Chapitre 40

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Ça fait maintenant trois semaines que je suis rentrée chez moi et aujourd'hui, on me retire mon plâtre. Mon ventre est bien cicatrisé et j'en ai enfin fini avec mes béquilles. Mes blessures physiques ne seront bientôt plus qu'un mauvais souvenir et pour le reste, je vois un psy deux fois par semaines. La version officielle pour mes copines est que j'ai eu un accident de voiture. Concernant le départ de Zachary, nous ne sommes pas entrés dans les détails, nous avons juste dit qu'il était parti.

Avec Benji, nous n'avons pas cherché d'autre coloc et vivons tous les deux dans l'appart. Enfin, je devrais plutôt dire que nous vivons tous les trois avec Caro ou que je vis seule. Les deux premières semaines, je cauchemardais pas mal alors Benji refusais de me laisser seule la nuit, mais ça va mieux et soyons honnête, ils ont plus d'intimité chez Caro qu'ici. Devant moi, ils limitaient bisou et papouilles en tous genres. Je tenais vraiment à Zachary et le fait qu'il parte sans un mot me prouve bien que je n'étais qu'une mission. Il m'a refilé à quelqu'un d'autre et il a pris la tangente.

Je rentre de l'hôpital avec un pied tout neuf. Je passe devant le café qui est non loin de l'appartement, mais je n'y ai pas remis les pieds depuis mon retour. Au moins, avec cette histoire, je me suis un peu désintoxiqué de la caféine. En arrivant, je prends le courrier. Il y a un pli d'un notaire, c'est quoi encore ce truc. Je l'ouvre avec précaution et c'est le titre de propriété de l'appartement. Il est à mon nom... Arthur... J'attrape mon portable et l'appelle.

Arthur : Bonjour Billie.

Moi : Arthur... J'ai reçu le titre de propriété...

Arthur : ce n'est pas grand-chose. Je sais que tu es attachée à cet appartement. Comme ça tu n'auras plus à t'en faire pour le côté financier. Laisse-moi au moins faire ça. Et ne t'inquiète pas, j'ai acheté quatre autres appartements aux quatre coins du pays pour brouiller les pistes.

Je lâche un petit rire.

Arthur : Et je voulais aussi te demander un service. J'ai décidé de créer un département caritatif au sein de la société et je voudrais que tu en sois à la tête.

Moi : Mais j'ai mes études, je viens à peine de rattraper le retard que j'avais pris. Et Arthur...

Arthur : Oui, je sais... Accepte au moins d'être consultante. S'il te plait.

Moi : Tu es pénible. Tu aurais pu me consulter avant. Tu sais que je déteste qu'on décide à ma place.

Et oui, je le tutoie maintenant. Il m'a beaucoup écrit durant ces trois semaines. Il semble vraiment vouloir faire partie de ma vie, même s'il a compris qu'il ne pourrait pas prendre la place de Bryan.

Moi : Ok, envoie-moi le dossier, je regarderai, mais je ne te garantis rien.

Arthur : Merci. J'ai un conseil d'administration qui va commencer. Je te laisse.

Moi : D'accord, bonne journée et Arthur...

Arthur : Oui...

Moi : Merci pour l'appartement...

Je l'entends presque sourire avant de raccrocher. Il a tenté de me parler de Connor à quelques reprises, mais il a compris que je ne voulais rien savoir de lui. Tant qu'il me laisse tranquille, ça me va. je soupire et m'affale sur le canapé de l'appart, de mon appart. Je n'arrive pas à croire qu'il a fait ça. Bon, puisque c'est chez moi et que la question du loyer ne se pose plus, je pense faire quelque chose qui me trottait dans la tête depuis mon retour.

Je voudrais transformer la troisième chambre en atelier. J'ai énormément dessiné ces derniers temps. Quand je n'arrivais pas à expliquer ce que j'avais sur le cœur, je le croquais. J'avoue que les toiles que j'ai réalisées sont plutôt sombres, mais ça m'a fait du bien. Je me lève pour aller me chercher à boire et j'ai la tête qui tourne. Ça m'arrive assez souvent ces derniers jours, mais je mets ça sur le compte de la fatigue. Rattraper le retard que j'avais dans les cours était exténuant.

Héritière malgré elleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant