Chapitre 37: La vérité éclate (partie 2)

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(Chapitre corrigé)



-Bon, bah... J'y vais.

William me raccompagna à la porte alors que je saluai ses amis. Puis, une fois dehors, il me prit les mains en me regardant droit dans les yeux.

-T'es sûr que tu ne peux pas rester plus longtemps?

-Non... Il faut vraiment que je rentre.

-Bon, ok. On se voit plus tard dans la semaine?

Je hochai de la tête et je me mis sur la pointe des pieds pour l'embrasser. Il m'enlaça par la taille et se pencha légèrement pour répondre à mon baiser.

-Qu'est-ce que tu fais ici?!

En entendant la voix de mon père, je sursautai en me détachant de William. Mon cœur rata un battement en le voyant à quelques mètres de nous, rouge de colère. Je croisai le regard de William, et en vu de la manière dont il me regardait, je crois qu'il était aussi surpris que moi. Sauf que je n'étais pas surprise, j'étais paniquée, terrifiée.

-Monsieur Wingscioh, commença William, mais mon père le coupa.

-Katelaria Charline Nicole Wingscioh... Monte dans la voiture.

Au ton de sa voix, je ne me fis pas prier. Je ne dis même pas au revoir à mon copain, je passai devant mon père en baissant la tête. J'entrai dans la voiture, ignorant mon petit frère qui me salua joyeusement. J'essayai de retenir mes larmes comme je le pouvais en regardant par la fenêtre. Mon père semblait parler à William, mais je ne voyais l'expression d'aucun d'eux. Après quelques minutes, mon père se retourna et il marcha d'un pas rageux jusqu'à la voiture. Il ouvrit la portière, s'assit, démarra et s'engagea sur la route. Il ne parla pas jusqu'à ce qu'on arrive à la maison. Là, il alla coucher Henry en me demandant de l'attendre dans le salon. Je m'assis sur le fauteuil en me triturant les doigts, stressée.

J'avais merdé... J'avais vraiment merdé. Je n'aurais jamais dû suivre Danny. J'aurais dû lui crier dessus pour qu'il puisse me déposer chez moi. J'aurais dû partir tout de suite après avoir donné son cadeau à William. J'aurais dû... J'aurais dû ne jamais accepter de venir à cette fête.

Mais je n'avais rien fait de tout cela. J'y avais été. J'avais désobéi à mon père pour la première fois.

Quand mon papa redescendit au salon, il s'assit juste à côté de moi en soupirant.

-Je suis très déçu de toi... commença-t-il d'une voix calme. Je ne pensais pas que tu me désobéirais.

Je me pinçai les lèvres fermement, regardant mes pieds, honteuse.

-Et dire que je rentrais pour te dire que tu pouvais au moins rester une heure chez lui...

Je reniflai faiblement, gardant la tête baissée. J'avais tout gâché.

-Je vais te reposer la question une dernière fois, me dit-il d'une voix sévère. Tu as intérêt à me dire la vérité.

Une larme s'échappa de mon œil et je l'essuyai d'un revers de la main rapidement.

-Quelle est la nature de ta relation avec William, Katelaria?

-C'est mon petit ami, murmurai-je d'une voix tremblante.

-Depuis combien de temps?

-Deux mois...

Je le vis hocher la tête du coin de l'œil.

-Deux mois... Tu sors avec un homme adulte depuis deux mois... Alors que tu n'es encore qu'une enfant...

Je me mordis la lèvre inférieure qui tremblait, les larmes perlaient au coin de mes yeux.

Je sentais la fin venir.

-Est-ce qu'il t'a forcé?

-Non, je secouai vivement de la tête de gauche à droite. Non, papa. Il ne m'a forcé à rien!

-Alors, qu'est-ce qui s'est passé dans ta tête, Katelaria?

-Je ne sais pas, dis-je en éclatant en sanglots.

-Votre relation n'est pas saine, Kate! Tu es encore une enfant! C'est un putain d'adulte!

-Mais je l'aime, papa!

Je me tournai vers lui en l'implorant du regard. Il secouait sa tête de désapprobation. Mon cœur se serra dans ma poitrine en réalisant qu'il ne comprenait pas ce que je ressentais.

-Katelaria, qu'est-ce qu'il t'a fait?

-Papa, s'il te plaît... Il ne m'a rien fait...

-Vous devez arrêter de vous voir.

-Quoi? Non!

Il se leva et je le suivis du regard en pleurant de plus bel. Ma gorge me faisait mal, et je sentais que mon cœur se brisait en mille morceaux.

-Papa, s'il te plaît!

-Katelaria, ce que vous avez... Ce n'est pas légal. Je ne veux plus que tu revois ce garçon.

-Non, non, non... Tu ne peux pas faire ça! Papa, je t'en prie...

J'agrippai son avant-bras de mes mains et le suppliant. J'étais à bout de force, je sentais que j'allais m'évanouir...

-Ne m'interdis pas ça... Tout, mais pas ça!

-Regarde dans quel état tu es, ma fille... Il t'a ensorcelé.

-Laisse-moi le revoir, laisse-moi lui parler!

-Va dans ta chambre. Tu es privé de sortie jusqu'à nouvel ordre.

Je le regardai une dernière fois, la vue brouillée par mes larmes, et je partis en courant. Je claquai la porte de ma chambre et je tombai sur mon lit, le visage enfoui dans mon oreiller.

Ma vie était gâchée.

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