Chapitre 87

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Je ne sais pas combien de temps je marche dans Londres, en train de sangloter toutes les larmes de mon corps, mais tout ce que je sais c'est que j'arrive rapidement à mon appartement.

Une fois dedans, je viens fermer la porte derrière moi et je lâche un cri de douleur en passant mes mains dans mes cheveux sans me soucier de ma coiffure.

Je me dirige vers ma chambre et je prends mes deux besaces et je mets le maximum d'affaire dedans tout en pleurant, je suis obligé de frotter mes yeux tout le temps, car je vois flou à cause des nombreuses larmes.

Je prends deux robes, quelques sous-vêtements, le reste de mes économies, des produits de beauté et je ferme les deux sacs.
Je prends ma cape que j'enfile et j'échange mes talons contre une paire de chaussures plates.

Si je dois quitter Londres ça se fera à pied, je n'ai pas les moyens pour payer un moyen de transport, mise à part un futur bateau.

Un bateau ? Mais pour aller ou, peut-être en France.
J'ai toujours adoré parler cette langue, et pour avoir visité de nombreuses fois le pays, c'est vrai qu'il est tout à fait charmant et assez loin d'ici.

Mon regard se pose sur la bourse que je viens prendre sans hésitation, j'écris rapidement une lettre à ma propriétaire en lui demandant de bien vouloir m'excuser et je sors de l'appartement en déposant la clé sous le paillasson.

Une fois dehors, je regarde une dernière fois le bâtiment et je fonce chez Simon, je ne partirai jamais sans ma bague et sans quelque chose appartenant à mon fils.

J'arrive là-bas complètement essoufflé et je tombe directement sur Clotilde qui semble surprise de me voir ici.

«Ana, mais que faites-vous là ? Le mariage est déjà fini ? » dit-elle.

«Je n'ai pas vraiment le temps Clotilde, pouvez-vous me préparer une plume et de l'ancre ainsi que de quoi écrire je vous prie » dis-je alors que je monte en haut.

Une fois dans la chambre de mon fils, je me pose sur son lit et je prends son doudou entre les mains que je viens renifler.
Des larmes coulent sur mes joues en sentant son odeur.

«Ne faites pas ça » s'exclame une voix à la porte tandis que je sèche mes larmes.

«Faire quoi ? » dis-je à Clotilde.

«Fuir » dit-elle.

Je me lève et je viens chercher ce que je pourrais emmener.

«C'est la meilleure solution » dis-je.

«Pas pour vous » me dit-elle.

«Ça ce n'est pas grave » dis-je alors que je tombe le premier doudou que j'ai pu lui acheter.

Ça sera parfait, je prends ça et une chemise lui appartenant que je viens mettre dans l'un de mes sacs.

Je vais pour sortir de la chambre, mais Clotilde me retient.

«Vous ne méritez pas cette fin » dit-elle.

«Si croyez-moi » dis-je en quittant son étreinte dans un dernier sourire.

Je pars vers le bureau de Simon, c'est là où est caché la bague.
Je viens ouvrir le tiroir et je récupère mon fameux bijou et je sors de son bureau pour aller en bas.

Je vois que dans le salon du papier et de l'encre m'attende.

Je souffle un bon coup, par où commencer.
Je suis coupé au loin par le son d'une cloche et je ferme les yeux, les voilà unis devant Dieu à jamais.

Une larme tombe sur la feuille tandis que je reprends mes esprits.

Je saisis la plume et viens la tremper dans l'ancre.

"
Si vous êtes en train de lire cette lettre, ce que je suis loin, assez loin pour vous laisser tous en paix.

Je ne pourrais jamais assez vous remercier d'être tous rentré dans ma vie.

Margaret, Madeleine vous êtes des anges gardiens tombés du ciel. Vous avez tellement fait pour Milo et moi que je vous serais reconnaissante jusqu'à la fin de mes jours.

Lucien, tu as été le meilleur ami qu'on puisse rêver d'avoir et je pense qu'à l'heure actuelle tu dois bien me détester.
Profite de ta vie avec Olivia, parce que je sais que c'est la bonne pour toi.

Maria, je suis quasiment sûr que tu seras là moins surprise parce qu'il se passe actuellement, signe que notre longue amitié a porté ses fruits.
Toi non plus ne change pas, tu es toujours la jeune femme gentille et douce et je suis persuadé que tu prendras soin de Milo pour moi, même si je ne me fais pas de soucis pour lui.

Simon je te prie de m'excuser d'avance. D'avoir été lâche et de te laisser Milo et toutes ses questions auxquelles tu auras le droit. Si je suis partie c'est pour notre bien à tous et j'espère que tu le comprendras.
Je ne pouvais pas rester ici, parce que tu le sais mon amour pour toi n'a pas changé et c'est trop dur pour moi de te voir heureux avec une autre.
Prends soin de notre petit garçon et sache que tu as mon amour pour toujours.

Quant à toi Milo, je ne sais à quel âge tu vas lire cette lettre ou peut-être que tu ne la liras jamais.
Je te demande pardon, de t'avoir empêché de grandir à mes côtés, mais je sais pertinemment que tu as été heureux avec tes deux parents aujourd'hui.
Je suis persuadé que tu deviendras ou que tu es un très beau garçon.
Tu me détestes sans doute et c'est tout à fait légitime de ta part, mais depuis ta naissance je voulais le meilleur pour toi et je ne l'étais pas. J'ai préféré te laisser avec un couple stable, heureux et mariés.
Peut-être que tu as des frères et sœurs et je me réjouis d'avance de t'imaginer jouer avec eux.
Je te demande pardon mon fils, sache que tu as et tu resteras la plus belle chose qui m'est arrivé et je t'aime de tout mon cœur à jamais.

Il ne sert à rien d'essayer de me retrouver puisque moi-même à l'heure où j'écris ses mots je ne sais pas où je vais aller.

Je vous présente toutes mes excuses et je vous souhaite à tous une très belle vie.

Ana
"

Une fois la lettre finie, je la laisse sur la table, je viens poser la bourse sur la table également.
Peut-être penserons-y-ils qu'il s'agit d'une aide pour Milo.

Je récupère mes affaires en pleure et je souris une dernière fois à Clotilde alors que je sors dehors et je me mets en marche vers la sortie de la ville.

Voilà le chapitre 87, j'espère qu'il vous a plu ?
J'attends vos retours avec impatience :)

Anastasia Petrova et Simon Basset Où les histoires vivent. Découvrez maintenant