Chapitre 5

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Finalement, Blaine s'est levé et a attrapé le premier carton qui lui tombait sous la main avant d'avancer vers l'appui de fenêtre surencombré.

La boite en question était remplie de livre.

- On va mettre toutes les boites qui contiennent des livres dans un coin, m'a-t-il dit. Mon père va vouloir les inventoriés.

- Tu crois que tes grands-parents rangeaient les livres importants ici ?

- Non, c'est surement les vieilles romances de ma grand-mère, a-t-il répondu en haussant les épaules.

Nous avons déplacés plusieurs caisses comme ça jusqu'à ce que l'une d'elle, rongée par l'humidité, ne déverse tout son contenu au sol. En voulant ramasser les vieux vêtements qui avaient été rangés dedans, plusieurs souris se sont mises à courir partout autour de nous. Je n'ai pas pu retenir un cri de terreur face à ses petites bêtes qui s'agitaient dans tous les sens pour trouver un nouvel endroit où se cacher.

- Je ne vais jamais survivre à cette journée, ai-je déclaré.

- Ce n'était que des petites souris, a répondu Blaine.

Il se retenait visiblement de rire.

- Tu veux qu'on descende manger quelque chose pour te remettre de tes émotions ?

Il était déjà treize heures et nous avions déblayé une bonne partie du grenier. Pourtant, plus nous avancions dans notre tâche et plus elle semblait ne pas vouloir se finir.

Sur le chemin de la cuisine, nous sommes passés chercher Maisie.

- Tu as beaucoup d'allure, ai-je dit.

Blaine a explosé de rire devant le bond qu'elle a fait en m'entendant. Elle était trop occupée à improviser un défilé de mode avec les tenues d'époques de sa grand-mère pour nous avoir entendus arriver.

- Les perles sont fausses, a-t-elle répondu avec une moue faussement déçue.

- Parce que les vrais bijoux sont dans un coffre, a rétorqué Blaine. Tu n'as pas fait grand chose, a-t-il rajouté en regardant le tsunami de vêtement qui maculait le sol.

- J'ai été interrompu par Travers. Un carton lui est tombé dessus. Il s'est retrouvé avec des toiles d'araignées pleins les cheveux, a-t-elle gloussé.

Nous nous sommes tous trois dirigés vers la cuisine, proposant à Travers de nous accompagner quand nous l'avons croisé dans le couloir.

- Travers, qu'est-ce que tu as fait, on dirait un mort-vivant, a plaisanté Blaine.

Son cousin a levé les yeux au ciel. Son apparence était en effet très drôle à voir. Il y avait encore des toiles d'araignée dans ses cheveux et son visage et ses vêtements avaient été blanchis par la poussière.

- Vous avez trouvé des trésors secrets dans le grenier ? nous a-t-il demandé en me tenant la porte de la cuisine.

- A part des souris ? Non pas grand chose, a répondu Blaine un peu déçu. Et toi ?

- Non. Je crois que les seuls qui s'amusent sont nos pères.

- Ils ont sifflé toute la cave ? a demandé Maisie la bouche pleine.

- Je crois savoir qu'ils n'en sont encore qu'aux liqueurs aux fruits.

Je les ai écouté parler d'un air absent sans participer. Après avoir mangé, nous sommes chacun retourné à nos occupations. Au bout de quelques heures, la poussière n'arrêtait plus de nous faire éternuer, si bien que nous avions fini l'après-midi à parler de tout et de rien.

Entre deux mondes - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant