Un nouveau jour

25 décembre

Elle se regardait dans le miroir, essayant de réajuster sa robe. Heureusement que la veille, elle était passée chez elle pour récupérer sa tenue, parce qu'elle avait fini par passer, à nouveau, la nuit dans les appartements du Maître des Potions. Elle s'habituait finalement assez facilement à cet environnement, les trouvant bien plus chaleureux que ce qu'elle s'était imaginé.

Ce matin, ils avaient paressé longuement, préférant rester au lit plutôt que d'affronter le froid qui s'était abattu sur le pays. Ce n'était en rien comparable avec ce qu'ils avaient dû affronter jusqu'à présent, si bien que la chaleur des couvertures avait semblé être une option bien plus raisonnable.

Elle analysait son reflet, essayant d'y voir ce qui était différent de d'habitude. Elle se sentait changée, appréciant sincèrement, pour la première fois, ce qu'elle avait devant elle.

Ils étaient invités chez les Weasley pour le traditionnel repas de Noël. Elle était au courant depuis longtemps, évidemment mais avait appris que Severus avait également été convié, certainement pour la première fois. A tous les coups, ils devaient cette invitation à Minerva, qui avait certainement discuté avec Molly. La matriarche préparant toujours trois fois trop de nourriture, ce n'était pas une bouche de plus qui viendrait rationner les autres.

Si pour le bal, elle avait choisi une robe élégante et sophistiquée, elle avait préféré une tenue bien plus simple pour aujourd'hui, ayant enfilé une robe pull couleur crème. Elle fut surprise de voir deux bras lui entourer la taille, mais sourit tendrement en se sentant enlacée avec autant de douceur.

« Toi aussi, tu es subjuguée par ce que tu vois dans le miroir ?

-Presque ... ça change des robes de bals.

-Tu n'as pas besoin de robe pour être époustouflante. »

Elle ne put se retenir de rire, sentant encore sur sa peau les dizaines de baisers brûlant qu'il avait pu y laisser. Et pourtant, ces paroles la touchaient, comme toutes les attentions qu'il pouvait avoir à son égard. Si en public, il affichait une neutralité constante, quand ils n'étaient que tous les deux, c'était comme s'il s'autorisait enfin à se dévoiler. Ses traits semblaient moins crispés, il semblait apaisé.

Bien plus que toutes les paroles réconfortantes qu'il aurait pu lui souffler au creux de l'oreille, ce sont ses gestes qui laissaient sur elle une marque indélébile. Il avait cette manière de la toucher, d'une caresse subtile ou d'un contact plus franche, de l'embrasser, avec tendresse ou passionnément, une manière qui la bouleversait et la transformait. Elle avait l'impression de renaître, quand elle était avec lui, comme si elle avait enfin accès à cette partie d'elle-même qu'elle n'avait jamais connu avant.

Il passait délicatement les mains sous sa robe, effleurant ses cuisses du bout des doigts. Ce contact la sortit de ses pensées, l'électrisant véritablement. C'était une caresse délicate, mais qui suffisait à l'éveiller. Il n'y avait que ses mains pour parvenir à faire naître de telles sensations en elle.

Lentement, elle bascula la tête en arrière, s'appuyant sur l'épaule de l'homme. Les yeux clos, elle savourait de sentir ces doigts courir sur ses cuisses, avec progressivement, un peu plus de fermeté. Elle laissa un soupir lui échapper et il n'en rata absolument aucune miette, se penchant pour glisser jusque dans son cou, où il pourrait venir titiller cette peau, tendre et sensible.

« On va être en retard ... »

C'était la raison qui la rappelait. Il ne pouvait y avoir que ça, parce que tout son corps réclamait l'attention de cet homme, ne désirant qu'une chose : retourner sous ces draps et profiter, à l'abris. Mais il devait bien sentir qu'il y avait un monde entre ce qu'elle disait et ce qu'elle ressentait.