Chapitre 30

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POV Clarke :

La détective vient de partir, nous laissant tous assis autour de cette table en bois. Un silence règne dans cette pièce, dans cette maison immense. Je n'ai pas tout assimilé de cette dernière heure. Si je dois être honnête, je devrai plutôt dire que je n'ai rien compris, mais je vais vous dire ce que j'ai ressenti. Commençons. La peur, dès l'instant où cette femme à poser un pied sur le carrelage gris anthracite de ce vestibule, les visages se sont tendu, dur. Chez Lincoln, il y avait un mélange de colère, prêt à sauter à n'importe quel moment. Lexa, quant à elle, semblait submergé par la tristesse, la culpabilité, la honte et tant d'autres émotions que je ne pourrais décrire. Pour la première fois je la découvrais dans ses peurs les plus profondes. La brune a toujours su cacher cette partie d'elle. A cet instant, j'ai commencé à prendre peur moi aussi. A ce moment précis je comprends qu'il y a un gros problème. Mes pensées viennent à être confirmer quand je la vois sortir. Quoi qu'il se passe je dois être à ses côtés, c'est une certitude !

La suite n'a été que soupçon qui se confirmait. « Patrouille 7 jours sur 7 devant ce domicile... », « Port de votre arme si nécessaire... », « Je dois parler à votre amie Clarke... ». Les battements de mon cœur étaient en constante augmentation. Je sens ma gorge se nouer, mes mains qui deviennent moite. Dans ces moments-là, dessiner me calme, ça m'aide à gérer tout ce trop-plein d'émotion, à réfléchir aussi. Les premiers traits viennent se faire par instinct, plus j'avance et plus je revois cette scène qui devient limite une image claire et nette dans mon esprit. Je me focalise dessus, suivant par moment les indications de Lexa. Nous étions en parfaite harmonie, je la laisse rentrer un peu plus dans mon monde et elle fait de même sans s'en rendre compte. Les regards rivés sur nous, alors que ma tête se relève, je les vois tous bouche-bée.

Voilà où nous en sommes, enfin ou j'en suis, je n'ose pas parler alors que j'ai un milliard de questions. Ce n'est pas le moment. Il y a un temps pour tout. D'un geste léger, je prends à nouveau sa fine main dans la mienne, ainsi j'espère montrer que je suis là pour l'épauler. Vous voulez savoir ma peur à moi ? De la perdre ! Depuis le premier jour cette émotion est venue prendre part de moi, ne faisant que grandir. A chaque fois que la brune se trouve dans une situation compliqué un fossé se creuse entre nous. Et encore le mot fossé est petit, surtout quand je vois la situation actuelle. Le vide sera immense, je ne sais pas si je pourrais le supporter.

- Vous partez à quelle heure demain ? demande Anya.

Mes yeux passent du bois de la table à son regard attendri. Un plat de salade vient se positionner au milieu.

- Surtout ne vous précipitez pas tous à répondre...

C'est à mon tour d'avoir besoin de prendre l'air. Prétextant un besoin urgent, je pars aux toilettes. Ma respiration s'était accélérée et il était hors de question d'attirer l'attention sur moi. Quelques secondes, je n'ai besoin que de quelques secondes.

- Clarke attend...

Mes jambes se stoppent. Immobile dans les escaliers menant à l'étage, je fini par faire face à Lexa.

- ... je suis désolée...

Ses yeux se gonflent, menaçant d'exploser. Je dévale les quelques marchent qui nous sépare pour la prendre dans mes bras. Ces trois mots sont profonds. Sa voix tremble, sa sincérité me transperce, sa peur me parvient comme une balle en plein cœur.

- Lexa... tu n'as pas à t'excuser... tu n'y es pour rien.

Mes bras se serrent un peu plus autour de son corps contre le mien. Un besoin. C'était un besoin pour nous deux. Sentir sa chaleur me soulage.

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