Chapitre 4

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Je me suis levée tôt ce samedi-là afin de profiter du temps sec pour faire un jogging matinal. Quand je suis rentrée une heure plus tard, Maisie venait tout juste de se réveiller.

J'ai pris une longue douche chaude, essayant de trouver une excuse pour ne pas les accompagner. Après réflexion, je n'avais pas très envie de me salir les mains.

Lorsque je suis redescendue, Ellen était assise à la table de la salle à manger en train de lire le journal. A l'étage, on pouvait entendre le frère et la soeur se disputer pour savoir qui allait utiliser la salle de bain commune à leur deux chambres en premier. Il faut dire que Maisie mettait des heures à peaufiner son maquillage, moment durant lequel la salle de bain était interdite d'accès. Même coiffer ses cheveux courts lui prenait un temps démesuré.

- Ce n'est pas comme-ci il n'y avait qu'une salle de bain dans cette maison, à maugréé Ellen. S'il réveil ton père il va encore être d'une humeur massacrante.

Au cris de frustration de Maisie, nous comprîmes que Blaine venait de gagner son accès à la douche, sûrement après un combat de croche pied.

Quand il nous a rejoint à la salle à manger, une demie heure plus tard, ses boucles brunes dégoulinants sur ses épaules et seulement vêtu d'un pantalon de survêtement, toutes les excuses que j'avais trouver pour ne pas me rendre au manoir s'était évanouie.

Il a surpris mon regard en coin et tout en souriant, à secoué ses cheveux, faisant tomber des perles d'eau partout autour de lui.

- Blaine, s'est exaspérée sa mère.

Il a souri de plus belle en sortant son téléphone de sa poche arrière.

- Papa sera là dans cinq minutes, a-t-il dit en envoyant un texto.

- Et ta soeur sera prête dans cinq minutes ? a demandé Ellen.

Assis dans la voiture de George, nous attendions Maisie qui nous avait crié depuis sa chambre qu'elle n'en avait que pour cinq minutes. Blaine s'était installé à l'avant et jouait au DJ avec l'autoradio.

- Je suis content de te revoir Catherine, m'a dit George.

- Moi aussi ai-je répondu poliment.

Je n'avais jamais été très douée pour lancer ou entretenir une conversation.

- Blaine m'a dit pour ton grand-père. J'espère qu'il va mieux.

J'ai marmonné un c'est gentil, perplexe. Blaine parlait de moi ?

Après tout, ce n'était pas comme-ci nous étions proche. Hormis des textos de civilités pour se souhaiter un bon anniversaire ou un Joyeux Noël, nous ne passions pas nos soirée à nous raconter nos petits secrets.

En fait, j'avais toujours l'impression que Blaine m'évitait, comme si il m'en voulait pour le remariage de sa mère ou quelque chose du genre. Il était toujours respectueux et n'avait jamais eu de paroles déplacés, bien au contraire il était toujours de bonne humeur et taquin, mais il y avait toujours cette espèce de gêne entre nous qui me laissait penser que dans d'autres circonstances, nous ne nous serions sans doute jamais adressé la parole.

- Il retrouve la santé ? s'est sincèrement enquis George.

- J'imagine, ma mère dit qu'il ne fait que grommeler à chaque contrariété.

- C'est en effet un signe de bonne santé, a confirmé George.

Quand Maisie s'est installée l'air de rien, vingt minutes plus tard, son père lui a fait remarqué que nous avions failli l'attendre.

- On attend que les meilleurs, a-t-elle rétorqué.

Blaine a manqué de s'étouffer avec sa salive tandis que la voiture démarrait enfin. Le trajet n'était pas très long mais suffisament quand même pour que Blaine et sa soeur se dispute quant à la station radio que nous devions écouter.

Entre deux mondes - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant