pour qu'elle pleure pendant qu'avec ma main je fais des mouvements dans son dos, pas trop appuyés. C'est censé être réconfortant.

« Il faut que je cherche un nouvel appartement », s'énerve-t-elle, tout ça à cause de cette vieille rabougrie.

Je me demande si en éliminant la vieille, ça pourrait changer quelque chose à la décision du propriétaire. J'imagine déjà diverses possibilités qui montreront l'effroyable solitude de cette femme qui se venge bêtement en projetant sa misérable vie sur les autres.

« Viens habiter avec moi, Sam. »

Qui a parlé ?

« C'est gentil, Tessa, mais si elle me voit chez toi, m'entends jouer, elle va s'acharner sur toi et faire résilier ton bail. »

Le suicide par overdose de médicaments, je ne vois que ça. Pas de lettre de suicide, elle est trop méchante pour soulager sa conscience.

« Tu sais, j'envisageais de déménager pour quelque chose de mieux, tu veux venir habiter avec moi ? Appartement de deux chambres voir trois. On en insonorise une et tu en fais ton studio pour jouer du saxophone.

— Tu es vraiment sérieuse ? », fait-elle, surprise.

« Bien sûr, tu es mon amie, Sam. Ma meilleure amie. Ma seule amie. En fait, c'est plutôt égoïste mais j'ai besoin de ta présence près de moi, tu me fais du bien, tu le sais. Je me sens un peu normale avec toi.

— Mais c'est cher un appartement de plusieurs chambres, je n'ai pas les moyens, Tessa.

— Moi oui, Samantha. »

Je me mis à genoux, lui tenant la main, souriante.

« Samantha McGlenn, acceptes-tu d'être ma colocataire ? »

J'ai lu que l'humour était efficace pour dédramatiser une situation, alors je fais des blagues. C'est énormément de travail en tout cas, alors je n'en fais pas souvent.

Tueuse à gagesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant