𝐗𝐗𝐗𝐈 - Dragon.

66 6 0
                                    

Se baladant à dos d'un dragon noir au ventre rouge et aux écailles aux reflets or et argents, les cheveux d'argent de Aerys volaient au vent, et ses yeux lilas observait avec joie la capitale dont il était un des heureux prince de la lignée Targaryen. Après de longue minutes de vol, il retourna à fossedragon pour glisser hors de la selle de sa monture. Ses cheveux étaient parfaitement tressés, et ses vêtements brodés du dragon tricéphale des Targaryen. Alors qu'il regardait avec joie la bête qui devait faire sûrement cinq ou six fois sa taille, il entendit une voix.

« — Aerys.. »


En se retournant, il ne vit personne. C'est là qu'il se rendit compte qu'il était en pleine rêve. Rien n'était réel, son dragon n'était pas réel, cette vie idéale n'était pas réelle. Il se réveilla enfin, non pas dans une magnifique lit aux moulures d'or et aux draps pourpre et noirs, mais dans son lit, à Vivesaigue, dans des couvertures rouges et bleues, son visage terré dans un oreiller épais et rempli de plumes.
Si Rhaegar n'avait jamais enlevé Lyanna, et si Aerys II n'avait pas sombré dans la folie, ce rêve aurait été une réalité. Un prince Targaryen, cinquième dans la succession derrière Rhaegar, son fils, le petit Aegon, Viserys, et son propre père et donc sans grande obligation envers la couronne. Mais non, il était là, n'osant plus sortir à cause d'une tentative d'assassinat, et de la vision de la mort des jumeaux Lannister.
Se décidant à se redresser, il croisa finalement le regard de celui qui l'avait appelé. Robb se tenait à côté du lit, déjà dans ses vêtements de roi, sûrement avait t'il déjà participé à son conseil.. Le blond lui sourit doucement.

« — Tu n'es pas en train de participer à un de tes conseils ?

— Le conseil est déjà fini. J'étais venu voir si tu es réveillé. Et pour te prévenir que nous partons pour le mariage de mon oncle dans une semaine..

— Avec Roslin Frey ? Tu sais ce que j'en pense. C'est dangereux.

— Si Walder Frey doit se venger, je ne pense pas qu'il le fera lors d'un mariage. Il se doit de se plier à la loi de l'hospitalité.

— Si tu le dis, je te fais confiance. »

Le blond lui sourit et déroba un baiser aux lèvres du roi qui lui répondit avec plaisir mais plusieurs coup dans la porte brisa leur étreinte. Bien que le blond reconnaissait ces coups entre mille, il ne put s'empêcher de demander qui se trouvait derrière la porte, et, sans surprise, ce fut Haren qui manifesta sa présence. Acceptant qu'il entre, l'homme tenait dans son poing un grand sac en lin.

« — Votre majesté. Aerys, j'aimerais te parler. Seul à seul. »

Intimant à son amant de partir du regard, celui-ci s'exécuta sans broncher. Même en tant que roi, il ne voulait pas s'attirer les foudres du colosse qui servait le Targaryen. Ainsi, une fois le dragon et le soldat seuls, ce dernier vint s'asseoir aux côtés du jeune homme.

« — J'ai quelque chose pour toi. Enfin.. Nernan comptait te l'offrir à ta majorité.

— Tu es en retard alors, j'ai presque dix-huit ans.

— Je ne vais pas te cacher que je ne savais pas comment m'y prendre. Je n'ai toujours été qu'un simple soldat. Alors.. Je me suis dis.. Que peut-être enfin je devais te l'offrir. Avec tout les événements récents, ça te remontera peut-être le moral. »

   L'homme au teint cuivré glissa le sac sur les genoux de son protégé. C'était lourd.. Glissant une main dans le sac, il sentit sous ses doigts comme une matière rugueuse et rocheuse. Puis, il extirpa son cadeau du sac. Il ne pouvait en croire ses yeux. D'aspect écarlate et mesurant une vingtaine de centimètres trônait entre ses mains un grand œuf de pierre écailleux.

