7. Effraction

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Miel

Maison de Ruben
2h

Je me réveille en sursaut, le corps transpirant, la respiration erratique et les cheveux qui colle mon front. Le visage de Ruben se pose devant mes yeux, et celui de son frère se trouve à côté. Ou peut-être que je les ai confondus, il fait noir après tout. L'un d'eux me tend un verre d'eau, alors que l'autre passe la porte. Je m'assied et essuie mon visage avant de l'attraper.

- Merci.

- Tu fais souvent des cauchemars ?

Sa voix est moins grave que celle de Ruben.

- Depuis un an environ.

Je grimace quand l'eau glacée entre en contact avec mes lèvres. Il récupère le verre et le pose sur la table de chevet.

- Moi aussi, j'en fait des cauchemars.

Je plisse les yeux pour mieux discerner son expression dans le noir, mais je ne perçois rien. Il quitte la chambre et referme la porte derrière lui. Je me précipite hors du lit et allume la lumière. Je ne dors jamais dans le noir. Je ne supporte plus de ne rien voir. J'ai besoin de la lumière. J'allume celle de la salle de bain et laisse la porte ouverte, puis j'éteins celle de la chambre et cours me précipiter sous les draps. Je souffle lentement et inspire profondément.

- Il n'est pas là.

Je me rassure du mieux que je peux, même si c'est difficile. Je me couvre jusqu'au cou et regarde la porte, incapable de me rendormir. Les souvenirs douloureux et encore frais de mon cauchemar reviennent danser devant mes yeux. Je suis terrorisée, immobile, à l'idée qu'ils puissent venir me chercher. Ils m'ont trouvé l'autre jour, et ce n'est qu'une question de temps avant qu'ils débarquent aussi ici. Je me lève quand les rayons du soleil transperce les rideaux, et le soulagement qui m'envahit est encore inouï. Je déteste la nuit, et la plupart du temps je ne dors pas. Je rejoins le salon et trouve les jumeaux assis autour du plan de travail, dans la même position. L'un d'eux lève les yeux vert moi, River. Il me sourie gentiment.

- Café ?

Je hoche la tête et le regarde me servir. Il me tend la tasse et j'en bois une longue gorgée avant de poser mes yeux sur Ruben qui m'étudie attentivement.

- Il faut que je passe chercher quelques affaires chez moi.

Il hoche la tête. Je termine mon café dans le silence, sous le regard de Ruben qui me mets de plus en plus mal à l'aise. Je retourne dans la chambre et enfile un jean et un tee-shirts en vitesse avant que le propriétaire des lieux entre.

- On part dans dix minutes, dit-il en prenant ses affaires dans son dressing.

Je rassemble mes cheveux en une queue-de-cheval et le regarde du coin de l'œil entrer dans la salle de bain. Je respire un grand coup en me saisissant de ma trousse de maquillage pour camoufler mon teint de malade. Nous prenons la route une dizaines de minutes plus tard jusqu'à mon appartement et Ruben quitte la voiture en même temps que moi.

- T'es pas obligé de m'accompagner.

- Je ne fait que mon travaille, ma jolie.

Nous montons silencieusement jusqu'à mon étage, puis je me dirige dans ma chambre pour remplir un sac d'affaires.

- Je vais devoir rester combien de temps chez toi ?

- Le temps qu'il faudra.

- Wow ! Qu'est-ce que c'est clair.

Il me regarde avec son air méprisant alors que je bourre mes vêtements dans le sac.

- T'as pas besoin de tout ce bordel, on a une machine à laver.

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