How to be lucky

Chapitre 8: Se faire pardonner

(Chapitre modifié et corrigé)

TW: mention de tentative de viol, traumatisme

J'avais été conne.

Je n'avais pas réfléchi.

Sur le coup, j'avais eu tellement peur que j'avais parlé en mal, alors que, selon Wally, William n'était pas du genre à faire du mal à quelqu'un. Enfin... Apparemment oui. Je le croyais, hein, mais quand il s'était littéralement défoulé sur mon agresseur, j'avais eu peur qu'il soit capable de me faire la même chose.

C'était stupide, je sais... Mais voilà, comment ne pas avoir peur d'un mec qui était musclé comme un boxeur, grand comme un panier de basket, qui ne parlait jamais, qui était tout le temps impassible et qui avait une beauté effrayante ?

Hein ? Qui ?

Honnêtement, je regrettais ce que je lui avais dit. J'avais été méchante. Je ne le pensais pas. Il voulait juste m'aider, et moi, je ne l'avais pas remercié comme il le fallait. Il faudra que je m'excuse, que je me fasse pardonner, de n'importe quelle manière. Il faudra que je l'affronte lui et son regard perçant.

Évidemment, je gardais des séquelles de ce qu'il s'était passé, mais je n'étais pas... Comment dire... Je n'étais pas effrayé des hommes, du moins ceux de ma famille et de mes amis. Mais je ne voulais plus sortir seule, je voulais absolument être accompagné. Et j'étais beaucoup plus sur mes gardes lorsque je sortais du lycée. Danny m'attendait à la fin de mes cours tous les jours depuis que j'avais recommencé à aller à l'école -depuis quatre jours seulement. J'avais passé presque deux semaines chez moi, sous mes couvertures, à pleurer du matin au soir, à essayer d'oublier tout ce qu'il s'était passé. 

Mon agresseur était encore à l'hôpital, mais quand il sortira, il aura un procès et de ce que les policiers nous avaient dit, il irait en prison à coup sûr, car ce n'était pas la première fois qu'il essayait de violer quelqu'un. Il avait été arrêté plusieurs fois pour tentative de vol armé, tentative de meurtre et vente de stupéfiants.

Le procès n'aura pas lieu tout de suite. Il me semble qu'il sera aux abords de décembre... Je crois que j'allais devoir y participer pour témoigner contre lui. Ça ne m'enchantait pas, mais... Je crois que j'étais obligée.

Mes parents voulaient que je voie un psy pour en parler, mais je ne voulais pas... Me rappeler. Ne ne voulais pas revivre cet après-midi. Je ne voulais pas...

"Tu vas aimer ça, t'inquiète pas"

Je fermai brusquement mes yeux en plaquant mes mains sur mes oreilles. Ma respiration s'accéléra et je me recroquevillai dans le coin du mur, sur mon lit, en essayant de me calmer.

Ça va aller, Kate, il n'est plus là... Il ne peut plus te faire du mal... Ça va, ça va...

Un, deux, trois, quatre...

Les battements de mon cœur se calmèrent.

Cinq, six, sept...

Mes muscles se relâchèrent et ma respiration se stabilisa.

Huit, neuf, dix.

J'ouvris mes yeux lentement en décollant mes mains de mes oreilles. Je pris une grande inspiration et je soufflai longuement.

Enfin, tout va bien. C'est passé. Ça va. Ça va.

Pas besoin d'aller voir un psy, je m'en sortais très bien toute seule.

Aujourd'hui, j'étais bien décidée à aller m'excuser auprès de William. Je l'ignorais depuis ce soir-là, même si je le voyais souvent à la maison -il habitait à deux pâtés de rues de chez moi et mon frère était quand même son meilleur ami- et à l'école depuis quelques jours. Je voulais l'inviter quelque part, où il voudra, afin que nous passions peut-être un bon moment, et que l'on oublie l'événement tragique d'il y a deux semaines.