23. Fratrie

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Miel

1 semaine plus tard
Université de Manchester
11h

Aucune nouvelle d'Abby depuis mon passage à l'appart. Et plus le départ pour la Colombie approche, plus j'angoisse.

- Donc là, tu vas le suivre dans un pays que tu ne connais pas ? Si ça c'est pas de l'irresponsabilité...

Je lève les yeux au ciel en refermant l'opercule de mon café.

- Et tu bois trop de café.

- J'en ai besoin pour affronter une discussion avec ma soeur. Et j'ai confiance en lui.

Il soupire.

- Je t'appellerais, tu seras au courant de tout mes faits et gestes.

- J'espère bien. Tu la rejoins où ?

- Elle passe me prendre. Tu veux te joindre à nous ?

- Je déjeune avec Abby. D'ailleurs, toujours pas de nouvelles ?

Je secoue la tête à la négative. Il m'embrasse sur le front et je rejoins Bianca garer sur le parking. Elle porte ses lunettes de soleil, alors que le temps est gris. Je monte dans la voiture et elle démarre rapidement.

- On va déjeuner où ?

- On rejoins les parents et Jasper au brunch.

- Quoi ? Tu m'as dit qu'on serait toute les deux.

- Je t'ai dit ça parce que je savais que tu ne viendrais pas si tu apprenais que les parents venaient.

Je déglutis difficilement. Un boule d'angoisse se forme à l'intérieur de moi.

- Ils ont quelques choses à te dire, et comme tu filtres les appels de maman elle m'a demandée d'intervenir. D'ailleurs, pourquoi tu l'ignores ?

Les larmes me brûlent les yeux.

- Je lui renvoie l'ascenseur.

Elle fronce les sourcils.

- Je ne suis pas sûr de suivre.

Je fait référence à la fois où j'ai découvert que j'ai été adoptée, mais elle ne le sais pas.

- Rien laisse.

Le reste du trajets se déroule en silence. Nous arrivons devant le restaurant et je balance mon café dans la poubelle à l'extérieur, l'envie de prendre mes jambes à mon cou me traverse l'esprit. Mais en vue de l'endurance que je possède, en à peine une dizaine de pas Bianca m'aurait déjà rattrapé. Elle passe son bras sous le miens et m'entraîne à l'intérieur.

- C'est qu'un déjeuner.

Ça ne passe pas mon angoisse. On passe les portes et nous débarrassons de nos manteaux dans les vestiaires. Je m'assied à côté de Bianca, les jambes tremblante.

- Vous êtes piles à l'heure, pour une fois, commente maman.

Je déglutis péniblement. La boule dans ma gorge grossis, m'empêchant de prononcer un mot. La commande à déjà été passé et je me jette presque sur le jus d'orange. Bianca voit mes tremblements et son regard s'adoucît.

- Ce n'est qu'un déjeuner, murmure t-elle alors que je suis au bord de la crise d'angoisse.

La conversation est d'abord lancé sur les préparatifs du mariage, ce qui monopolise la conversation pendant une bonne demi-heure, me permettant de me détendre.

- Tu comptes venir avec ton petit copain Miel ?

Tous les regards convergent vers moi, et l'angoisse qui avait partiellement disparu réapparaît.

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