La nuit tombe vite, il y a peu d'éclairage en dehors du réfectoire, mais regarder le ciel est envoûtant. Le repas avalé, je trouve la douche et en profite pour me laver et laver mes vêtements et surtout mes chaussettes. Les gars m'ont trouvé un treillis militaire à ma taille, mais demain je vais en ville avec quelques gars pour m'acheter quelques bricoles. Par précaution, je n'envoie pas de message avec une lampe torche, au cas où Floyd m'observerai, caché dans l'obscurité, je prends pour acquis que le FBI est là, qu'ils m'ont suivi avec la balise, demain, en ville, je passerais mon message. Je récupère donc la balise et la cache à nouveau sur moi.
Je suis fortement déçu en me réveillant, il n'est pas venu tenter sa chance. Sur la terrasse, je bois un café tout en regardant la faune locale frayant dans le bayou.
« Désolé les gars », murmurais-je en regardant au-dessus de ma tasse.
« À qui tu parles ? » demande Bill.
« Aux crocos. Je pensais que Floyd aurait tenté sa chance cette nuit, j'aurai pu les nourrir », souriais-je en tournant la tête dans la direction de Floyd. « Alors, qui vient en ville avec moi ?
— George doit aller chercher du matériel, et Sonny de la nourriture.
— Ok ! »
Comme j'ai pu négocier un moment d'intimité, je me suis installée dans un restaurant pour prendre un petit déjeuner digne de ce nom. Je regarde le couple qui entre quelques minutes après moi, la femme s'installant de façon à être dans mon champ de vision, à deux tables de moi. À peine assise, elle me signe un « salut ». Personne ne peut me voir depuis la rue, personne ne fait attention à nous, aussi je lui communique tout ce que j'ai appris jusqu'à présent. La menace d'attentat est réelle, mais nous sommes une cellule isolée des autres groupes, je ne sais pas où ils sont, juste que ce sera une attaque concertée. Le fait qu'ils aient besoin d'un sniper longue distance n'est pas bon signe non plus, cela signifie que le périmètre de possibilité de tir sera élargi. Je dois en découvrir plus. Mon repas payé, je passe devant la table, ma main ramassant le minuscule objet qu'a déposé Sarah, si c'est bien son nom et non un pseudonyme, et je sors, sourire aux lèvres en voyant George s'approcher.
« J'aime bien Sonny, mais sa bouffe est... basique. Je viens de manger des pommes de terre, un putain de régal, et le bacon, du vrai là, qui goûte le poil. Tu aurais dû venir. Tu as trouvé tout ce qu'il te faut ?
— Oui, et toi ?
— Affirmatif. J'ai de quoi me changer. Pour me laver par contre, je n'ai pas vu de magasin.
— À la sortie de la ville, il y a un magasin avec tout ce qu'il faut.
— Ahhhh, mon sauveur » dis-je en tapant sur son épaule. « Dis-moi, on reste combien de jour dans le coin ? Parce que, honnêtement, je vais revenir me prendre un déjeuner ici. Moi, je ne sais pas faire des bons petits plats et Sonny encore moins. »
« Il sera juste là, devant le Capitole, après-demain ? »
Je regarde le plan et j'étudie le périmètre. Je ne comprends pas. Pourquoi s'afficher à découvert comme ça. Il est gravement malade et veut mourir ? Il est si confiant que ça en son service de sécurité ?
« Soyons réaliste, ce bâtiment » pointais-je sur le plan « est le point idéal, c'est comme tirer sur un chien dans un couloir. C'est donc ce bâtiment qui sera le plus surveillé. Un bon sniper, avec le fusil qu'il faut et les balles qu'il faut, se mettrait là » expliquais-je, faisant une marque sur le plan sur un autre bâtiment plus éloigné. « Mais nous n'avons pas ce fusil, ni ces balles, alors il faut aller sur ce bâtiment. C'est un tir inattendu, par contre si des fédéraux sont dans ce bâtiment » expliquais-je en revenant sur le premier « et qu'ils surveillent les environs, le sniper est une cible facile lui aussi. Faire du repérage sur le terrain, ce serait comme un camion de glace dans une rue, avec la musique et toute la déco qu'il faut. Zéro discrétion. T'as le truc sur ton ordinateur pour voir les images satellites ?
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Tueuse à gages
ActionTuer pour de l'argent... C'est un métier comme un autre, je suis comme les éboueurs, je nettoie les rues pour de l'argent. J'en vis bien, je n'ai pas d'états d'âmes. C'est mon travail, et je le fais bien. Sans attache, sans émotion. Ça, c'était avan...