Chapitre 81

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Me voilà réduite à porter une robe noire, un tablier blanc et à servir mon fils, son père et sa future femme avec le sourire bien évidemment.

Je ne compte même pas le nombre de couvert que nous avons installé, ni même la longueur de la table, tout ce que je peux dire c'est que tout Londres est au courant que Miss Daphné Bridgerton et Le Duc de Hastings vont se marier la semaine prochaine.

Ce que je n'avais pas prévu par contre ce sont les regards et les commérages sur ma personne, mais surtout les regards que lancent les londoniens sur mon fils qui est à côté de Hyacinthe et qui à l'air de bien s'amuser.

Les critiques et les ragots sur ma personne je m'en moque, mais sur celle de mon fils ça non.

«Ana tiens, fait attention c'est chaud » s'exclame Jack alors qu'une trentaine d'assiettes de noix de Saint-Jacques sont posées et prêtent à être amené.

J'en prends trois et je me dirige vers une la verrière qui couvre l'événement de ce soir.

Je pose les assiettes devant les femmes les plus proches et je soupire quand je constate qu'il s'agit de la reine.

«Majesté » dis-je en posant son assiette alors qu'elle la regarde avec dédain.

«J'aimerai vous parler seul à seul au cour de la soirée Mademoiselle Petrova » me dit-elle alors que j'en perds mon souffle.

Elle me fixe et j'en fais de même, jusqu'à ce que je finisse par baisser la tête, personne ne m'avait jamais appelé comme ça depuis plus de 5 ans maintenant.

Lady Danbury a encore dû faire des siennes et qui ne me dit pas qu'à l'heure actuelle tout Londres connaisse ma véritable identité.

Je sais que les regards portés à mon égard son lié face à ma relation avec Simon et la naissance hors mariage de Milo, mais là ça remet pas mal de chose en question.

Je retourne en cuisine légèrement interrogé et je souffle un bon coup avant de reprendre des assiettes et de finir le tour de la table.

Une fois que tout le monde est servis, certains reste en cuisine pour aider à dresser et d'autre reste sur le côté pour aider à servir des verres ou autres.

Bien sûr Daphné a été claire, ma place est dans la pièce afin de montrer mon statut de servante, de laisser les londoniens me fixer et parler sur moi comme si je ne les voyais pas et de les voir rire et heureux tous ensemble.

Heureusement que Milo est là et qu'il me lance des coucou avec ses mains depuis tout à l'heure.

D'ailleurs je constate que ce dernier boude devant son assiette, peu importe mon statut je reste avant tout sa mère et je me dirige vers mon fils.

«Qu'est ce qu'il y a mon chéri ? » dis-je en me mettant à sa hauteur.

«C'est pas bon ça » dit-il en regardant son assiette.

«Tu as goûté ? » dis-je alors qu'il secoue la tête «Tu ne veux pas goûter, tu vas voir c'est délicieux » dis-je.

«On fait moitié moitié ? » fit-il alors que je hoche la tête.

Je viens saisir son couteau et je coupe la noix en deux et je le vois piquer avec sa fourchette alors qu'il le met en bouche très lentement tandis qu'il me passe sa fourchette pour que j'en fasse de même.

«Alors ? » dis-je.

«C'est bon » dit-il alors que je ricane.

«Tu vois » dis-je en me relevant.

«Je ne savais pas que les esclaves pouvaient manger à même l'assiette d'un invité » s'exclame une voix assez fortement qui fait taire la table entière de trente personnes alors que tout les regards se tournent vers moi.

Je ne sais pas qui est cet homme, mais le terme esclave n'est pas correct dans sa phrase.

«Ma maman c'est pas une esclave » dit Milo alors que l'homme rigole.

«Ah je comprends mieux de qui il s'agit » dit-il amusé alors que je baisse la tête légèrement honteuse en entendant le rire de certaines personnes.

«Arrêtez s'il-vous-plaît » s'exclame la voix de Simon.

«Ce n'est que la vérité » s'exclame cet homme «D'ailleurs j'ai soif » me dit-il en levant sa coupe tout en me fixant.

«Par pitié Francis arrêtez ça » s'exclame la voix de Violet que je viens regarder et mon regard se pose sur Maria qui est choqué, si choqué que ses mains sont autour de sa bouche.

Je le vois secouer sa coupe, tandis que je me résigne à aller vers lui et lui servir sa coupe.

«Maman.. » s'exclame Milo au loin alors que je résiste pour ne pas pleurer face à l'humiliation que je viens de vivre.

Une fois sa coupe vide, il boit une gorgée de son verre et renverse le liquide rouge sur mon tablier blanc.

«Ça suffit » s'exclame la voix de Simon au loin qui vient taper sur la table avant de s'être levé précipitamment.

Je vois alors Daphné au loin qui me fixe et je vois bien que deux sentiments lui font face,
la joie et la tristesse.

Elle se lève, fait le tour de la table et vient à mes côtés.

«Veuillez la respecter, tous autant que vous êtes autour de cette table, elle ne mérite en rien ce qu'il se passe » dit-elle alors qu'elle me prend la main et m'emmène ailleurs.

Une fois à l'abri des regards, elle se met devant moi.

«Partez d'ici immédiatement » dit-elle.

«C'est vous qui avez décidé de m'engager ce soir » dis-je.

«Vous m'avez volé la vedette, vous m'avez volé ma soirée de fiançailles et vous voulez mon fiancé alors ça suffit, dégagez d'ici » dit-elle.

Je viens dénouer mon tablier que je viens lui jeter en pleine tête.

«Je ne suis pas votre chien » dis-je.

«Non vous êtes une chienne qui se fait sauter par tout le monde » dit-elle alors que je lâche un rictus avant de partir.

Je récupère mes affaires personnelles, sort pas la sortie des employés et je linge le jardin pour arriver par le devant de la maison, mais c'est sans compter sur la Reine qui me bloque le passage.

Voilà le chapitre 81, j'espère qu'il vous a plu ?
J'attends vos retours avec impatience :)

Anastasia Petrova et Simon Basset Où les histoires vivent. Découvrez maintenant