DONOVAN

Chapitre 8

« L'une des plus grandes douleurs est d'aimer une personne que tu ne peux pas avoir. » Anonyme

🔥
Donovan

Californie – San Diego,

12 septembre 2020,

C'est complètement fou de rage que j'ai quitté le domicile, hier soir, des Magnolia.

J'ai mis ma putain de fierté de côté pour cette fille, j'ai inventé la pire excuse au monde pour que Julian ne pose aucune question. Et elle ose me dire qu'elle me déteste ? Après ce qu'il s'est passé entre elle et moi ? Après l'avoir enlacé pour calmer sa crise de larme ? Après lui avoir souffler ses mots qui m'ont arraché le cœur ?

Angélina Magnolia est en train de m'anéantir.

J'ai eu mal, putain ouais. Pourtant la blessure que j'ai lu dans son regard lorsque je lui ai parlé de Rebecca m'a bousillé un peu plus. J'ai failli la prendre dans mes bras pour lui dire que j'étais en train de mentir, que je n'avais aucun rendez-vous et que ce maudit téléphone était déjà dans ma poche quand j'étais parti avec Julian.

Je n'ai rien dit, j'ai préféré partir pour calmer la rage qui me broyait.

Julian n'a pas arrêté de m'harceler pour savoir pourquoi je ne revenais pas, je lui ai à lui aussi inventé une excuse pour ne plus revenir chez eux. À quoi bon mentir à Angie si c'est pour enfin de compte lui montrer que je suis un piètre menteur ?

Mordillant mon piercing, je fixe d'un air absent la façade de la maison de mon meilleur ami. J'hésite à m'y rendre. En baissant les yeux sur la montre accrochée à mon poignet pour découvrir qu'il n'est que dix heures, me fait soupirer de lassitude. Pourtant je sors de la voiture et m'avance vers l'immense porte d'entrée, je ne prends pas la peine de toquer et rentre à l'intérieur sachant que Julian doit être déjà réveillé.

— Don ?

— Ouais, dis-je en m'approchant de mon pote.

Il se détourne en me mettant une frappe sur l'épaule.

— Où est-ce que tu as été hier soir bordel ?

J'hausse les épaules en déglutissant mal lorsque je remarque la belle blonde dans un coin de la pièce qui évite de me regarder. Un pincement au cœur se fait ressentir lorsque je comprends qu'elle préfère faire comme si je n'existais pas.

— Avec Rebecca.

Julian ricane en me bousculant pour me taquiner, sans savoir que ce prénom ne fait que me bruler la gorge chaque fois que je dois le prononcer.

— Petit veinard.

Je zieute du coin de l'œil Angélina qui baisse la tête complètement défaite, mes poings se serrent quand elle lève son regard dans ma direction et que je découvre des cernes immenses et bleues sous ses magnifiques yeux. Je dois être pareil de mon côté, sauf que pour elle c'est parce que j'ai passé une nuit agitée. C'est le cas, mais pas pour les raisons qu'elle croit. Dormir dans une voiture n'est pas confortable, surtout quand une belle blonde au visage plein de larmes s'infiltre dans tes pensées toute la nuit.

Julian attrape son téléphone et s'écrit qu'il a rendez-vous avec Julia et s'enfui sans un mot de plus. Je mords mon piercing sous le regard affaibli de mon ange, je vois ses billes suivre le mouvement puis d'un geste brusque se détourne pour quitter la pièce sans émettre le moindre mot.

C'est plus fort que moi, je la suis en silence. Installée sur le grand fauteuil, elle joue avec la télécommande pour trouver une chaine assez divertissante pour ne pas se focaliser sur ma personne. Je m'installe en face d'elle, pour la détailler. Je fixe sa peau, ses lèvres, ses cheveux, ses ongles. Les souvenirs d'hier m'embrasent entièrement, ses ongles enfoncés dans ma peau, ses cheveux dans mon poing, ses lèvres contre les miennes.