Chapitre 38

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Cody revient dans la chambre alors que j'ai le regard perdu à travers le fenêtre. Je vois Arthur remonter dans la voiture avec son garde du corps et quitter les lieux.

Je ne sais pas combien de temps, je passe à fixer l'horizon, mais au bout d'un moment, je suis obligé d'aller m'asseoir. Rester debout avec mes béquilles tire un peu sur ma plaie au ventre. Je me laisse tomber sur le lit en soupirant.

Cody : ça va mademoiselle ?

Moi : Bof... je sais plus quoi penser. Je peux vous demander un conseil Cody ?

Cody : Bien sûr mademoiselle.

Moi : Appelez-moi Billie s'il vous plait. Le "mademoiselle" me fait toujours drôle.

Cody : Comme vous voulez Billie. Je vous écoute.

Moi : Arthur est venu me parler de la solution qu'il envisageait pour régler toute cette histoire... Et je ne sais pas si ça me convient.

Cody : Quelle solution enviage-t-il si ce n'est pas indiscret ?

Moi : De faire interner Connor pendant quatre années complètes dans un centre de désintoxication tout en le plaçant en surveillance constante.

Cody : Et vous trouvez que ce n'est pas suffisant ?

Moi : Bien sur que non !

Je fonds à nouveau en larme. J'ai toujours été quelqu'un de sensible et j'ai même la larme facile devant les films, mais là, c'est ma vie qui est un film et je suis devenue une vraie fontaine. Cody me tend à nouveau la boite de mouchoir posé sur le chevet. Je me mouche de façon tout sauf glamour, mais c'est le cadet de mes soucis, je ne compte pas à nouveau sortir avec mon garde du corps. Surtout en sachant que le précédent s'est barré sans un mot.

Moi : Merci. Arthur dit que de cette façon, la presse ne se mêlera pas de tout ça et ne saura pas pour moi. Il dit que c'est pour me protéger des paparazzis... Et dans les faits, je ne sais pas, j'aurai la force d'affronter ces vautours. J'ai souvent vu la photo de Connor en première page de la presse à scandale et j'ai pas envie d'y apparaitre un jour...

Cody : je vais être honnête avec vous made... Billie. Je pense que vous êtes assez forte pour affronter la presse.

Moi : Mais bien sûr, depuis que vous me connaissez, je passe mon temps à chouiner.

Cody : C'est normal, vous avez vécu en quelques jours plus d'événements traumatisants que la plupart des gens dans toute leur vie. Il vaut mieux que vous réagissiez ainsi plutôt qu'être dans le déni en disant que tout va bien alors que ce n'est pas le cas. Et croyez-moi, vous êtes forte, la façon dont vous vous êtes défaite de l'emprise de Connor le prouve. Certaines personnes auraient été tétanisées par la peur, mais vous, dès que vous avez l'opportunité de faire quelque chose pour vous en sortir, vous l'avez saisi. C'est la preuve de votre courage et de votre intelligence.

Moi : Merci, c'est Zachary qui m'a appris quelques mouvements de Krav maga : Frapper les points sensibles... mais je n'ai pas envie de parler de lui. Pour la proposition d'Arthur, vous choisiriez quoi à ma place ?

Cody : je ne sais pas. Tout ce que je peux vous dire, c'est de regarder au fond de votre cœur pour voir ce que vous voulez vraiment.

Moi : je veux reprendre ma vie. Retrouver mes amis, mon appart, la fac... Redevenir moi.

Cody : Et vous, c'est Billie Mitchel ou Billie Flag ?

Moi : Cody, merci. J'ai pris ma décision grâce à vous. Je suis Billie Mitchel et j'aime ma vie telle qu'elle est. Je vais aller voir Arthur et lui annoncer mon choix en attendant, si nous profitions un peu. Il a bien dit que toutes les dépenses de la chambre seraient prélevées sur son compte, non ? J'ai faim et je mangerai bien du homard, j'ai jamais eu la chance d'en gouter.

Héritière malgré elleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant