Chapitre 19

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Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai l'impression que Sam aborde notre fuite comme un road trip, comme si nous partions en vacances. Elle s'est servi un grand thé pour emporter et le sirote, changeant de station de radio, pianotant des doigts sur ses jambes quand la musique lui plaît. Je la regarde, elle sourit, des cheveux roux se baladant sous l'effet du vent. Je préfère qu'elle soit dans cet état d'esprit, comme si les derniers jours étaient derrière nous. Elle aborde ce voyage pour ce qu'il doit être, un nouveau départ. Comme nous sommes dans le sens contraire du trafic, ça roule bien.

Lorsque mon téléphone sonne, Sam se crispe aussitôt, vu qu'elle est avec moi.

« J'ai jeté ce téléphone, Sam », dis-je pour la rassurer, c'en est un nouveau. Il n'y a qu'une personne qui connaisse ce numéro » expliquais-je en acceptant l'appel, la voix de Kerry étant diffusée sur les enceintes de la radio.

« Salut, chérie. Je viens de sortir de Tucson. Je vais m'arrêter pour me reposer. Où êtes-vous ?

— Salut, Kerry ! Vous en êtes déjà rendu à « chérie ? » », rigole Sam. « Je suis contente d'entendre ta voix. On vient de passer Palm Springs.

— Tu vas bien ?

— Oui, ta chérie m'a sortie de là façon Rambo, on se serait cru dans un film avec sa grosse mitrailleuse.

— Ah, la mini-mi, tu es contente, Tess, tu as pu t'en servir !

— J'ai dû la laisser sur place » me plaignais-je.

« Je t'en achèterai une autre » rigole Kerry. « Qu'est-ce que je fais, vous me rejoignez ici et on poursuit la route ensemble ?

— Donne-nous ton adresse, on te retrouve après ta sieste.

— Super ! Vous me manquez.

— Nous nous sommes vues hier soir » rappelais-je, me demandant comment nous pouvions lui manquer après une si courte absence.

« Zéro romantisme ! » éclate de rire Sam. « Je suis désolée pour toi, Kerry.

— Je vais l'attendrir tu verras. Tessa ?

— Oui, Kerry ?

— Je t'aime.

— Oui, moi aussi, j'en prends conscience, n'en doute pas. J'aime quand tu me touches.

— OK... Je suis là » rigole Sam, faisant éclater de rire Kerry.

« À tout à l'heure, les filles », dit-elle enfin en bâillant avant de couper la communication.

Je suis concentrée sur la route, mais je vois bien que Sam me fixe du coin de l'œil.

« Je suis contente pour toi, Tessa.

— Pourquoi ?

— Kerry est gentille.

— Oui, elle m'apportait toujours un verre d'eau au Club.

— Tu es un cas désespéré ! » dit-elle en riant, ne se doutant pas que je venais de faire une blague.

Je l'ai peut-être ratée ?

Le trajet est entrecoupé de pause pour mettre de l'essence, pour se ravitailler, pour aller au petit coin. J'accepte malgré moi les lunettes rose que Sam me met sur le nez, et, me regardant dans le miroir, je pense à mes déguisements abandonnés dans mon entrepôt. J'avais les mêmes lunettes, je les portais avec un déguisement urbain/hip hop qui m'avait permit de m'infiltrer dans un club gangsta pour tuer un salopard de dealer qui sévissait près d'une école, sa came, coupée avec des produits chimiques avait causée pas mal de dégât. Je lui ai fait goûter, pour voir ce qu'il en pensait, mais juste les produits chimiques. Je le regardais crever en souffrant derrière mes petites lunettes roses en formes d'étoiles.

Tueuse à gagesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant