3. A mille à l'heure

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Miel

Résidence inconnue
Manchester
Minuit

Je le suit sur la pointe des pieds jusqu'à une immense grille. Il passe par dessus le portail et je l'imite, le cœur battant à tout rompre. Une fois les deux pieds sur le sol je pousse un soupir de soulagement. Au moins je ne me suis pas cassé la jambe.

- Tais-toi, tu respires trop fort.

Il trottine jusqu'à la maison et m'arrête dans mon élan à quelques mètres des marches. Je prend son bras en plein buste.

- Aïe !

- La ferme Miel.

Il compte jusqu'à trois et fait un pas prudemment, puis un seconds. Il me fait signe de le suivre, ce que je fait sur la pointe des pieds. Il monte les marches et se dirige à droite de l'entrée. Il ouvre la fenêtre avec un tournevis et la pousse avant de se hisser à l'intérieur. Là.. putain là je suis définitivement en panique !

- Tu viens oui ?

J'enjambe la bordure de la fenêtre et me cogne contre le dos de Ruben.

- Tu peux pas regarder ou tu vas ? Gronde t-il.

- Pardon.

Il me tire la main et m'entraîne dans un immense salon. Je n'ai jamais eu la stupide idée de cambrioler quelqu'un, pas étonnant que je ne sache pas comment m'y prendre !

- On est chez qui ?

- Chez quelqu'un.

Je lève les yeux au ciel. Nous pénétrons dans une immense cuisine. Tout est rouge. Ruben pose son téléphone sur le plan de travail en inox et je ne peux m'empêcher d'observer la pièce. Même la cuisine de mes parents n'est pas aussi imposante.

- Pourquoi quelqu'un avec une tel maison prendrait la peine de voler des clefs ?

- Pour ce qu'elles ouvrent, trésor.

Ruben fait un joli graffiti en rouge sur le mur blanc. Un énorme doigt d'honneur avec un R majuscule. Je fronce les sourcils.

- Tu aurais pu faire un petit cœur.

Il tourne la tête vers moi, et heureusement que l'obscurité cache ses traits car à mon avis il serait prêt à m'assassiner.

- Comme ça, il saura que je suis venu et qu'il ne peux pas me voler sans rien encourir.

Je frissonne. Il se dirige vers un placard suspendu à côté de son dessin.

- Pourquoi je suis là moi alors ? Je sert à rien.

- Ferme là.

- J'aurais pu rester dans la voiture.

- Ferme là !

Il n'a pas chuchoté la dernière phrase. Les lumières de l'étage s'allume et je me pétrifie.

- Et merde !

Il saisit la clefs, claque la porte du placard, attrape son téléphone et fourre le tout dans sa poche. Il me saisit le bras et nous traversons la cuisine. Il s'arrête net et me tire vers le bas. Nous nous faufilons derrière le canapé quand que toutes les lumières de la maison s'allume et qu'un homme assez âgé débarque avec une batte de baseball.

- ANNA ! Il est venu. Il est venu !

Il regarde dans le placard où se trouvait la clefs.

- Et il l'a pris. ANNA ! On est foutu !

Il remonte à l'étage et Ruben me tire avec lui. Il passe par la fenêtre et la ferme derrière moi. Nous traversons le jardin au pas de course, puis il escalade le portail.

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