« — C'est un.. Œuf de Dragon ? »

    Bien que assaillit par toute les questions du monde concernant ce qui logeait entre ses mains, il ne put se résoudre à les poser, absorbé par la beauté de l'œuf. De la couleur du charbon, richement orné d'or et d'argent, celui-ci semblait briller à la lumière de la bougie qui éclairait son chevet. Finalement, après une bonne minute de contemplation, le Targaryen leva les yeux vers Haren.

« — Comment ? Comment s'est il procuré un œuf de Dragon..?

— Si les dragons avaient disparu depuis une centaine d'années, leurs œufs subsistent. Notamment dans les ruines de l'ancienne Valyria, les contrées des ombres et selon les rumeurs, Peyredragon.

— Comment n'ai-je pu jamais voir que tu cachais un œuf de dragon..?

— Tu n'as jamais prêté attention à mes affaires. »

    Aerys glissa son pouce sur les écailles rugueuse de l'œuf. L'or des écailles semblait si réel, et l'aspect noir de celui-ci était tout bonnement hypnotisant. Mais une interrogation lui vint à l'esprit, si sa cousine, Daenerys, avait réussi à faire éclore ses propres œufs, comment pouvait on savoir si lui, il y arriverait ? Il n'était que le fils d'un puîné, bien que son sang descende directement de Aegon le conquérant, aux yeux seuls des dieux, il n'était qu'un petit soldat sur leur échiquier géant.

« — Va t'il éclore un jour ?

— Je n'en sais rien. Ça dépend de toi.

— De moi ? Si les Targaryen étaient toujours au pouvoir, pense tu que l'histoire se soucierait du fils d'un cadet ?

— Daenerys a fait éclore trois œuf à elle seule, alors qu'aux yeux de l'histoire, elle n'est qu'une petite fille, cadette d'une fratrie ? »

    Il n'avait pas tord. La dynastie Targaryenne fut toujours pleine de surprise, et la mort prématurée de ses membre n'était pas chose rare. Se laissant aller a la rêverie, il se voyait déjà sur le dos de ce dragon qui jusque là, n'était apparu que dans ses rêves. Haren lui sourit simplement, et se releva.

« — Il était sur que tu en serais ravi. Et moi aussi. »

   L'homme se leva après avoir ébouriffé les cheveux de son protégés qui déposa délicatement l'œuf sur son lit et qui plongea dans les bras de l'homme, à la surprise de celui-ci. Il ne se sentait pas digne de cette affection car après tout, il n'avait fait que de respecter les volontés posthumes de son ancien maître, mais les rare fois où le blond lui montrait un signe d'affection, il ne s'en sentait que comblé. Il savait qu'il n'était pas son père, et qu'il ne serait jamais, mais il avait toujours eut cette impression d'avoir un lien fort avec le jeune Targaryen, et il le protègerait jusqu'à son dernier souffle.
Se séparant alors du jeune homme, il ne put s'empêcher de jeter un regard ému à celui-ci.

« — Tu as tellement grandi. Je t'ai vu la première fois tu n'étais qu'un bébé aux bras de Nernan qui voulait te protéger et t'élever. Je lui ai dis que Robert te retrouverait, et nous tuerais tout deux pour lui avoir caché la présence d'un Targaryen dans son propre royaume. Mais il s'en fichait. Il était déterminé.

— Haren.. Le blond posa sa main sur le bras de l'autre homme. Vous avez toujours été des pères pour moi. Même si il me montrait plus d'affection, tu as toujours veillé sur moi. Et je t'en serais toujours des plus reconnaissant. »

Prit par l'émotion, l'homme ne sût quoi répondre. Il le remercia faiblement, et retourna à son poste, ce qui fit esquisser un sourire au jeune Targaryen qui savait que l'homme n'avait jamais été très doué avec ses propre émotions. Celui-ci retourna à son œuf qu'il prit doucement entre ses paumes et qu'il plaçât immédiatement dans le feu de sa cheminée devant laquelle il demeura plusieurs heures, se demandant comment pourrait il l'appeler quand la bête dénierait sortir de son œuf centenaire.

𝖙𝖍𝖊 𝖌𝖔𝖑𝖉𝖊𝖓 𝖉𝖗𝖆𝖌𝖔𝖓 | 𝗀𝖺𝗆𝖾 𝗈𝖿 𝗍𝗁𝗋𝗈𝗇𝖾𝗌Où les histoires vivent. Découvrez maintenant