Chapitre 28

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La porte du magasin à peine ouverte, j'abat l'employé. L'alarme doit déjà être donnée à cause des caméras de sécurité au bar en dessous. J'ouvre la porte secrète, dégoupille des grenades que je jette dans l'escalier et qui font sauter la porte en bas, puis je jette d'autres grenades, afin qu'elles roulent dans l'espace en bas. Je ne reste pas à attendre et je sors, remontant sur ma moto, démarrant et faisant le tour du bâtiment. À ma dernière visite, quand le cerbère jouait au con, j'avais eu le temps de remarquer une porte au fond qui, au vu de la taille du bâtiment, doit conduire à celui en arrière, et donc à une issue de secours. Les explosions ont ébranlées les fondations du bâtiment qui, ayant atteint son point de rupture, s'effondre. Malgré le nuage de poussière qui s'élève, et les sirènes qui retentissent au loin, s'approchant rapidement, je reste en position, regardant les occupants des bâtiments voisins sortir, secoué par l'effondrement. Je suis couverte de poussière mais je ne détourne pas les yeux, ne sachant pas où débouche la sortie. Il me faudra attendre quelques minutes et une voiture sortant rapidement d'une rue voisine pour passer ma manche sur mon casque et démarrer, et partir rapidement à la poursuite de la voiture. On aurait pu se la jouer tranquillement s'il s'agissait d'un gros SUV avec un bed trunk, que j'aurais facilement rattraper, le chauffeur aurait pu se la jouer OJ Simpson sur l'autoroute bien que mon intention ne sera pas de le suivre patiemment, mais il s'agit d'une putain de voiture électrique qui file à toute allure, silencieusement. Le chauffeur a déjà une bonne avance sur moi.

Je me fie à mon instinct quand je vois le même modèle de voiture s'élancer sur l'embranchement menant à l'autoroute et je zigzague entre les véhicules, comme si je dansais avec Kerry au son du saxophone de Sam. Je passe sur une lumière orange et monte à mon tour, m'insérant sur l'autoroute dans un concert de klaxons et de coups de frein. Me levant, je regarde au loin, la même voiture blanche roule à tombeau ouvert. D'un mouvement du pied, et de poignée, je change de vitesse et accélère. Je suis quasiment couchée sur ma moto, filant comme une faucheuse sur sa proie. La voiture n'a aucun changement de vitesse, et peut rapidement taper les 300 km/h, si je monte sur le dernier rapport, ma vitesse maxi ne dépasse pas les 240. En vitesse pure, je ne peux pas les rattraper, ma seule chance est de compter sur le trafic et la maniabilité de ma moto, mais à cette vitesse, la moindre erreur m'enverra vérifier une théorie. Je suis une bombe sur deux roues. Si je me plante, je creuse un cratère dans l'autoroute, il ne restera rien de moi.

Je ne regarde pas mon compteur, ça ne m'intéresse pas, une seule chose m'importe, c'est la voiture blanche devant moi. Et cette berline qui change de voie, elle aussi. Ouais, elle là, sans mettre son clignotant, celle qui ne m'a pas vue et que je frôle de quelques centimètres en faisant un écart, et qui freine en se faisant peur en remarquant ma présence. J'ai perdu quelques kilomètres heures à cause d'elle. À cette vitesse, tout me semble calme, j'ai l'impression d'évoluer dans un monde où tout est au ralenti autour de moi. Si je ne ralenti pas, la voiture, elle le fait.

Le trafic !

En quelques secondes, je rattrape mon retard, quand je vois la voiture mettre son clignotant, je change de voie, j'anticipe le changement de voie suivant en voyant le panneau indiquant la prochaine sortie. Je suis déjà sur la voie de la sortie quand la voiture s'y insère. Je ne pourrais pas rester derrière bien longtemps, je vais vite être repérée. La voiture s'arrête au feu rouge et tourne à droite. J'attends un peu pour laisser passer deux voitures et je m'insère. Dans les rues, ils ne rouleront pas trop vite, je vais pouvoir les suivre en restant cachée. À la seconde où je repère un clignotant, je me déporte et coupe par le parking d'un fast-food, m'arrêtant un peu plus loin. Un des hommes entre dans le fast-food, l'autre s'éloigne vers une borne de recharge. Je ne perds pas de temps et descend de ma moto, entrant aussi dans le fast-food. Ne voyant pas l'homme, je vais dans les toilettes des hommes, le trouvant en train de pisser. J'ai toujours aimé le mot silencieux quand on parle d'une arme, car cela n'a rien de silencieux, le son est réduit, mais il y a un son. Quand l'homme l'entend, je viens de tirer derrière son genou et il s'affale. Son cerveau lui envoie plusieurs informations et ordres. Quand il arrive à celui où il doit crier sa douleur, je suis sur lui et place ma main sur sa bouche.

Tueuse à gagesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant