Chapitre 23

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Après le déjeuner, Zachary et moi allons jusqu'à la salle de sport à pied. Il dit que ça fait partie de l'échauffement. Après tout s'il veut. Si ça empêche qu'il me fasse faire le tour de la salle en courant. Au détour d'une rue, je vois un sans domicile fixe. Ce n'est pas la première que je le voie. Il traine souvent dans le coin. Je ne connais rien de son histoire et je ne veux pas la connaitre. Tout ce que je sais, c'est que j'ai de la peine pour lui et qu'à chaque fois que je lui ai donné de la monnaie ou à manger, il a été très gentil avec moi. Il n'a rien de ceux qui font la manche pour de l'alcool... Et puis y a tellement de tristesse gravée sur ses traits...

Nous nous entrainons pendant presque deux heures. Zachary m'explique comment me défaire d'un adversaire qui arrive dans mon dos. Il m'a dit que le principe de base du Krav maga est de se servir de la force de son attaquant et c'est vrai quand il est arrivé avec un peu plus de rapidité, j'ai réussi à le faire tomber sur le côté et je le regarde fière de moi.

Moi : Je t'ai mis au tapis.

J'entame une petite danse de la joie, même si je sais qu'il s'est laissé faire. Il rit et se lève. Nous filons prendre une douche et on se retrouve devant la salle. Quand je sors Zachary n'est pas encore là. je vois que le vent s'est levé. Il commence à faire froid. Je repense au SDF de tout à l'heure et son manteau tout déchirer. Je retourne dans la salle et achète une des polaires en vente. Je la glisse dans mon sac et quand Zachary arrive nous nous mettons en route pour rentrer à l'appart.

Lorsque nous passons à nouveau vers le sans domicile fixe, je me tourne vers Zachary.

Moi : Tu m'attends une seconde...

J'approche de l'homme et sort la polaire de mon sac. Je la lui tends. Il me regarde surpris.

Moi : Il commence à faire froid... Vous seriez mieux avec ça...

Homme : Merci... vous êtes un ange tombé du ciel...

Je lui adresse un petit sourire. Il attrape ma main et me serre contre lui. Zachary s'approche à toute vitesse, mais il se stoppe quand l'homme me lâche.

Homme : Chérissez-la. C'est une femme bien. J'ignore comment vous remercier mademoiselle...

Moi : Vous venez de le faire. Au revoir Mr... Tu viens Zach.

Nous nous éloignons et j'entends l'homme murmurer "Mr". Quelque chose me dit que peu de monde l'appelle comme ça.

Zachary : c'est très généreux ce que tu viens de faire...

Moi : Il est peut-être en marge de la société, mais ça n'en reste pas moins une personne comme une autre. En général quand je le vois, je lui offre un sandwich, mais là...

Zachary : Il a raison, tu es un ange.

Comme s'il réalisait ce qu'il venait de dire, il détourne le regard, mal à l'aise.

Moi : Tu sais, pour moi, c'est naturel d'aider quand on peut... Si c'était moi qui étais dans la rue, j'aimerais qu'on me tente la main par moment... allez, viens, on rentre.

Nous marchons côte à côte en silence et par moment nos mains se frôlent. J'ignore s'il le fait exprès ou non mais ces effleurements me donnent des petites décharges. Tout à coup mon portable vibre dans ma poche et l'attrape. C'est un message de Benji.

Benjamin : Est-ce que ça dérange si Caro mange et dort à l'appart ce soir ?

Je me tourne vers Zachary pour lui poser la question.

Moi : Benji demande si Caro peut manger et dormir à l'appartement.

Zachary : Ça ne me dérange pas.

Héritière malgré elleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant