Ne m'attends pas - Daniel Ricciardo // Max Verstappen

25. fuite - avril 2018

Tu brises le silence en tambourinant sur la porte de sa chambre d'hôtel. Tu cèdes à la panique. Max t'a peut-être suivie. Que ferait-il s'il apprenait vers qui tu t'es tournée? Le temps presse. Des bruits te parviennent de l'intérieur de la chambre. Tu trépignes, mais tu te rassures en remarquant que la poignée de la porte remue. Elle s'ouvre enfin. Tu t'engouffres sans même saluer Pierre Gasly.

Il est 3:30. Les yeux du Français sont à peine ouverts. Il se frotte les paupières en refermant la porte de sa chambre d'hôtel. Petit à petit, il se réveille et retrouve ses moyens. Tu lui tournes le dos, mais il comprend presque immédiatement que tu as des ennuis. Il s'approche. Tu frémis en sentant son regard se poser sur ton corps encore traumatisé. Il te contourne pour te faire face et t'observer. Son visage s'assombrit. Il détaille l'entaille dans ta lèvre supérieure, ton nez chiffonné et ta pommette bleutée. Il ne lui faut que quelques secondes pour comprendre que Max a dérapé. Il repense aux accusations de Heidi et aux rumeurs qui t'accompagnent partout où tu passes. Le jeune homme se souvient aussi de ce que tu lui avais confié il y a seulement quelques mois. À Melbourne, tu lui avais parlé d'un secret. Un secret qui pourrait mettre à mal ta relation avec Max. Pierre en est désormais convaincu: tu as bel et bien couché avec Daniel Ricciardo. Et la vérité a enfin éclaté. D'une voix encore endormie, le Français te demande:

- Max est au courant pour Daniel?

- Comment tu sais?

- Je l'ai deviné.

- Je ne l'ai pas trompé. C'est arrivé bien avant qu'on se rapproche.

- Même si tu l'avais trompé, il n'a aucun droit de lever la main sur toi. Il te faut de la glace.

Pierre se dirige vers le mini bar. Il y trouve quelques glaçons qu'il emballe dans une serviette. Le Français t'amène ensuite vers son lit défait pour que tu puisses t'asseoir. Sans un mot, il tamponne ton visage. Le froid te fait frémir, mais il soulage légèrement la douleur. Tu jettes maladroitement un coup d'œil à ton leggings. Le tissu gris a absorbé le sang qui continue de s'écouler de ton entrejambe. Une tache s'est formée le long de ta cuisse. Pierre a suivi ton regard. Encore une fois, il comprend ce qu'il s'est passé. Peiné, il serre ta main dans la sienne. Un geste d'affection qui a raison de ta retenue. Tu fonds en larmes. Le Français t'enlace, puis déclare:

- Qu'est-ce que je peux faire pour toi?

- Je vais réserver un vol. Et demain, quand Max sera parti, je retournerai chercher mes affaires. Mais je ne peux pas rentrer à Monaco. Ni à Zürich. Je ne veux pas affronter ma mère dans cet état. J'ai besoin de quelques jours pour me remettre sur pieds. Ça t'embêterait si je restais chez toi?

- Absolument pas. C'est une bonne idée. Tu pourras te reposer.

- Merci Pierre.

- C'est normal. Tu peux compter sur moi.

- Mais promets-moi que tu ne diras rien à personne?

- Comment ça?

- Je ne veux pas que les gens sachent ce que Max m'a fait. Et je ne veux pas non plus qu'il sache que je vais à Milan. Je ne veux plus jamais le revoir.

Pierre soupire. Il n'a pas l'intention de te brusquer. Mais il aimerait que Max paie pour ce qu'il a fait. Il s'en sort toujours trop facilement. Le Français a voulu te mettre en garde des dizaines de fois, car ce n'est pas la première fois que le Néerlandais dérape. Poussé par Jos, Max était une vraie terreur à l'époque du karting. Il en est même venu aux mains avec Charles Leclerc. Il a toujours été incapable de contrôler ses émotions. Mais Pierre a voulu lui donner le bénéfice du doute. D'autant plus qu'avec toi, Max a toujours été irréprochable. Jusqu'à aujourd'hui.