Chapitre 7

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Si un seul mot me viendrait à l'esprit pour qualifier mes vacances, je dirais ennuyant.
Voilà deux semaines que je suis ici à Douvres et rien, je dis bien rien ne vaut l'animation de Saint-Pétersbourg.

Ici, tout est fade à commencer par leur nourriture qui est vraiment abjecte, les anglais qui sont d'un ennuie mortels et l'air est beaucoup trop chaud pour moi.

Je passe mes journées à n'attendre qu'une seule chose, mon retour en Russie et mon mariage.

Je retrouverai la fraîcheur, le peu d'amis que j'ai, les dîners et bals mondains qui ont lieu quasiment toutes les semaines et surtout la mode russe.
Car on ne peut pas dire que les anglais savent comment s'habiller.

Contrairement à moi, Maria adore être ici et elle passe la majeur partie de son temps avec Victor et Suzie, car il faut dire que je sors très peu de la maison.
Je reste à l'ombre dans la maison à lire des livres, j'aurais vraiment pensé vivre un autre été que celui-là.

Je souffle agacé en voyant toute la famille jouer dehors avec un ballon.
Je me demande comment ma tante peut se contenter de si peu alors qu'elle avait tout dans son pays natal.

Mon regard se pose sur l'horizon et je décide d'aller faire la seule chose qui m'apporte un peu de consolation, marcher au bord de la mer lors du crépuscule du soir.

Depuis que je suis ici, j'ai pu admirer le lever et le coucher du soleil et je dois admettre que j'ai une préférence lorsqu'il se couche.
Je trouve que les lumières sont beaucoup plus belles et plus chaleureuses alors qu'elles nous emmènent vers la noirceur de la nuit.

Je sors de la maison et je passe dans le jardin où ma tante me lance un sourire sachant très bien où je vais puisque j'ai le même rituel tout les soirs et que je reste principalement en bas de chez eux.

Je descends et je me dirige vers la mer qui est plutôt calme ce soir et je soupire d'aise quand mes pieds rencontrent la mer qui est froide, assez froide pour me rafraîchir.

Je décide de rentrer dans la mer jusqu'à mes mollets et je m'assois dans cette dernière me laissant me rafraîchir.

Je pose mes mains en arrière pour venir me caler et je laisse les vagues venir me rafraîchir alors que je ferme les yeux.

Un hennissement de cheval me sort de ma rêverie et je me retourne afin de voir qui ose troubler mon moment de répit.

Un sourire narquois prend possession de mon visage quand je reconnais ce gentleman qui arrive vers moi.

«Je ne savais pas que votre tante habitait par ce côté de la plage » s'exclame-t-il.

«Votre cheval fait trop de bruit » dis-je en retournant mon visage vers la mer alors que je l'entends rire.

«Ce n'est qu'un cheval » dit-il alors que je souffle.

Sachant mon moment de tranquillité réduit à néant, je me lève pour rentrer chez moi.

Une fois débout arrivant presque à sa hauteur, je me paralyse quand je découvre son regard sur mon corps avec ma robe qui est devenue bien transparente.

Des frissons me saisissent automatiquement, il est clair que cet homme fait réagir beaucoup trop vite mon corps.

«Mes yeux sont plus haut » dis-je malgré tout alors qu'il remonte ses yeux dans le mien et j'ai l'impression que le temps est comme figé.

Je le vois secouer la tête avant de prendre la parole.

«Vous ne devriez pas sortir comme ça » me dit-il.

«Comment ça ? » dis-je.

«Votre robe » dit-il.

«Elle est juste mouillée » dis-je alors que je le vois se lécher les lèvres pour s'empêcher de dire ou faire quelque chose.

«Un homme pourrait vous voir ? » dit-il.

«Ce n'est pas déjà le cas ? » dis-je amusé.

«Ce n'est pas correct vis-à-vis de votre fiancé » dit-il alors qu'un rictus apparaît sur mon visage.

Je m'approche de lui et je viens presque coller nos deux visages.

«Ça ne vous a pas empêché de me toucher » dis-je alors que je le vois déglutir.

«Je ne savais pas que vous étiez déjà prise » dit-il.

«Alors vous faites ça avec toutes les femmes ? »dis-je alors que c'est à son tour d'avoir un rictus sur son visage.

«Non» dit-il en approchant encore plus nos deux visages «Seulement avec les femmes qui connaissent leur sexualité » dit-il alors que c'est à mon tour de déglutir.

Il se recule de moi de deux pas en arrière et me regarde fixement.

«Mais rassurez-vous ça n'arrivera plus » dit-il.

«Est-ce un défi ? » dis-je.

«Non » dit-il «À moins que vous voulez que ça en devienne un » dit-il.

«J'adore les défis » dis-je.

«Et moi je déteste perdre » dit-il.

Je m'approche de la commissure de ses lèvres.

«Et moi j'adore jouer » dis-je en partant «À bientôt Simon » dis-je en lui lançant un regard plein de sous-entendu.

Je me retourne une dernière fois et je le vois me regarder partir.
Si ses mots ne veulent pas de moi, son corps lui me désire peut-être autant que je le désire.

Je remonte vers le manoir et je saisis la serviette que me tend Maria une fois en haut.

«Qui est-ce ? » dit-elle en regardant Simon partir alors que j'en fais de même.

«Ma distraction de cet été, enfin je crois » dis-je en souriant.

Je vois Maria me fixer et je lève les yeux au ciel.

«Si toi tu aimes jouer au ballon avec un enfant moi je préfère faire d'autres activités avec des hommes » dis-je alors que je la vois rougir et je rigole.

Il est vrai que généralement les femmes de mon temps n'expriment pas leur désir et ne parle jamais de relation charnelle bien trop pieuse, mais ce n'est pas mon cas.

Je finis par rentrer au manoir me changer quand nous sommes appelées pour le dîner et en fin de soirée je pars me coucher en espérant que mon été prenne une autre tournure.

Voilà le chapitre 7, j'espère qu'il vous a plu ?
J'attends vos retours avec impatience :)

Anastasia Petrova et Simon Basset Où les histoires vivent. Découvrez maintenant