𝐗𝐗𝐗𝐈𝐈 - Mourir maintenant ou jamais.

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L'œuf confié par Haren avait redonné du baume au cœur du blond. Tout les jours, il restait devant le feu à attendre que l'abris rocheux du dragon jusqu'à ce que son amant le rejoigne, et qu'il ne le range dans son sac en lin. Quand Robb avait découvert la présence de l'œuf dans la vie de son amant, il avait ressenti une certaine peur. Un œuf de dragon.. Que ferait t'il si celui-ci se décidait à éclore ? Les œufs de la fille Targaryen sur Essos avaient éclos, pourquoi pas celui-ci ?
Un soir venu, une fois sur l'oreiller, le roi du Nord l'avait questionné à ce sujet.

« — Pense tu que ton œuf va éclore bientôt ?

— Je n'en sais rien. Trois ont éclos, pourquoi pas un quatrième ? Mais en même temps... Daenerys a peut-être en quelque sorte était choisie par les dieux. On parle d'un dragon tricéphale, à trois tête. Pas quatre.

— Parfois je te trouve un peu trop superstitieux. Et je suis un Stark de Winterfell, mon père était dévoué en ses divinités.

— Je préfère ne pas me faire de faux espoirs. On dit que l'éclosion des Dragons de Daenerys ont nécessité des conditions très particulière et les livres mentionne du feu et du sang. Mon oeuf est resté des heures entières dans le feu, il est à peine tiède. Peut-être que je ne suis pas digne de posséder un dragon.

— C'est sur que si nos ancêtres nous voyaient, ils viendraient nous hanter. »

Aerys sourit simplement, et demeura silencieux. Il avait plié le genoux devant un roi du Nord, et était désormais son amant... Ube honte pour la dynastie du Dragon et pour l'ancienne Valyria d'où il puisait son sang. Brisant à nouveau le silence, le roi posa ses pupilles azur sur le visage absent du blond.

« — Tu éprouves toujours autant de désintérêt pour la couronne ? Tu ne voudrais pas être le roi des sept couronne ?

— Je ferais un bien piètre roi tu ne penses pas ? Mener des hommes, gérer des sujets.. Ce n'est pas pour moi. Le seul point positif de voir la couronne sur ma tête serait qu'elle ne soit pas sur celle de Joffrey. Puis si je suis assis sur le trône de fer à Port-Réal, il n'y aura plus personne pour réchauffer tes draps.. »

La dernière phrase du blond déclencha un rire chez les deux amants. Ce genre d'humour parfois un peu cru avait manqué au brun, qui n'avait plus entendu les rires de son amant depuis l'agression et la mort des jumeaux. S'embrassant une dernière fois, le loup et le dragon se mirent dos a dos après s'être souhaité bonne nuit. Si Robb s'endormait souvent assez vite, le blond pouvait rester éveillé encore un moment et la plupart du temps, ses pensées défilait et si ça commençait bien, il finissait toujours par aller se coucher déprimé. Aux yeux du monde, il ne serait jamais légitime. Sa place était celle d'un amant, pas d'un époux. Il ne porterais jamais un fils pour devenir à son tour Roi du Nord et un jour, il verrait une belle Nordienne se coiffer d'une couronne de Reine du Nord et son ventre s'arrondir pour accueillir une ribambelle de petit louveteaux. Définitivement triste, il s'endormit sur ces lourde pensées qui avaient fait s'éteindre l'étincelle de joie qu'il restait dans ses yeux.

   Le lendemain, il fut réveillé par l'agitation régnant entre les murs de Vivesaigue, ils devaient partir pour les Jumeaux assister aux noces de Edmure Tully et Roslin Frey. Mais quand il commença a s'apprêter pour prendre la route, le roi qui venait d'entrer dans sa chambre sembla surpris de le voir se préparer pour le voyage.

« — Qu'est-ce que tu fais ?

— Je prépare mes affaires, ça ne se voit pas ? »

    Le roi sembla embarrassé. Maintenant nerveux, il inspira un grand coup et s'approcha de son amant qui ne comprit pas ce changement dans son comportement.

« — Aerys.. Je pense que tu ne devrais pas venir. Tu devrais rester ici à Vivesaigue avec mon grand oncle Brynden.

— Pourquoi ? Demanda le blond indigné. Je viens. Je préfère encore venir assister au mariage de ton oncle plutôt que d'être à la merci des soldats de Vivesaigue.

