Chapitre 74

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Je sens une personne me secouer et je grogne avant de me rappeler quand j'avais demandé à Clotilde de venir me réveiller aux aurores pour retourner travailler.

«Désolé » dis-je.

«Ce n'est rien » dit-elle «Je vous ai monté un plateau avec votre petit-déjeuner».

«Oh il ne fallait pas » dis-je.

«C'est mon travail » dit-elle en me souriant avant de partir de ma chambre.

Je souffle et je viens sortir de mon lit rapidement sans toucher au plateau, il faut dire que depuis hier je suis noué et que j'ai surtout perdu l'habitude de manger autant de repas dans la journée.

Je viens me poser contre le lavabo et je me regarde dans le miroir.
La seule chose qui me vient à l'esprit c'est qu'il faut partir au plus vite d'ici, de récolter le maximum d'argent, de retrouver une maison ou un appartement et vivre ailleurs.
C'est en train de prendre des conséquences que je n'aime pas du tout.

Hier soir au dîner, Milo voulait manger auprès de son père et Daphné, le seul soutien que j'ai eu c'est de Madeleine qui ne m'a pas lâché la main du repas.

Je ne veux pas que Milo s'imagine des choses et plus vite nous serons partie d'ici, mieux ça sera.
Bien évidemment, Simon pourra voir autant de fois Milo et vise versa, mais je refuse de rester ici encore longtemps.

Une fois prête, j'enfile ma cape, prends ma petite bourse et je sors de ma chambre discrètement, tout le monde doit dormir à cette heure.

«Je peux savoir ce que tu fais debout à cette heure » demande Simon que je viens croiser dans le couloir.

«Je vais traire les vaches » dis-je en passant à côté de lui.

«Ana » dit-il.

«Tu n'as rien à me dire Simon» dis-je.

«Donc tu sors de trois semaines d'état critique et tu retournes travailler » dit-il alors que je me retourne vers lui.

«Je veux partir d'ici le plus vite » dis-je.

«Tu es ici chez toi » dit-il.

«Je ne suis pas chez moi» dis-je «Je n'ai aucun lien avec toi, Milo est chez lui peut-être, mais moi je ne suis rien alors tu m'excuses, mais je dois aller travailler on n'est pas tous riche ici » dis-je en reprenant ma route alors que je l'entends pester.

Je sors rapidement du domaine et je viens me mettre en route jusqu'à la maison des Fatheringhton assez rapidement, même si il y a plus de 25 minutes de marches.

J'arrive là-bas avec quelques petites minutes de retard et lorsque j'ouvre la porte je tombe directement sur Lady Portia.

«Bonjour » dis-je.

«Vous voilà ici vous » dit-elle.

«Oui, je suis de nouveau en mesure de travailler » dis-je.

«Eh bien c'est une bonne chose, mais ça ne sera pas chez moi » dit-elle «Je vous ai retrouvé une remplaçante il y a deux jours et elle est formidable » dit-elle.

«Il y a peut-être un autre poste » dis-je alors qu'un rictus apparaît sur son visage.

«Non vous n'avez pas compris ma petite Ana» dit-elle «Vous êtes viré, je n'aime pas que mes employés prennent des vacances comme ça » dit-elle.

«Je n'étais pas en vacance j'étais souffrante » dis-je.

«Ah oui ? Je n'ai pas reçu de papier comme confirmation, juste des paroles sans fondement de mon jardinier Lucien, mais qui me prouve que c'est vrai » dit-elle.

«Pitié, j'ai vraiment besoin de ce travail » dis-je.

«Je suis navré, mais je vais vous demander de sortir de ma maison, vous n'y êtes plus invités » dit-elle alors qu'elle ordonne à l'homme derrière moi d'ouvrir la porte et de m'y faire sortir.

Je finis par sortir moi-même tout en pestant et je me retrouve sur la grande place sans savoir quoi faire ni dire.

Bon, je n'ai plus qu'à aller au pub pour savoir si ils peuvent m'embaucher toute la journée.

Je suis en train de marcher depuis environ 10 minutes quand la pluie se met à tomber et je regarde le ciel.

«Vraiment ? » dis-je en soufflant.

Trente minutes plus tard, j'arrive devant le pub et ce qui me surprend le plus ce sont les palettes en bois accroché au niveau des fenêtres et je m'approche pour essayer de regarder à travers pour voir que le bar est finalement vide, il n'y a plus rien.

«Si vous êtes intéressé par l'achat de l'ancien bar, c'est à mon ami » me dit un homme qui passait par là.

«Pourquoi est-il fermé ? » dis-je.

«Les propriétaires sont partis vivre en Irlande » me dit-il.

«Et ils ont complètement fermé le bar ? » dis-je.

«Oui, pour notre grand malheur à tous, bonne journée » dit-il en partant alors que je le regarde partir abrité de son parapluie.

Résumons la situation, je n'ai plus de travail, plus de logement, plus d'argent, mon fils a retrouvé son père, qui lui même va épouser une autre femme et moi je suis là sous la pluie en train de résumer ma vie.

Après quelques minutes à regarder dans le vide, je décide de rentrer au domaine parce que je ne vais pas chercher du travail sous la pluie comme ça.

Une heure plus tard, je suis en train de rentrer quand j'entends le rire de Milo, mon regard se pose sur l'horloge et je vois qu'il est plus de 10 heures et que Milo n'est pas à l'école.

Je me dirige vers le salon et je vois Milo en train de jouer avec Simon alors que ma colère qui était déjà bien élevée, monte rapidement en flèche.

«Je peux savoir pourquoi tu n'es pas à l'école ? » dis-je alors que les deux garçons tournent leur têtes vers moi.

Milo grimace tandis que Simon se lève et vient en ma direction.

«Va te changer tu vas attraper froid » me dit-il alors que je regarde au-dessus de son épaule.

«Va rejoindre Madeleine » dis-je à mon fils.

«Mais maman on joue » dit Milo.

«Va rejoindre Madeleine » dis-je d'une voix plus dure.

Milo souffle et se lève en quittant la pièce.

Je repose mon regard glacial sur Simon et on dirait bien que ça va gronder...

Voilà le chapitre 74, j'espère qu'il vous a plu ?
J'attends vos retours avec impatience :)

Anastasia Petrova et Simon Basset Où les histoires vivent. Découvrez maintenant