Chapitre 43: Faire justice (partie 2)

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(Chapitre corrigé)


Je n'avais pas pu aller à l'école aujourd'hui. J'avais trop peur de revoir Bendy.

William avait tenté de me rassurer hier soir. Il avait réussi, mais dès qu'il était parti, je m'étais remise à broyer du noir. Ma famille aussi avait tenté de me remonter le moral ce matin en déjeunant avec moi. Maman avait même préparé des pancake avec des fruits, des œufs, du bacon... Un petit-déjeuner américain, quoi. Ça m'avait fait plaisir, mais ça n'avait pas été assez. Je me demandais toujours comment ça allait se passer si Bendy parlait de ma relation avec William. Il allait aller en prison. Je ne voulais pas...

Couchée sur mon lit, je regardai le dernier épisode de Violetta sur Disney+. Je n'étais pas très concentrée, mais je devais m'occuper l'esprit.

Soudain, quelqu'un frappa à ma porte.

-Entrez, dis-je en me tournant vers ma porte.

Mon père entra dans ma chambre, habillé de manière assez classe.

-Tu sors?

-Non, nous avons rendez-vous avec la  principale du lycée. Et tu es conviée.

-Moi?

-Oui.

Il s'assit à côté de moi, sur mon lit, et il posa sa main sur ma jambe.

-Nous avons envoyé une lettre à la principale Germaine à propos de Bendy. Elle nous reçoit dans son bureau aujourd'hui à dix-huit heures.

-Oh... Mais, dans cette lettre, vous disiez quoi?

-Rien qui ne va t'apporter plus de soucis que ça. T'en fais pas. Prépare-toi, nous partons dans trente minutes.

Il me sourit et il sortit de ma chambre. Un peu à contrecœur, je pris une douche rapide et je m'habillai de mon uniforme. Puis, portable en main, je descendis au salon.

-Ah, ma chérie! Tu es prête?

Je hochai de la tête. Ma mère arrangea mes cheveux et caressa mes joues en souriant.

-Tu es belle, ma chérie, elle me complimenta en m'embrassant.

-Parce qu'elle te ressemble.

Mon père enlaça ma mère en posant ses lèvres sur sa joue. Elle sourit en l'embrassant. J'adorais voir mes parents aussi amoureux. Ils étaient trop mignons... Et ils étaient la preuve que l'amour n'avait pas d'âge et que la mixité d'un couple faisait de belles choses. De beaux enfants.

-Aller, on y va.

En arrivant au lycée, j'eus la boule au ventre. Il y avait encore des gens devant l'entrée du lycée. Ils étaient là pour les activités extra-scolaires, sûrement.

La principale, la mère de Bendy, accueillit mes parents et les invita à rentrer. Elle me salua lorsque je passai devant elle. Dans le bureau, Bendy était assis dans un coin, visiblement de mauvaise humeur. J'y crois pas. C'était moi la victime mais c'était lui qui faisait la tête?! Je ne cachai pas ma surprise en voyant ma meilleure amie, assise sur une chaise devant le bureau. Qu'est-ce qu'elle faisait là? Ne me dites pas qu'elle s'était aussi fait embêter par Bendy?

La principale fit un petit résumé de notre venue ici et elle me demanda de faire part de mon témoignage. Je racontai tout ce qu'il s'était passé ce jour-là, en omettant la vraie raison de ma présence tardive au parc et ma relation avec William. Bendy voulut se défendre, certainement en voulant dévoiler ma relation avec un adulte, mais sa mère l'arrêta avant même qu'il n'émette un son. Après mon témoignage, ce fut Maurena qui parla et je fus étonnée lorsqu'elle montra une vidéo et un enregistrement à tout le monde, prouvant ainsi que Bendy était un pédophile, un violeur et un connard. Il devint blanc en voyant toutes les preuves de ses crimes.

-Mademoiselle Wingscioh et mademoiselle Da Suza, veuillez attendre dehors, dit la principale en ouvrant la porte après les révélations.

Je sortis avec ma meilleure amie. Je m'assis sur l'une des chaises à côté de la porte du bureau de la proviseure alors qu'elle resta debout. 

-Maurena, dis-je en attrapant sa main pour attirer son attention, qu'est-ce que tu as fait?

-Quoi? Tu n'es pas contente qu'il fasse enfin face à ses conneries?

-Oh, crois-moi j'en pleure de joie! Mais qu'est-ce qu'il t'a pris? Pourquoi tu l'as confronté toute seule?

-Je n'étais pas toute seule, ton frère et ses potes ont organisé tout ça.

Je haussai les sourcils. Alors, c'était ce qu'il avait été faire avec ses amis? Grâce à lui et ses amis, j'allais être tranquille? Il n'y avait pas moyen que Bendy n'aille pas en prison après tout ça. Si la principale ignorait toutes ces preuves... 

Je crois qu'on dû attendre une bonne heure avant que la réunion ne prît fin. Ils sortirent du bureau vers dix-neuf heures. Madame Germaine, son fils, mes parents, mon frère et William sortirent tour à tour du bureau.

Madame Germaine salua mes parents d'une poignée de main et elle attrapa son fils par la manche de sa chemise, lui parlant à voix basse. J'espère qu'elle lui disait qu'il allait passer sa vie derrière les barreaux...

-Alors, comment ça s'est passé? Demandai-je à mes parents.

-Il y aura un procès contre lui. Comme il est majeur, il y a des chances pour qu'il aille en prison. Expliqua mon père.

-J'aimerais bien avoir plus de jeunes à éduquer comme lui dans mon groupe, dit ma mère.

Elle sourit. C'est vrai qu'elle avait un badge d'éducatrice en prison. Ça ne devait pas être agréable de l'avoir comme professeure...

-Dans tous les cas, ce n'est plus ton problème, Kate, m'annonça mon père. Il est renvoyé de l'établissement et il n'a pas le droit de t'approcher à plus de cinquante mètres.

-Cinquante? C'est énorme.

-Remercie ton petit ami. C'est lui qui a demandé à sa sœur pour faire la procédure.

Je regardai William qui parlait avec mon grand frère. C'était vraiment le meilleur petit ami du monde...

Mes parents décidèrent de commander des pizzas pour ce soir, à mon plus grand plaisir, et ils invitèrent même William. Mais il refusa car il devait travailler. Je ne pus l'embrasser pour lui dire au revoir, car nous étions encore à l'école et qu'on ne pouvait pas prendre le risque de se faire découvrir. Alors je lui fis juste un signe de la main et je partis avec mes parents et mon frère.

En revenant à la maison, nous nous installâmes dans le salon pour dîner en famille. Et puis, avant que j'aille me coucher, mes parents me convoquèrent dans la cuisine pour me parler.

-Qu'est-ce qu'il y a? demandai-je en m'asseyant sur un tabouret derrière le bar.

-Est-ce que ça? me demanda ma mère.

Je hochai de la tête, même si je n'étais pas très sûre de moi. Ma mère échangea un regard inquiet avec mon père. Je fronçai les sourcils. Qu'est-ce qu'il se passait, là?

-Katelaria, on s'inquiète pour toi, dit mon père. C'est la deuxième fois que tu vis quelque chose de traumatisant et tu n'en parles à personne.

Je baissai les yeux vers mes mains posées sur mes cuisses en me pinçant les lèvres.

-Nous pensons qu'il serait bien que tu en parles à un professionnel. Tu ne peux pas continuer à refouler ce genre de choses. Ça risque de te marquer à vie, ma chérie. Il faut que tu en parles pour que ça t'affecte le moins possible à l'avenir.

Je soupirai en regardant mes parents.

Je n'avais pas spécialement envie d'en parler, surtout à un inconnu. Qu'est-ce qu'il allait faire? Me dire que tout ira bien et que je finirais par tourner la page? Me dire que je devais en parler autour de moi pour aller mieux?

Personne ne pouvait effacer ce qu'il s'était passé. Personne.

Mais en voyant les regards de mes parents, je réalisai que je n'avais pas le choix.

Je soupirai lourdement en posant ma tête contre le bois du bar.

Parler pour tourner la page. C'était ridicule.

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