— Tu as dis toi même que tu avais peur que lord Walder prépare quelque chose. Si c'est réellement le cas tu devrais rester ici.

— Je viens Robb. Si je dois mourir autant que ça soit maintenant.

   L'homme finit par céder, bien qu'il n'était toujours pas d'accord avec la décision de son amant de l'accompagner. Avis qu'il partageait avec Haren, qui, si ça n'avait dépendait que de lui, aurait joyeusement enfermé son protégé à double tour pour le protéger.
S'habillant d'une longue tunique sombre à manche longue et au col serré autour de son cou. Puis il se vêtît du long manteau blanc de feu son tuteur qui malgré toute les péripéties qu'il avait enduré, il demeurait d'un blanc immaculé. Puis il envoya Haren et Loren charger sa monture. Toujours dans la pièce, Robb le regardait de cette expression tant haïe par Aerys : avec peine. Quand celui-ci croisa son regard, il lui offrit un sourire rassurant qui insinuait que tout allait bien puis il s'approcha pour l'embrasser, posant ses mains sur les deux loups brodé sur son pourpoint.

« — Tu comptes toujours attaquer Castral-Roc après le mariage ?

— Oui, je vais infliger la même perte à Tywin Lannister que celle que j'ai subie.

— Pourquoi ne pas simplement retourner au Nord et reprendre Winterfell ?

— Je dois atteindre la capitale et tuer Joffrey. Puis je prendrais sa tête et je l'offrirais à tout ceux qui ont souffert de ses actes. Je sauverais Sansa de ses griffes...

— Sansa est une fille courageuse et forte. Elle a très vite compris comment l'ont survivait à la cour. Peu de jeune fille survivent à ce qu'elle a vécu. »

Sansa Stark n'avait jamais été préparée à la dure réalité de la cour, après tout, rien ne destinait une louve Nordienne à quitter son fief natal pour rejoindre la cruauté du sud. Mais il avait été impressionné par la capacité d'adaptation de la demoiselle. Beaucoup seraient tombé bien plus rapidement qu'elle, surtout à l'âge de treize ans.
  Robb saisit sa main et embrassa tendrement la main de son amant puis posa ses yeux sur son cou.

« — Tu l'as toujours sur toi ? »

    Glissant une main dans son col, le blond sortit le petit pendentif en forme de loup qui trônait au bout d'une chaîne en argent.

« — Il n'a pas bougé. Et il ne bougera pas. Et toi ? Tu as toujours ma bague ? »

    Robb lui tendit sa main où était présent l'anneau offert par le Targaryen.

« — Elle est parfaite à ton doigt. »

Cette bague avait appartenu à un homme dont il n'avait jamais vu le visage et dont il partageait le sang Valyrien. Regardant l'anneau gravé st serti d'une pierre rouge, il redressa le regard vers le roi a qu'il il déroba un baiser qui se transforme vite en un échange brûlant. Glissant ses paumes contre la taille du blond qui quant à lui, prit son visage entre les siennes. Aerys avait le souffle lourd, il sentait son sang bouillonner et lui donner terriblement chaud.

« — Robb.. On doit y aller.. Si on fait attendre ta mère... Elle me trucidera.

— Elle ne fera rien... On a encore du temps devant nous.. »

Robb déposa un baiser dans le cou de son amant, avant de se reculer, et de glisser une main dans la chevelure teintée de son amant.

« — Est-ce que un jour je pourrais te voir sans ton déguisement ?

— Le jour où les Targaryen ne seront pas traqués peut-être que j'abandonnerais la teinture et le charme qui cache mes yeux violet. »

Le roi avait hâte d'être à ce jour, où il verrait son amant dans ses vrais couleurs. Sa chevelure d'argent, des yeux lilas et des parures aux couleurs noire et rouge. Il voulait le voir réellement.
Se séparant de son amant, Aerys planta tout de même un baiser sur la joue de son loup avant de prendre sa sacoche, et de se diriger vers la porte.

« — Allez. On nous attend. »

𝖙𝖍𝖊 𝖌𝖔𝖑𝖉𝖊𝖓 𝖉𝖗𝖆𝖌𝖔𝖓 | 𝗀𝖺𝗆𝖾 𝗈𝖿 𝗍𝗁𝗋𝗈𝗇𝖾𝗌Où les histoires vivent. Découvrez maintenant