Chapitre 67

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Je suis en train de me servir une salade quand je sens le regard appuyé de Simon sur moi.
Je viens reposer le plat et je mets à le regarder.

«Autant y aller d'un coup »dis-je alors que le stress s'empare de moi «Qu'est-ce que tu veux savoir ? » dis-je.

«Tout » dit-il.

«Tout? » dis-je.

«Tout, je veux comprendre Ana » dit-il alors que je baisse les yeux.

«Eh bien accroche-toi » dis-je.

Je souffle un bon coup et je viens débiter mon histoire.

«Le matin où on devait se rejoindre, comme à mon habitude j'étais parti prendre un bain dans la bonne humeur à profiter de mes derniers instants avec tout le monde» dis-je «Et puis Maria et Tania ont découvert quelque chose que je ne savais pas, j'étais enceinte...de toi » dis-je en relevant les yeux vers lui.

«J'ai beau avoir expliqué que c'était impossible, mais elle m'a assuré que la technique n'était pas toujours suffisante » dis-je en baissant la tête «Alors quand j'ai compris qu'elle avait raison je n'ai même pas eu le temps de faire ou dire quoi que ce soit que je me suis prise une claque par ma mère » dis-je alors qu'il ferme les yeux.

«Ils ont eu le désir de me faire une surprise et d'arriver plutôt en Angleterre pour qu'on reparte ensemble vers la Russie, seulement j'ai refusé » dit-il en me regardant de nouveau.

«J'ai dit que je voulais rester là, que ma vie était ici avec toi et tout le monde et ils m'ont fait le pire chantage » dis-je «Ils ont menacé d'emmener Maria dans un camp de redressement en Russie si je ne rentrais pas avec eux et comme je ne voulais pas punir Maria de mes actes et de ma famille, j'ai accepté et je me suis sacrifié alors qu'elle voulait en faire pareil pour moi» dis-je alors que je baisse la tête.

«On s'est dirigé vers le port et ils ont mis Maria sur un navire pour nous séparer, ils l'ont fait passer pour morte en Russie alors que je ne savais même pas où elle était » dis-je alors qu'une larme coule sur ma joue.

«Ma mère m'a ensuite dit que nous retournerons en Russie que lorsque je serais débarrassé de mon enfant alors nous nous sommes rendus chez l'une de ses connaissances à Brighton » dis-je «Elle m'a ensuite amené à Margaret qui pratiqué des avortements, mais cette dernière n'a rien pu faire, car c'était trop dangereux pour moi et mes parents ne voulaient pas me perdre, car ça revenait à perdre une couronne si je venais à mourir» dis-je.

«Nous sommes restés à Brighton durant 7 mois, pour que je puisse accoucher et qu'il soit ensuite recueilli par un orphelinat, mais quand j'ai entendu ses petits cris, j'ai vite compris que je ne pouvais pas me séparer de lui alors je me suis mise en danger pour le récupérer et mon père a fini par céder et m'a donné mon fils sous le mécontentement de ma mère qui était encore là à me descendre plus bas que terre. Pour ma mère et la Russie je suis morte de la maladie qui m'avait cloué 7 mois en Angleterre » dis-je.

«Ils sont repartis le lendemain de mon accouchement et j'ai été recueilli par Margaret qui est la sœur de Madeleine pendant plus 2 ans et demi et il y a 6 mois j'ai débarqué à Londres pour Milo et parce qu'il y avait un travail pour moi » dis-je alors que je le vois me fixer tandis que j'essuie les larmes qui n'ont pas cessé de couler durant tout le long.

«Pourquoi tu n'es pas venu me chercher » dit-il.

«Pourquoi? »dis-je «Parce que tu ne veux pas d'enfant Simon et je ne voulais pas te forcer à reconnaître Milo, à te sentir responsable de lui parce que tu n'en veux pas » dis-je.

«Et ta tante quand elle m'a dit que tu retournais en Russie » me dit-il.

«Je lui avais demandé de te dire ça si tu revenais » dis-je en baissant la tête «Je me suis dit que si tu me détestais ça serait plus simple ».

«C'est de la folie » dit-il en levant la tête vers le ciel.

«Tout ce que j'ai fais, c'était pour toi, pour ne pas corrompre tes envies et pour le protéger lui» dis-je.

«Et on fait quoi maintenant ? » dit-il.

«On ne fait rien » dis-je «Chacun continue sa petite vie » dis-je.

«Bien sûr » dit-il légèrement énervé «Tu crois que je peux oublier ça comme ça » dit-il.

«Tu m'as bien oublié pendant 4 ans » dis-je alors qu'il me fixe et ne répond pas «Alors fais en de même ».

«Non» dit-il.

«Simon, je ne veux pas que Milo se retrouve entre tout ça et souffre » dis-je.

«Je veux qu'il sache que je suis son père » dit-il.

«Ça va le perdre » dis-je «Ses parents ne sont pas ensemble et son père est prêt à être fiancé à une autre femme » dis-je alors qu'il baisse la tête.

«Il va vivre dans deux familles, une riche et une pauvre ça n'a pas de sens » dis-je.

«Je ne te laisserai pas tomber » dit-il.

«C'est censé me rassurer ? » dis-je en le regardant.

Un silence s'installe et je souffle quand je le vois fixer le jardin sans rien dire.

«Tu veux savoir une chose qui n'a pas changé depuis 4 ans Simon » dis-je alors qu'il me fixe «C'est mon amour pour toi » dis-je alors que je viens me mettre à pleurer «Et le plus difficile c'est de te voir heureux avec quelqu'un d'autre et je n'ai pas envie de perdre une autre personne qui m'est chère » dis-je en me levant de table pour rejoindre au plus vite ma chambre.

Une fois dans cette dernière, je me dirige vers la fenêtre et je fixe Simon toujours à table la tête dans ses mains.

Je suis fatigué de cette journée, je veux juste retrouver mon petit garçon et retourner à ma vie d'avant sans n'avoir jamais recroisé Simon.

Voilà le chapitre 67, j'espère qu'il vous a plu?
J'attends vos retours avec impatience :)

Dernier chapitre de la journée :)

Anastasia Petrova et Simon Basset Où les histoires vivent. Découvrez maintenant