Chapitre 33

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Le soir, j'ai demandé à manger dans ma chambre, je n'avais pas envie de me retrouver à nouveau face à Mr Flag. Il voulait que je prenne sa suite à la tête de sa société, mais il rêve, je n'ai jamais eu comme ambition de devenir PDG. L'argent et le pouvoir ne m'intéressent pas. Et plus par-dessus tout, je mène ma vie comme bon me semble, personne ne m'imposera plus jamais sa volonté. La Billie qui s'est lâchement laissé écraser par amour pour Stéphane m'a appris que j'avais mes opinions, mes envies et que je suis libre de les exprimer et de les vivre.

Le lendemain, je descends toujours escorter par Cody pour prendre mon petit dej. Grace aux anti-douleur du médecin, j'ai dormi comme un bébé. À table, je retrouve ma mère qui dort dans la chambre voisine de la mienne et Mr Flag... Il a le nez dans son journal et me salue alors que je m'assieds. Je vois bien qu'il voudrait me parler, mais qu'il ne sait pas trop comment s'y prendre. Je vois aussi ma mère qui lui lance des regards d'avertissement.

Je connais bien cet air sur son visage. Un jour, Bryan a omis de lui dire qu'une passagère lui avait fait du rentre-dedans carabiné, mais elle l'a appris du copilote. Maman, lui a adressé ce même regard dur pendant toute une semaine. Je peux vous dire que Bryan n'en menait pas large et longeait les murs. Ce souvenir me fait sourire.

La même jeune femme qu'hier m'apporte un grand macchiato caramel comme hier. Il y a une nouvelle fois tout un tas de mets délicieux sur la table, mais comme la veille, il y en a beaucoup trop pour trois personnes.

Moi : Merci, mais il y a beaucoup trop sur cette table. Rapporter quelques tranches de pain grillé en cuisine pour vous et le reste de l'équipe. C'est meilleur encore un peu chaud.

Serveuse : C'est très gentil mademoiselle, mais nous avons déjà mangé.

Moi : C'est dommage, il va forcément y avoir une montagne de reste... Bon, ça fera pour demain matin.

Arthur : manger des viennoiseries de la veille, non.

Moi : Et pourquoi ? Alors tout ce qui ne sera pas mangé sera...

Arthur : jeter, oui !

Moi : Vous n'êtes pas sérieux là ! Il y a des gens qui n'ont rien à manger et qui serait prêt à tout pour un de ses croissants même trois après leur fabrication.

Je me tourne vers la serveuse.

Moi : S'il plait, ne jetez les pas restes. Emballez-les correctement et portez-les à la soupe populaire la plus proche, s'il n'y en a pas, donnez-les aux sans abris qui eux n'ont pas la chance de manger à leur faim.

Elle regarde en direction de Mr Flag qui lève la main comme pour dire, faites ce que vous voulez. Il peut être sûr que ce n'est pas avec une attitude pareille qu'il va remonter dans mon estime. Nous continuons notre petit déjeuner en silence. Puis quand j'ai fini et que je m'apprête à quitter la pièce, ma mère m'interpelle.

Maman : ma grande, attends.

Moi : Quoi maman ?

Maman : J'ai un vol de prévu demain, j'ai essayé de l'annuler, mais c'est impossible, nous sommes déjà en sous effectif avec Clarisse qui est partie plus tôt en congé maternité. Je vais devoir partir en début d'après-midi pour rentrer à Omaha avec ma voiture qui est restée à la station service.

Moi : Ah...

Maman : ce sera bientôt terminé ma chérie et tu rentreras toi aussi à la maison.

Moi : Oui, moins de cinq jours... Embrasse papa pour moi et dis-lui que je l'aime.

Je réalise après coup ce que j'ai dit. Parler de Bryan devant Mr Flag n'est peut-être pas très élégant, mais je ne l'ai pas fait pour le blesser. Je n'aime pas faire de la peine aux gens, même à ceux que je n'apprécie pas.

Héritière malgré elleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant