Chapitre 4

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« L'un des sentiments les plus accablants est de ne pas savoir s'il faut attendre ou abandonner. » Anonyme

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Donovan

Californie – San Diego,

11 septembre 2020,

C'est compliqué de prendre le rôle de quelqu'un d'autre, lorsque la personne qu'on essaie de protéger nous haït.

Angélina Magnolia me déteste. Je devrais me réjouir car si elle me déteste, elle est hors d'atteinte pour moi. Pourtant je ne suis pas content, j'en retire même de l'amertume en voyant ses nombreux regards noir me fusiller sur place.

Je connais Angie depuis qu'elle a dix ans, j'en avais douze à l'époque. Je me souviens exactement de ses cheveux toujours attachés sous forme de deux couettes blondes de chaque côté de sa tête, ses petites robes fleuris ainsi que ses bas-collant toujours déchirés en fin de journée. Angie était adepte à Barbie et lorsqu'elle s'est proclamée princesse je lui avais ris au nez en disant qu'avec sa taille elle ressemblait davantage à une fée qu'à une princesse, c'est ainsi qu'elle est devenue Lilipucia.

Angie adorait rester avec Julian et moi, et bizarrement j'aimais qu'elle soit avec nous.

Je soupire en me lamentant légèrement, toujours fou de rage contre ma petite fée et ses deux insupportables amies. Je reste concentré sur la route pour ne pas fixer la blonde assoupie à mes côtés et secoue le crâne en haïssant mes pensées de plus en plus.

Ce qui est pire de devoir gérer la petite sœur de son meilleur pote ? C'est de ressentir du désir pour cette dernière. Car une chose est sûre ; c'est que Angie n'a pas seulement pris de l'âge au fil des ans, elle a aussi pris des formes. J'ai baisé de nombreuses filles pour ne pas flancher au désir que Lilipucia me fait ressentir, mais c'est plus fort que moi.

Cette fille pourrait rendre fou n'importe quel homme sur terre.

Si Julian savait lire dans les pensées, il me foutrait au feu. Et si Angie savait lire dans les pensées, elle me pourrirait l'existence pour me maudire d'avoir seulement penser à son corps de manière aussi crue.

Je dois dire que je savais gérer mes ardeurs, enfin... Jusqu'à ce qu'elle revienne de France transformée en bombe.

Je suis la foutue mèche d'une bombe à retardement, à tout moment je peux éclater.

Si seulement cette histoire était si facile, si seulement mon histoire était si simple.
Il pourrait avoir une happy end pour moi, peut-être même pour Angie et moi.

Mais ça serait trop simple pas vrai ? Car une chose est sûre, je n'aurai pas droit au bonheur suprême comme dans chaque petit roman que lit Angie, je n'aurai pas droit à mordre sur mon fruit défendu. Je vais plutôt avoir droit à la souffrance, car c'est déjà écrit quelque part...

C'est mon foutu destin.

Julian pense me bercer d'illusions, il pense m'avoir complètement cerné... C'est malheureux mais il a tort, il ne sait rien. Je lui donne les cartes qu'il souhaite avoir, mais je garde les bonnes en poche. Ça a été mon fonctionnement toute ma vie, ça le restera jusqu'à ma mort.

En me garant, je tourne la tête vers la superbe blonde qui dort à point fermé. Ma main glisse instinctivement vers elle pour remettre une de ses mèches rebelles à l'arrière de son oreille. Angie est la beauté à l'état pure ; ses cheveux blonds font ressortir le vert de ses yeux. J'appréciais déjà son visage en étant gamine, maintenant c'est mille fois pire. Elle pense que je la surveille quand elle remarque mon regard sur elle, ce qu'elle ignore c'est que mon regard la cherche inconsciemment sans que je le veuille vraiment.

DONOVANOù les histoires vivent. Découvrez maintenant