Ne m'attends pas - Daniel Ricciardo // Max Verstappen

29. deuxième chance - mai 2018

Max Verstappen est sur le point d'arriver à l'aéroport de Bakou. Assis seul à l'arrière d'un minibus, il pianote sur son téléphone. La journée a été excessivement éprouvante. En prenant le départ cette après-midi, il ne s'attendait pas à devoir abandonner à cause de son propre coéquipier. La veille, il n'avait pas pris au sérieux les menaces proférées par Daniel Ricciardo.

Le Néerlandais s'en sort bien. D'autant plus que le crash est en train de jouer en sa faveur. Christian Horner a visiblement pris son parti. Même Pierre Gasly semble avoir changé de camp. Le Français ne peut pas tolérer les agissements de Daniel sur la piste. En jouant quelque peu la victime, Max a réussi à le convaincre de rentrer en Europe avec lui. Il aura ainsi quelques heures pour tenter de l'adoucir.

Satisfait et plutôt confiant, le jeune pilote remercie le chauffeur qui vient de se garer sur le tarmac de l'aéroport. Il sort du minibus pour grimper dans le jet qui l'attend. Pierre est déjà installé à l'intérieur, le regard rivé sur son téléphone. Max l'interpelle:

- Ça t'embête si on fait un détour par Rome avant de te déposer à Milan?

Pierre ne sourit même pas. Il déteste toujours autant Max. Sa simple présence suffit à lui donner des envies de meurtre. S'il a accepté de rentrer avec le Néerlandais, c'est seulement pour pouvoir essayer de calmer la situation:

- Elle n'est plus à Rome. Elle est rentrée chez moi, si tu veux tout savoir.

- Je dois m'inquiéter? Est-ce que toi aussi tu vas essayer de finir dans son lit?

Max rigole. Il prétend jouer la décontraction, mais Pierre n'est pas dupe. Il a remarqué la petite étincelle qui a traversé le regard du Néerlandais. Le Français répond à la provocation:

- Je te rappelle que tu es passé après Daniel. C'est plutôt lui qui devrait être jaloux.

- Pierre... évitons le sujet.

Max se laisse tomber dans le siège qui fait face au Français. Il étire ses longues jambes avec un soupir. S'il a voulu voyager avec Pierre, c'est pour le convaincre de le laisser t'approcher. Et pour l'instant, il est encore loin d'avoir obtenu sa bénédiction. Le Néerlandais décide de s'adoucir:

- Plus sérieusement... je voulais te parler. Je m'inquiète pour elle. Je sais que je lui ai fait énormément de mal. Je m'en veux sincèrement...

Ce n'est pas vraiment un mensonge. Max culpabilise véritablement. Il continue:

- Je sais que tu me détestes.

- Perspicace...

- Mais je sais aussi que tu l'adores et que tu ne veux que son bonheur. Et son bonheur, c'était de pouvoir travailler pour moi. Elle est faite pour ça.

Max n'a pas tord, Pierre le sait. Le Français aurait aimé te proposer de travailler pour lui, mais la place est déjà prise. Il se voit mal renvoyer quelqu'un pour pouvoir engager sa meilleure amie. Ce ne serait pas juste. Il écoute attentivement l'homme qui lui fait face:

- J'ai besoin d'elle à mes côtés. Regarde mes deux dernières courses... à Shanghai, j'ai piloté comme un connard. Et à Bakou...

- Ton coéquipier a ruiné ta course.

Pierre baille sans mettre sa main devant sa bouche. Cette discussion l'ennuie. Il attend de Max qu'il en vienne au fait. Le pilote de l'avion annonce qu'il est prêt a décoller. Ses deux passagers attachent leur ceinture machinalement. Le Néerlandais continue:

- Je veux qu'elle recommence à travailler avec moi. Je lui présenterai des excuses et j'augmenterai son salaire. Je ferai tout pour qu'elle accepte.

- En quoi ça me concerne?