Play with danger

9. Addict

Miel

Université de Manchester

Je me suis forcé à aller en cours aujourd'hui. Et j'ai été plutôt concentrée, ça m'a éviter de penser à mes tourments qui prennent de plus en plus de place dans ma tête lorsque je suis seule. Je fait un signe à Abby après mon entrevue avec Jami, à qui je viens d'acheter deux joint sous les précieuses remontrances du dealer (lui-même) sur ma consommation régulière. Ma vie est foutrement merdique et en plus je suis en train de devenir dépendante à la drogue, selon Tommy. Je ne suis pas accro. J'en ai juste besoin, pour oublier.

- T'as sécher toute la semaine, sale garce.

- J'ai choper un virus, c'était pas beau à voir.

- Ouais, Tommy m'en a vaguement parlé.

Abby à beau être ma meilleure amie, je ne peux pas lui parler de mon kidnapping, de ma vrai relation avec Ruben. Et peut-être même de mon adoption. La connaissant elle mènerait son enquête et trouverai forcément quelque chose, et avec du recule et en pleine possession de mes capacités morale, je ne suis pas sur de le vouloir.

- On va à la soirée annuelle vendredi ?

- C'est déjà ce week-end ?

Elle se place devant moi et m'attrape les épaules.

- Oui ! Je sais, c'est cool les soirées défonce chez Tommy. Mais là, on parle de la fête de l'année ! On ne la loupe pas depuis le collège. Bon, y'avais moins de beau goss avant mais...

- Je sais pas si je vais venir.

Elle me sonde.

- Si, Miel. Tu vas venir, et tu vas même emmener ton copain.

Je fronce les sourcils.

- Tommy m'a dit que vous vous étiez encore disputé quand je lui ai demandé pourquoi tu avais dormis chez lui.

Je pousse un soupire d'exaspération.

- Ça va vous rapprochez, ou vous éloignez...

Je l'arrête.

- Je vais y réfléchir, mais je ne promets rien.

Elle sourie fièrement avant de rejoindre Tommy qui l'attend quelques mètres plus loin. Je prend le bus jusqu'à la maison de Ruben et termine les quelques mètres à pieds. Je verrouille la porte derrière moi et pousse un long soupire. Je lutte contre le besoin irrépressible de détendre mon cerveau et rejoins la salle de bain pour me faire couler un bain. Je pose mon casque sur mes oreilles et augmente le son de ma playlist avant d'entrée dans la baignoire. J'ai exagéré sur la mousse, mais ce blanc pure me rappelle mon âme d'autrefois. Je cale ma tête en arrière et ferme les yeux, laissant les paroles d'une chanson de Eminem parcourir mon esprit.

Les larmes quittent mes yeux sans que je n'ai un réel contrôle dessus. J'inspire profondément, essayant par tous les moyens de calmer les battements effrénés de mon cœur. Pourquoi j'ai si mal ? Pourquoi c'est si douloureux de vivre ma vie ? Les yeux clos je vois une ombre passer obscurcissant la lumière. J'ouvre les paupières et suis d'abord aveuglé par la luminosité avant de percevoir le regard de Ruben. J'ouvre la bouche pour protester sa présence quand il plaque sa main sur cette dernière et m'intime de me taire, puis il retire mon casque. S'en suit les secondes les plus angoissantes de ma vie. J'entend du bruit plus loin. Beaucoup de bruit.

- Habille-toi, murmure t-il avant de me lâcher.

Il quitte la chambre et je sort du bain en vitesse, me séchant rapidement. J'enfile un bas de survêtement et un sweat avant de passer ma tête dans l'entrebâillement de la porte. Je sent mon corps se figer intégralement quand je vois Ruben revenir, son arme en prolongement de son bras. Il me pousse à l'intérieur de la chambre.