Chapitre 8

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Je suis assise dans la seule et unique boutique de robe de Douvres et je commence à perdre patience face à la vendeuse qui ne connaît en rien à son métier.

Trois jours viennent de passer depuis ma rencontre sur la plage avec Simon et ce soir à lieu l'inauguration d'un nouveau musée et je me dois de trouver une robe pour l'occasion.

Parce qu'à mon plus grand désespoir, mes robes russes sont beaucoup trop chaude pour l'été anglais, voilà une raison de plus de rentrer chez moi.

Maria à mes côtés n'en mène pas large non plus, elle commence à s'impatienter, il faut dire que ça fait plus de 45 minutes que nous sommes là, mais comme je le disais et je n'exagère absolument pas la vendeuse ne connaît pas son magasin.

Elle revient vers moi avec une robe et je lève les yeux au ciel tandis que Maria souffle du nez.

«Ça c'est violet » dis-je «Pas lila ».

«Désolé m... » dit-elle alors qu'elle est coupée par une femme qui fait son entrée dans le salon.

«Dieu merci enfin quelqu'un qui connaît un minimum de goût » dit-elle en venant vers moi tout en me tendant sa main que je viens saisir.

«Gisèle » dit-elle.

«Anastasia Petrova » dis-je.

«Alors c'est vous la princesse venue tout droit de Russie » dit-elle.

«Princesse pas encore, mais Duchesse oui » dis-je.

«Je suis ravi de vous rencontrer, Douvres ne parle plus que de vous » dit-elle «À peine suis-je revenu de mon week-end à Londres avec mon époux que je n'entendais que votre nom sur les lèvres de tout le monde et je dois avouer qu'ils ont raison, vous êtes ravissante » dit-elle.

«Et vous êtes ? » dis-je.

«Gisèle enfin, La marquise Gisèle de Southampton » dit-elle.

«Votre mari est marquis ou c'est vous qui l'êtes ? » dis-je.

«C'est mon mari » dit-elle.

«Je vois » dis-je.

«Vous serez là ce soir au nouveau musée ? » demande-t-elle.

«Oui, enfin si j'arrive à trouver une robe convenable » dis-je en jetant un regard noir à la vendeuse qui baisse la tête.

«Si vous voulez mon avis vous feriez mieux de la chercher vous-même, personne ne ressort ici avec une robe que lui a conseillé la vendeuse » me dit Gisèle.

«Bien je vais trouver par moi-même » dis-je en me levant pour aller fouiller les portant «Dommage qu'il n'y ai qu'une seule boutique de robe ici» dis-je.

«Oui je suis d'accord avec vous » dit Gisèle alors que la vendeuse retourne dans son atelier sans rien dire.

Et qu'est-ce qu'elle pourrait dire si son travail est perçu comme une généralité aux yeux de tous.

«Vous avez trouvé votre bonheur pour ce soir ? » je demande à Gisèle.

«Oui, ma robe vient d'une très bonne boutique de Londres » dit-elle.

«Comment est-ce Londres ? » dis-je.

«C'est une ville tout à fait charmante, comme ses habitants d'ailleurs tous très bien élevés et c'est très beau » dit-elle.

«J'espère pouvoir aller voir ça un jour» dis-je en regardant Maria qui rêve d'y aller «Mais rien ne pourra détrôner la prestance et la classe des russes » dis-je alors que j'entends Gisèle lâcher un rictus.

«Je pense que celle-ci fera l'affaire » dis-je en sortant une robe olive.

«Elle vous ira magnifiquement bien avec vos beaux cheveux blonds » dit Gisèle alors que Maria acquise.

«La seule chose dont j'ai hérité de ma mère » dis-je «Enfin, j'espère » dis-je en lançant un regard amusé à Maria.

Je me dirige vers la caisse avec la robe que je lance dans un faux sourire à la vendeuse qui s'applique à la mettre dans un colis.

«Ça vous fera 120 livres » dit-elle.

«Je garde les 20 livres pour moi, j'ai fait la moitié de votre travail » dis-je en prenant le paquet «Au revoir » dis-je en sortant de la boutique sans lui laisser le temps de dire quoi que ce soit sous les rires de Maria et de Gisèle.

«Je suis contente de vous savoir ici pour l'été, il manquait vraiment quelqu'un comme vous » me dit-elle.

«Quelqu'un comme moi ? » dis-je.

«Oui, certainement une prochaine amie » dit-elle en gloussant «Vous savez Douvres est d'un ennui mortel ».

«Ça je l'avais remarqué » dis-je.

«Mais si on oublie les personnes âgées, les familles et les personnes pieuses » dit-elle en se rapprochant de moi «Il y a des soirées très sympathiques le soir » dit-elle.

«Des soirées clandestines ? » dis-je.

«Oui, de plus c'est souvent chez moi que ça se passe » dit-elle «L'alcool et les discussions coulent à flots, les jeux de cartes,d'argent aussi et certains ne repartent jamais seul. Enfin tout ça pour dire que certaines personnes savent encore s'amuser » dit-elle.

«C'est à mon tour de remercier Dieu pour vous avoir mi sur mon chemin » dis-je «Quand est-ce qu'aura lieu la prochaine soirée ? » dis-je.

«Ce soir après le musée » dit-elle «Venez de vous-même au château de Southampton, mais ne dites ça à personne » dit-elle en regardant Maria qui baisse les yeux «Les invités sont triés avant ».

«Elle ne dira rien, c'est une personne de confiance » dis-je.

«Dans ce cas à ce soir » me dit-elle en se dirigeant vers une voiture qui montre clairement son statut social.

Nous la regardons partir et je souffle heureuse, finalement je vais peut-être passer un bon été.

«Tu vas y aller ? » me demande Maria.

«Certainement, j'ai hâte de voir comment les anglais font la fête » dis-je.

«Il faut que tu fasses attention » s'exclame Maria.

«Ne soit pas rabat-joie » dis-je « Que veux-tu qu'il m'y arrive mise à part boire leur horrible bière, vin ou champagne au lieu d'une bonne vodka » dis-je.

«Tu ne sais pas sur qui tu peux tomber » dit-elle.

«Maria » dis-je en la regardant «Je me moque de ton avis j'irai quand même. Je te signale qu'après mon mariage je ne pourrais plus jouir de ma vie comme bon me semble » dis-je.

«Comme si ça taillait t'empêcher » dit-elle en levant les yeux au ciel alors que je rigole.

«Tu me connais trop » dis-je alors que nous prenons la direction du manoir de Tania et Jamie.

Voilà le chapitre 8, j'espère qu'il vous a plu ?
J'attends vos retours avec impatience :)

Anastasia Petrova et Simon Basset Où les histoires vivent. Découvrez maintenant