Chapitre 16

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La journée bien passée, même si j'ai à nouveau eu la désagréable sensation d'être observé. Mais dès que je regardais autour de moi, je ne voyais rien d'anormal alors, j'ai été forcée de constater que je me fais des films.

Je viens de finir d'installer mon chevalet dans le salon avec une toile vierge. Le prof nous laisse le choix du matériel utilisé et j'ai décidé de faire le portait au fusain. Facile à escompter et effacer pour retravailler. Les garçons ne sont pas là et je dois avouer que ça m'arrange un peu, ça me fera du calme. Il ne me manque plus que mon modèle qui a déjà plus d'un quart d'heure de retard. Je commence vraiment à tourner en rond quand j'entends la porte s'ouvrir. C'est Zachary qui rentre. Je lui adresse un petit sourire tendu et attrape mon portable. J'appelle mon modèle, mais tombe directement sur la messagerie.

Moi : Il se fout de ma gueule !

Zachary : Quoi ?

Moi : Mon modèle est injoignable. Il devait venir ce soir, il va me falloir deux séances d'une heure pour le portrait et il me plante. Je suis dans la merde. Je peux même pas travailler à partir d'une photo puisqu'il faut que le modèle nous accompagne à la remise du portrait pour que le prof puisse juger du réalisme. Pas le choix, j'appelle Benji.

Mon portable toujours en main, j'appelle mon meilleur ami à la rescousse, il va devoir jouer les modèle. Il ne répond pas et la seconde d'après, il m'envoie un message.

Benjamin : je suis avec Caro. C'est urgent Bi ? je suis en train d'essayer de lui explique que notre relation est fraternelle. Je viens de réussir à lui faire avouer le coup du bal de promo... J'ai pas voulu lui dire que tu me l'avais dit.

Et merde ! Si je le fais rentrer, Caro va encore croire qu'il est amoureux de moi... ça tombe vraiment mal. Pour la première depuis longtemps, mon meilleur pote semble vraiment vouloir se poser dans une relation, je ne veux pas lui casser son coup.

Moi : Non, c'est rien de grave, on en parlera plus tard.

Benjamin : Je traine encore un peu avec Caro et je pense l'emmener manger à l'italien qu'on aime bien après.

Moi : ça marche, on t'attend pas pour manger.

Benjamin : Et peut-être pas pour dormir, enfin j'espère...

Je ne réponds pas et jette mon portable sur le canapé en pestant.

Zachary : Benjamin n'est pas dispo ?

Moi : Non, Zachary, sauve-moi la vie...

Zachary : Quoi ?

Moi : Pose pour moi, s'il te plait...

Je lui fais mes petits yeux de cocker... C'est ma dernière chance de rendre un portrait potable. Il faut que j'y travaille un peu ce soir et aussi jeudi puisque je dois le rendre vendredi et que demain, je vais à la salle de sport.

Moi : Je dois croquer ton visage et ton torse, c'est tout... soit on fait en deux heures ce soir, soit on fait deux séances d'une heure. Ça peut être chiant de poser.

Zachary : je... je sais pas...

Moi : S'il te plait...

Zachary : Ok, mais... j'ai une grosse cicatrice sur le torse...

Moi : Ah... Si tu veux, je ne suis pas obligé de l'intégrer au dessin... Et mon prof ne te demandera pas de te mettre torse nu devant toute ma classe, je te rassure.

Gêné, Zachary retire son t-shirt et me demande où il doit se mettre. Il me faut quelques secondes pour lui répondre. Sa cicatrice est aussi impressionnante que sa plastique de rêve.

Héritière malgré elleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant