10 décembre

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! WARNING ! : Lemon dans ce chapitre

Ce soir, elle n'avait pas pris le chemin de Pré-au-Lard, en fin d'après-midi et ce, pour son plus grand plaisir. Lorsqu'elle avait descendu l'escalier, elle avait eu la surprise de le voir dans le hall, droit comme un « i », arborant sa mine professorale la plus sévère. Heureusement, il s'était bien vite radoucit en l'apercevant, la laissant venir à lui sans la quitter des yeux.

Si elle avait au départ cru qu'il était chargé de surveiller les couloirs pour la nuit, il l'avait bien vite rassurée, se penchant à son oreille pour murmurer d'une voix grave, presque rauque.

« Je n'ai pas envie d'aller dans ce bar, ce soir. »

Il ne lui avait fallu que ces quelques mots pour qu'elle puisse sentir une délicate chaleur se répandre dans son bas ventre et électriser chacune de ses cellules.

Elle l'avait suivi, un peu au hasard, comprenant immédiatement qu'ils prenaient la direction des cachots et certainement, de ses appartements. Elle n'y avait jamais véritablement mis les pieds, mais elle était bien loin de ce genre de préoccupations. L'idée qu'il semblait avoir se devait d'être tout, sauf innocente, et elle ne pourrait le contredire.

Depuis la veille, elle repensait à ces baisers échangés, dans le secret de cette arrière-salle, avec un seul regret : la nécessité de se séparer, une fois rentrés. Elle aurait voulu ne jamais quitter son étreinte, ne jamais ressentir son absence. Elle aurait aimé pouvoir s'endormir en entendant sa respiration, juste à côte d'elle et pouvoir se blottir contre son flanc. Si elle avait pu penser un instant être la seule à ressentir cela, elle avait maintenant la preuve que ce n'était pas le cas. Elle lui avait manqué et, irrémédiablement, cela lui faisait esquisser un sourire.

Leurs pas n'étaient pas particulièrement empressés, mais on pouvait reconnaître qu'il s'agissait de deux personnes qui n'avaient pas pour objectif de déambuler nonchalamment dans les couloirs. Elle n'avait pas spécialement prêté attention au chemin qu'ils avaient emprunté, sachant qu'il n'irait pas au plus rapide pour ne pas risquer de croiser des élèves. Ils n'avaient pas besoin que des rumeurs idiotes soient colportées par leurs élèves et n'avaient certainement pas envie d'y penser.

Une fois le tableau franchit, elle pu apprécier les caresses, douces mais empressées, du Maître des Potions. Lui qui pouvait se montrer si froid et distant, se révélait aussi brûlant et empressé, une fois isolé des regards. Elle était surprise mais ravie de découvrir qu'il pouvait se montrer aussi impatient vis-à-vis d'elle, se sentant jusqu'alors étrangement seule dans les sentiments qu'elle pouvait ressentir.

Tout allait si vite, mais elle n'aurait voulu ralentir la cadence pour rien au monde. Depuis le temps qu'elle était attirée par lui, elle ne comptait plus les nuits où il l'avait accompagnée, dans le plus grand des secrets. Et voilà qu'aujourd'hui, elle n'avait plus besoin d'imaginer la sensation de ses mains sur son corps.

Lorsque leurs lèvres se retrouvèrent enfin, ce fut comme un soulagement, un soupire de plaisir et de contentement. Toutes leurs sensations étaient décuplées et c'était comme si des jours entiers s'étaient écoulés depuis la veille.

Elle se pressait contre son torse, presque comme pour se fondre en lui, encouragée par chaque réaction qu'elle pouvait percevoir chez lui. C'était au-delà du fantasme d'étudiante que l'on réalise et, elle pouvait déjà le dire, au-delà de la relation d'un soir, vide de sentiments, pour assouvir un besoin charnel. Elle n'avait pas besoin de n'importe qui, mais elle avait besoin de lui.

De son point de vue, il n'était évidemment pas en reste, se laissant guider uniquement par son instinct et laissant toute raison de côté. Toute la nuit, il avait été obnubilé par ces lèvres délicieuses qu'il avait dû se forcer à quitter. Toute la nuit, il avait regretté de ne pas s'arrêter en haut des marches pour l'empêcher de rejoindre sa chambre. Toute la nuit, il avait imaginé ce que sa soirée aurait été s'il avait pu profiter de sa présence, quelques heures de plus.

Elle l'avait décidément ensorcelé, le poussant dans des retranchements qui lui étaient inconnus, lui qui avait longtemps crû avoir déjà tout vécu. Il n'aurait pas pu se résoudre à passer une nouvelle soirée dans ce bar, à la serrer contre lui et à se séparer d'elle, une fois revenus au château.

