Chapitre 24

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C'est Floyd qui m'ouvre la porte de mon bâtiment. Je me demandais à quoi il servait, dans le groupe, maintenant je le sais, c'est Monsieur passe-partout, il crochète les serrures et désactive les alarmes. Est-ce que je suis étonnée ? Absolument pas. J'espère qu'il n'a pas l'intention de m'accompagner sur le toit, car il va vite me gêner. Mais non, il se contente de me faire un clin d'œil en m'envoyant un baiser de la main. Je fais le tour des bureaux de la petite compagnie d'assurance pour m'assurer qu'il n'y a personne, avant de me diriger vers l'escalier conduisant au toit, posant le GPS près de la porte, ainsi que le micro, avant de m'éloigner pour m'approcher du garde-corps.

« Clayton, j'ai un bonne ligne, idéale pour aller à la pêche.

— OK. Essaye d'attraper un gros poisson, les petits seront contents.

— Ça marche », dis-je en coupant le walkie-talkie pour ensuite retourner vers mon micro.

« Je ne sais pas si vous m'entendez, Fellowes ou Sarah. Voilà où nous en sommes, j'ai vu quatre groupes comme le nôtre sur la route, au cas où votre hélico ne nous aurait pas tous vu. Je suis sur le toit de la compagnie d'assurance Bonjour, seule, les autres se sont dispersés, couvrant toute la zone au niveau des sorties du parc devant le Capitole. Vous devriez les repérer à leurs talkies. Je pense qu'ils servent tous de leurre. Il doit y avoir un autre groupe, probablement dans la tour de l'Acadie derrière moi, si vous ne l'avez pas investi. Si je devais faire un tir, se serait de cette tour, par contre il y a pas mal de fenêtres alors magnez-vous. J'ai retiré le percuteur de mon fusil, donc... ne me tirez pas dessus. Je vous renseigne autant que je le peux. »

Éloignant le micro, je rallume le walkie-talkie et j'attends, sortant la paire de jumelles de mon sac et observant.

« Ne soyez pas nerveux les gars, mais des flics arrivent pour boucler les sorties, je vois un camion du SWAT arriver. Près de la tribune du Capitole je vois du monde en costume, service secret ou FBI, voire les deux. Ah, je crois que j'ai de la visite » dis-je en voyant un homme redresser la tête, manifestement mon poste de tir a été le choix d'un autre. Il va faire rater ma mission c'est abruti. Je cours me plaquer contre le mur, près de la porte.

« T'es qui, qu'est-ce que tu fous là », demandais-je à l'instant où il pousse la porte.

« Je travaille ici » dit-il en souriant.

« Je ne crois pas, non, JE travaille ici, c'est mon toit.

— Je suis ton back-up. Tu veux que mon boss appelle le tien ?

— Mon boss est au-dessus du tien » dis-je en sortant ma baïonnette, la plantant en plein cœur.

Hmmm, j'aime bien cette lame, ça rentre comme dans du beurre.

« Fellowes, Sarah. Une des équipes a envoyé un autre tireur sur mon toit. J'ai un cadavre sur les bras maintenant. Si vous cherchez un bouc-émissaire pour un éventuel tireur, vous l'avez. Intervenez quand vous voulez. »

Je baisse les yeux en voyant un point rouge sur ma main, levant ma main, je le regarde avant de lever mon pouce et de commencer à lire le message en morse.

« Compris », dis-je en regagnant le rebord pour prendre mon fusil, fouiller dans mon sac pour récupérer le percuteur et le remettre à sa place afin de me préparer à tirer. Je regarde la lumière qui clignote sur le rebord près de moi et j'attends son feu vert.

« Dans quel merdier je me suis foutue », marmonnais-je alors que je vise le bas du podium, que ce soit au moins crédible.

Quand le lit le message « GO », je réajuste ma visée et j'appuie sur la détente. Le mouvement de foule est instantané. Avec mes jumelles j'observe à droite et à gauche. Je vois Clayton et son équipe être encerclés et mis au sol, je vois la même chose un peu partout avant de me retourner brusquement quand je vois un agent des services secrets être touché, mais continuer à avancer pour protéger le président. Récupérant le fusil, je fouille du regard le bâtiment que j'aurais choisi, et je grimpe aussitôt les étages, cherchant une ouverture dans une fenêtre, quelque chose m'indiquant où est le sniper. Je ne me pose pas de question et je tire quand je trouve ce que je cherche, étoilant la fenêtre derrière laquelle il se cache. Je me félicite pour ma prise d'initiative car, premièrement, j'ai détourné son attention du président, maintenant c'est sur moi qu'il tire. Deuxièmement, les fédéraux et la police savent où chercher leur sniper. Je me précipite pour me mettre à l'abri derrière un mur, essuyant mes empreintes sur l'arme et de la mettre entre les mains du gars que j'ai tué, courant ensuite à moitié baissée pour rentrer dans le bâtiment.

Tueuse à gagesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant