𝐕𝐈 - Vin et Chagrin.

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    Les jours passèrent à Winterfell, et l'aîné des Stark assumait sa fonction comme il le pouvait. A ses côtés, Ser Rodrick et Mestre Luwin, et bien plus dans l'ombre, Allen le conseillait également. Il était intelligent, et semblait bien comprendre comment fonctionnait la politique. Mais il n'avouerait jamais qu'il lui arrivait de demander conseil à un Lannister. De temps en temps, ils se retrouvaient pour un repas, et le Lannister lui expliquait sa façon de penser. C'était des discussions simple, où parfois le blond retrouvait de son arrogance. Robb était émotif, alors parfois, il était en colère, où triste. Et ça se lisait comme dans un livre ouvert. Un jour, il était arrivé à lui, fatigué et triste.

« — Tu n'as pas dormi ? Tu tires une de ses têtes.. Tu devrais te relâcher.

— Et comment ? J'ai des responsabilités.

— N'y a t'il pas de bordel dans le Nord ?

— Pardon ?! »

 
    Le Stark semblait choqué qu'il propose une tel option. Un bordel ? Ce n'est pas pour lui ! Il était un homme d'honneur après tout.

« — Je suis un Stark, je n'ai rien à faire dans un bordel.

— Tu n'es pas marié, personne ne t'en voudras... On est humain, on a tous des besoins.

— Tu es déjà allé dans un bordel ?

— Moi ? Non. Je n'en ressens pas le besoin.

— Tu n'as pas connu de femme ?

— Non, je n'ai jamais eut de petite amie et encore une fois, je n'en ressens pas le besoin. »

    Robb, qui était curieux, finit au regarder son écuyer, bien que son visage soit animé d'une certaine gêne.

« — Donc tu es un...

— Un quoi ? Un avaleur de sabre ? Un sodomite ?

— Je n'ai pas dis ça...

— Mais tu l'as pensé. Et.. Je considère ça comme de la pratique. En couchant avec des hommes, il n'y a aucune chance que j'engendre un batard. Puis de toute façon, hommes ou femme, je n'ai pas le temps pour ces activités. »

    Robb resta silencieux. Il assumait être de ce bord ? C'était surprenant, normalement les hommes le cachait, et n'en était pas fier. Mais lui, semblait n'en avoir rien à faire. Face à la moué concerné du jeune loup, Aerys se mit simplement à rire.

« — Cela vous choque ? Je suis un batard, légitimé, certes, mais je n'ai aucune prétention sur l'héritage de ma famille. Et donc, aucune obligation. Vous, vous allez devoir vous marier, et engendrer une descendance. Moi, ce n'est clairement pas ma priorité. Il souffla simplement. Bref, arrêtons de parler de mes préférences à moi, vous le voulez bien ? »

    Robb hocha la tête, et repartit à ses appartements, ayant hérité du travail de son père. Intérieurement, il était attristé. Il n'avait jamais eut l'habitude d'être seul, et la solitude le pesait lourdement. Il était complètement désespéré, et sa mère n'était pas à ses côtés, toujours au chevet de Bran. Il devait également supporter son cadet, Rickon, également complètement mal en point, dû à l'absence de sa mère.
Un soir, le jeune homme alla reprocher à sa mère son absence. Auprès de lui, et auprès de Rickon, celle-ci était complètement à bout. Elle veillait sur son fils, et ne quittait son chevet que pour aller dormir, et encore, parfois elle tombait d'épuisement aux côtés de Bran. Mais cette soirée fut catastrophique, un incendie se déclare dans l'enceinte du château, et Robb alla rapidement s'en occuper, laissant sa mère seule. Un homme avait surgit, armé, et avait tenté d'assassiner Bran, prônant la miséricorde pour lui. La mère défendit alors son fils, allant jusque prendre la lame entre ses paumes jusqu'à ce que elle fut sauvée par le loup du garçon, Été. Quand Robb l'apprît. Il était un peu plus dévasté. Quelqu'un avait tenté de tuer son jeune frère, et sa mère était blessée. Ça devenait beaucoup pour ses simples épaules, et fatiguait de plus en plus. Le soir venu, le Lannister rejoignit le Stark dans ses appartements. Il avait eut vent des événements, et il se doutait que le jeune loup n'était sûrement pas au mieux de sa forme, et il ne pouvait pas avoir plus raison. Robb était enclin au désespoir depuis la première fois. Si il ne le montrait pas aux autres, une fois seul, il se laissait aller à l'amertume. Le jeune homme tapa à la porte, et se permit d'entrer.

« — As-tu manger ?

— Je n'ai pas faim. Et je veux être tranquille. »

     Il s'approcha et mit une assiette à côté de lui, s'asseyant sur la chaise à ses côtés. Un seigneur en proie au chagrin était un seigneur faible. Il posa simplement sa main sur son épaule.

« — Tu dois rester fort. Tu es le seigneur de Winterfell, tu n'as pas le droit de faiblir. C'est interdit pour toi. Tu dois montrer que malgré ce genre d'événement, tu as la tête sur les épaules. »

    Il constata à côté de lui une coupe de vin remplie. Comme si il fallait en rajouter. Les hommes de Westeros ne savaient t'ils pas noyer leur chagrin autrement que dans le vin ? Il attrapa la coupe, et put entendre qu'un râle de la part du loup.

« — Tu es devenu seigneur de Winterfell, donc tu commences à noyer tes soucis dans le vin ? C'est ridicule.

— C'est toi qui est ridicule, tu me fais la morale, mais tu reste mon écuyer, et un écuyer doit obéir. Tu ne sais pas ce que ça fait toi ma situation. »

    Le blond sentit ses poings se serrer. Il ne connaissait pas la solitude ? Voir ses proches sombrer, et ne jamais remonter ? Allen Lannister, le garçon qu'il prétendait être, était souvent entouré, et vivait dans le luxe et le confort de Port-réal. Aerys Targaryen, était né dans le sang d'une rébellion à venir, sa mère était décédée en accouchant, et son père, aux côtés de Rhaegar Targaryen, à la bataille du trident. Son oncle était le roi fou, sa tante était morte, ses cousins étaient à Essos et dieu savait comment ils se portaient. Il avait vécu jusqu'ici, avec le poids des cadavres de sa famille qui rôdaient dans ses cauchemars. Mais ça, il ne pourrait jamais le dire à voix haute, car si son nom venait à surgir, il en paierait de lourde conséquence. Alors il se contenta de reposer son verre de vin face au seigneur de Winterfell, qui part son visage semblait visiblement déjà regretter ses propos. C'était bien là un défaut du jeune loup. Il était impulsif, et parlait sans réfléchir.

« — Tu peux te noyer dans ton vin si tu veux, et continuer de te lamenter comme un enfant qui a perdu son jouet. Mais les hommes qui se lamante dans le vin finisse tous comme des ivrogne adepte aux putes. Sur ce, dormez bien Lord Stark. »

    Robb se leva et attrapa le poignet du Lannister, ne titubant un seul instant. Il leva les yeux vers lui.

« — Excuse moi j'ai été trop loin. »

    Le blond se pinça les lèvres. Il aurait aimé partir en claquant la porte, mais ce n'était pas lui. Alors il lâcha un long soupir, et alla se rasseoir. Pourtant il le savait, les hommes trop gentil, étaient des hommes qui n'avaient pas leur place à Westeros. Robb retourna s'asseoir également sans un mot, et reprit ses papiers en silence. Affalé sur sa chaise, le blond soupira.

« — Et je suis supposé te regarder faire peut être ? J'ai une tête a être une sorte de dame de compagnie ?

— Tu es un écuyer, c'est du pareil au même. »

    Il leva les yeux au ciel, et resta ainsi, à le regarder travailler en silence. Le ridicule de cette scène dépassait ses espérances, mais il ne dit rien. Si cela pouvait lui permettre de travailler correctement, qu'il fasse. C'était son rôle d'obéir, comme ça l'avait toujours été.

𝖙𝖍𝖊 𝖌𝖔𝖑𝖉𝖊𝖓 𝖉𝖗𝖆𝖌𝖔𝖓 | 𝗀𝖺𝗆𝖾 𝗈𝖿 𝗍𝗁𝗋𝗈𝗇𝖾𝗌Où les histoires vivent. Découvrez maintenant