Avec un certain empressement, ils se débarrassaient de ces tissus qui les empêchaient, autant l'un que l'autre, d'accéder à l'objet de leur convoitise. L'épiderme brûlant, chaque cellule en effervescence, ils avançaient à l'aveuglette dans cet environnement, s'accrochant l'un à l'autre. Les vêtements éparpillés sur le sol, au gré de leur progression.

Elle laissa échapper un éclat de rire et de surprise en se sentant basculer en arrière, sa chute étant heureusement amortie par un matelas. Il la surplombait entièrement, paraissant alors encore plus grand que d'ordinaire. Elle se redressa sur les coudes, appréciant d'autant plus ce qu'elle pouvait voir, à travers son regard.

En lingerie, allongée sur ce lit, grâce à ces yeux d'un noir profond, elle se sentait magnifique, désirée et désirable, comme un personnage qui aurait été sorti d'un conte mythologique et dont les défauts, toujours existants, devenaient attrayants. C'était la première fois qu'elle ressentait cela, d'autant plus avec autant de sincérité. D'ordinaire, elle voyait le reflet de sa célébrité, d'une beauté éphémère, d'un intellect aussi impressionnant qu'effrayant. Dans ses yeux à lui, elle avait l'impression de se découvrir et de rencontrer celle qu'elle était vraiment.

Sentant les larmes lui monter aux yeux, elle se redressa un peu plus, passant la main dans la nuque de l'homme pour l'attirer à elle. Il n'avait rien raté de ses pensées mais choisi de ne rien dire, se laissant porter par la force du moment présent.

Leurs corps s'apprivoisaient, avec beaucoup de douceur et de tendresse, au rythme de caresses et de mouvements langoureux. Le temps était suspendu au-dessus d'eux, comme chaque fois qu'ils passaient du temps ensemble, avec la différence que cette fois, les secondes se transformaient en heures et non plus en minutes.

Leurs étreintes étaient progressivement plus passionnées, laissant d'autant plus entrevoir cette impatience qui les animait. Pourtant, ils mettaient un point d'honneur à prolonger ces caresses, se tentant, autant l'un que l'autre, sans vouloir succomber. Ce n'est qu'après de longues minutes de cette délicieuse torture qu'elle se sentit faiblir, l'implorant presque.

Il s'avança en elle d'abord lentement, appréciant tout autant qu'elle ces sensations inédites. Mais très rapidement, le mouvement de vas et vient se fit plus empressé, plus passionné, leur arrachant à tous les deux des souffles rauques, sans équivoques.

Elle sentait cette délicate chaleur grandir au creux de son bas-ventre, comme une bulle que l'on ferait grossir, au gré des coups de rein. Ce n'est que lorsque cette dernière explosa qu'elle se sentit complètement soufflée par une vague de plaisir. Toutes ses pensées s'évaporèrent, terrassées en un quart de seconde par cette délicieuse sensation de plénitude.

Il se libéra en elle, quelques secondes après, mené à l'extase par le portrait de cette jeune femme, les yeux brillants, se mordant les lèvres en soupirant.

Ils restèrent allongés de longues minutes, reprenant leur souffle, chacun la main sur sa poitrine, écoutant le vacarme de son cœur. Pour l'un comme pour l'autre, il tambourinait avec une telle force qu'il aurait pu s'extraire de leurs corps.

Lorsqu'elle osa enfin tourner la tête pour le regarder, c'était comme s'il avait laissé tomber toutes ses barrières mentales, la laissant apercevoir cette flamme d'amour, dans ses yeux. Ils se regardaient, simplement et sincèrement, tous les deux, profitant de ces minutes délicieuses, le corps engourdi par l'effort et repu de plaisir.

Délicatement, il approcha la main, dégageant son front des quelques mèches bouclées qui étaient venues s'y coller. Il laissa sa main glisser un peu négligemment jusqu'à sa joue, la caressant avec une tendresse aussi infinie que nouvelle.

Il n'avait jamais été de ce genre d'homme, pourtant avec elle, il aurait pu faire preuve de toutes les attentions du monde. Mettant de côté toutes les idées sombres qui lui revenaient en mémoire, après cette parenthèse presque irréelle, il s'approcha, hésitant jusqu'à la dernière seconde, comme s'il attendait son accord. Elle combla alors les derniers centimètres entre eux, l'embrassant en lui renvoyant toute l'adoration qu'il avait pour elle.

Un nouveau jourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant