1. Enlevée

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Miel

Je regarde derrière moi, traversant cette forêt tropicale, le cœur battant la chamade. Mes cheveux colle à mon front, à mon dos. Je n'en peux littéralement plus. Mon souffle se fait de plus en plus dur et les muscles de mes mollets me tirent. Sans parler du fait que quelqu'un veut me tuer. Chaque secondes que je reste de plus sur cette île, je me rapproche de ma tombe, et à un moment je vais finir par tomber dedans. Mais l'heure de me morfondre sur mon triste sors n'est pas encore venu. Pour l'instant, je doit mettre le plus de distance entre moi et cette putain de plage.

Mon corps réclame une pause que je ne peux lui accorder, et ma gorge me demande de l'eau tellement elle est sèche. Mais je ne peux faire de pause, parce qu'ils vont me rattraper. Et j'ai l'impression que la forêt se rallonge au fil des kilomètres que je parcours. Mes vêtements me colle à la peau, la sueurs qui perles sur mon front me brûlent les yeux et je peux sentir ma peau moite sans même la touchée. Mon short blanc est devenu noir et mon haut est taché de sang. Et y'a pas une putain de baraque dans cette putain de jungle.

Dès que j'ai l'impression que je me rapproche de la sortie c'est comme ci quelqu'un la repoussait quelques mètres plus loin. Comme ci quelqu'un en avait le pouvoir. Mes oreilles bourdonnent, je n'entends presque plus les gens qui me suivent, aussi bruyant sont-ils. Mais j'entends autre chose. Des voitures. Une route. Je me presse à suivre le bruit, à courir plus vite que je ne le peux. Jusqu'à entendre un coup de feu qui me fait pousser un cris de terreur. Mais je ne m'arrête pas. Parce que si je le fais je ne me remettais jamais en route, et je mourrais. Dans ce cas j'ai cinquante pour-cent de chance de mourir de déshydratation et cinquante pour-cent de mourir décapiter entre leurs mains. C'est un résultat très prometteur.

Je tombe sur une route déserte. Déserte putain. Je passe mes mains dans mes cheveux pour les dégager de mon visage, puis les passes sur mon visage. Je doit faire peine à voir. Je remonte la route en reprenant mon souffle, me retournant tout les deux pas. Je n'entends plus le bruits des hommes à mes trousses, je n'entends que le bruit des oiseaux, et je vois la jungle se bercer d'obscurité. Je continue sur ma lancer et fait du stop à une première voiture qui ne prend même pas la peine de ralentir. Mon cœur bat un peut plus vite. La deuxième ralentit mais en regardant mon tee-shirts accélère. Quand j'entend le bruit d'une voiture je tente le tout pour le tout et me mets en plein milieu de la route. Je préfère mourir écraser qu'entre leurs mains.

La voiture me fait des appels avec ses feux, mais je le bouge pas. Je ne flanche pas. Elle klaxonne, et bien évidemment ça attire des coups de feux qui me pétrifie. Mon cœur martèle ma cage thoracique. Ils sont là. Ils vont me retrouver. Et je vais finir dans une boîte. J'ai presque envie de pleurer, et envie de vomir.

- MIEL CHÉRIE ! VIENS VOIR TONTON, hurle la voix d'un de mes agresseurs maintenant plus proche.

La voiture pile à moins d'un mètre de moi et je me précipite du côté conducteur.

- S'il... s'il vous plaît il faut m'aider ! Ils... je...

Les mots se bloquent dans ma gorge alors que les larmes affluent sur mes joues. L'homme me regarde à peine, les yeux masqués par ses lunettes noires.

- Vous pouvez m'emmener ?

- Je ne suis pas un putain de taxis. J'ai autre chose à foutre.

- Je vous paierai ! J'ai... j'ai beaucoup d'argents.

Mensonge. Sornette. Balivernes. Mais le temps qu'il s'en rende compte je me serais tiré des Bahamas. Il arque un sourcil, maintenant attentif.

- JE SENT TON PARFUM MA CHÉRIE.

Un frisson désagréable remonte le long de ma colonne vertébrale et le goût de la mort s'immisce dans ma salive alors que je déglutis péniblement.

- S'il... je vous donnerais tout ce que vous voulez. S'il vous plaît.

Play with danger Où les histoires vivent. Découvrez maintenant