Chapitre 16

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Blaine n'avait pas mentit, il n'y avait pas grand monde. Juste deux amies de Maisie que j'avais déjà rencontrées et que j'appréciais sans plus. Il y avait aussi un couple d'amis d'Ellen et pour le grand déplaisir de son fils, Travers et ses frères.

Ce n'était pas tant la présence des frères de Travers qui le dérangeait mais bien ce dernier.

J'ai évité de montrer mon agacement. Mon père semblait véritablement heureux d'avoir organiser cette fête surprise, je ne voulais pas le décevoir.

Il avait forcé Ellen à l'emmener visiter toutes les pâtisseries d'Inverness pour trouver un pâtissier qui accepterait de faire un Bailey's Cheescake. Finalement, c'est le mari de la femme de ménage, un irlandais pur souche, qui l'avait préparé. Je n'ai pas pu m'empêcher de penser qu'il aurait été normal de les inviter aussi.

Je me suis éclipsée après avoir coupé le gâteau. Tout ce monde n'était pas vraiment là pour moi et c'était tant mieux, cela me permettait de disparaître de ma propre fête.

- Tu n'aimes pas ta fête surprise ? m'a fait sursauter Blaine.

Il se tenait dans le couloir qui menait à ma chambre, les bras croisés, un sourire fripon et un paquet dans les mains.

- On se parle maintenant ? l'ai-je taquiné.

Nous ne nous étions pas adressé la parole en rentrant. Il m'avait déposé deux rues avant afin de ne pas donner l'impression que nous avions passer l'après-midi ensemble. Nous avions convenu d'installer une certaine distance entre nous pour éviter d'éveiller les soupçons de nos parents ou pire encore, nourrir ceux que Maisie savaient être vrais.

Il a fait un signe vers la porte de ma chambre et nous nous y sommes engouffrés. J'ai fermé la porte à clé. Je savais que si Maisie essayait de venir me rejoindre, elle trouverait ça suspect, je ne le faisais jamais, mais il serait bien temps de trouver une excuse à ce moment-là.

Blaine m'a tendu le paquet mal emballé qu'il avait dans les bras.

- Tu es fou ! me suis-je exclamé.

- Je n'ai rien dépensé pour ça. C'était un cadeau de ma grand-mère.

Je ne l'écoutais plus, trop captivé par l'édition original d'Orgueil et Préjugés que je tenais entre mes mains.

- Son nom n'est même pas mentionné, ai-je murmuré.

- C'était trop mal vu pour une femme de sa condition, a dit Blaine.

- Je ne peux pas l'accepter.

Je lui ai précipitamment tendu l'ouvrage qu'il a refusé de prendre.

- Non, je te l'ai offert, garde-le.

Il s'est reculé pour que je ne lui fourre pas le livre dans les mains.

- Tu es malade ! Tu sais quel valeur à ce genre de livre ?

- Oui évidemment. C'est justement parce que je sais que toi aussi tu peux en juger que je veux te l'offrir.

- Tu as dit qu'il était à ta grand-mère.

Il a secoué la tête, incrédule.

- Tu réfléchis trop Catherine. Arrête. Accepte-le. Tu n'imagines pas le plaisir que ça me fait de savoir qu'il est à toi maintenant.

J'ai fini par accepter avec réticence.

- Un si beau cadeau mérite un présent en retour, tu ne crois pas ?

- Ce n'est pas comme-ça que sa marche, ai-je répondu en rangeant le livre avec précaution.

- Oh allez, a-t-il dit en faisant la moue.

Entre deux mondes - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant