Les chevaliers d'or se retrouvent projetés dans un autre monde, sans savoir pourquoi... Heureusement pour eux, ils sont tombés chez les bonnes personnes ! Ils vont faire des découvertes qui vont changer le cours de l'histoire...
Pourtant, Évangeline...
Évangeline n'avait pas lu de la journée, et elle n'avait pas envie de penser.
Elle était assise dehors, sur un des nombreux rochers de l'acropole du Sanctuaire. Elle se contentait simplement de regarder les étoiles, brillantes. Le Sanctuaire était le meilleur endroit pour les observer. Aucune pollution lumineuse, il n'y avait aucun son de voiture ou autre bruit parasite. Elle était seule avec les étoiles. Elles émettaient une lumière à la fois froide et distante, mais aussi réconfortante.
Elle aussi, elle était peut-être protégée par une étoile ou une constellation, comme ses frères, comme chacun des chevaliers. Elle aimerait bien leur ressembler, comprendre ce qu'ils se disent, quand ils parlent d'attaques ou d'armures. Elle voudrait être comme eux.
Elle ne le faisait pas exprès. Mais elle repensait encore. Elle sentait dans sa chair les coups de fouets contre son dos, le sang chaud qui dégoulinait partout. Elle effleurait du bout du doigt une des nombreuses cicatrices qui ornaient son dos. Elle l'avait caché sous une robe que Margaux lui avait apportée.
Les larmes lui montaient aux yeux, encore un fois. Elle ne pouvait pas s'empêcher d'y penser. C'était tellement douloureux. Elle s'en voulait de penser ainsi. Elle avait eu une magnifique journée avec ses frères, et elle venait de tout gâcher, en ne faisant que penser.
Les larmes coulaient abondement maintenant. Elle se sentait lamentable. Elle chuchotait pour elle-même. Ses cauchemars devenaient vivants, son cœur battait la chamade, elle tirait sur ses cheveux.
-Je suis désolée... Non, s'il vous plait, laissez-moi... Je vous promets, je le ferai plus...
Elle hoquetait de plus en plus fort, prisonnière de son rêve éveillé. Elle revoyait tous leurs visages ; Thanatos, Eaque, Hadès, et tant d'autres...
Elle se releva en sursaut lorsqu'elle entendit une voix derrière elle.
-Eva ? C'est toi ?
-T-T'approches pas ! Je vais te faire du mal ! Recule !
Aiolos resta immobile. Il resta presque inanimé devant elle. Évangeline. Évangeline était là, devant lui. Et cette fois, c'était bel et bien elle.
Mais elle pleurait. Elle semblait terrorisée.
-Ne t'en fait pas Eva, sourit-il. Je vais bien, tu ne me feras rien.
-Je veux pas te blesser encore une fois ! Je suis désolée... Elle mit ses mains sur ses yeux, pleurant à chaude larmes.
Aiolos s'approcha lentement. Eva reculait. Elle ne voulait pas le blesser encore une fois. Qui sait si ses pouvoirs maléfiques réapparaissaient ? Elle ne voulait pas risquer sa vie. Elle l'aimait trop pour ça.
-Évangeline... Je ne sais pas ce qu'ils t'ont dit, ou fait, en Enfers, mais tu n'y es plus maintenant. Tu es à l'abris. Tu n'es pas un danger.
Il était à moins d'un mètre d'elle. Elle ne pouvait plus reculer, c'était la falaise derrière elle. Leurs regards se croisèrent.
-Eva ? Tu m'entends ? C'est fini maintenant.
-Mais je t'ai presque tué. Tu devrais m'en vouloir.
-Je ne t'en veux pas. Tout simplement parce que ce n'était pas toi. C'était Mélinoé qui contrôlait ton corps. Je sais que sinon, tu ne m'aurais jamais attaqué.
-Comment tu peux en être si sûr ? Qui te dit que Mélinoé ne reviendra pas ?
-Je sais qu'elle ne reviendra pas. Regarde.
Il fit apparaître une petite flèche dorée dans sa main. Il y avait un papier dessus, il était écrit Athéna dessus.
-J'ai réussi à emprisonner l'âme de Mélinoé à l'intérieur de ça, lors de notre combat, avec l'aide de la déesse Athéna. Elle ne reviendra plus te hanter, maintenant.
La flèche disparut. Aiolos s'avança d'encore un pas. Il posa sa main sur la joue d'Évangeline. Le cœur de la jeune femme loupa un battement.
-Eva, je ne t'en veux pas, d'accord ?
Elle hocha lentement la tête. Elle ne se sentait pas convaincue. Elle avait peur que ses sentiments inconscients reprennent le dessus sans qu'elle ne le veuille.
-Évangeline... Hey, tout va bien. Respire. Il la prit contre lui, calant sa tête dans son cou, il caressait ses longs cheveux bleus.
-J'ai peur de vous faire du mal de nouveau.
-Ça n'arrivera plus. Je te le promets. Il ferma les yeux. Je t'aime Évangeline. Je ne te laisserai jamais tomber.
Le cœur d'Eva battait la chamade. Il l'aimait. Elle l'aimait. Mais elle avait peur. Mais il lui assurait qu'elle n'était plus un danger.
Il approcha son visage du sien. Il posa ses lèvres sur les siennes. C'était un baiser chaste, sans rien de plus. Évangeline se figea. Ce n'était pas pareil. Ce n'était pas pareil que lorsque c'était Thanatos. C'était doux, sans mauvais sentiments. C'était vrai. C'était sensible.
Elle avait fermé les yeux. Elle prit son temps pour les rouvrir. Il n'avait pas lâcher ses mains. Il était toujours là, devant elle, et il la regardait, tendrement. Son cœur se retournait dans sa poitrine.
Ce n'était pas toujours comme avant, alors, elle pensait. Je l'aime. Je crois que je l'aime vraiment.
Elle se rapprocha de lui et posa sa tête sur sa poitrine, elle entendait battre son cœur, encore plus rapidement que le sien. Elle ne savait pas s'y prendre. Elle ne savait pas quoi dire. Elle se mit à regretter de ne pas avoir un peu plus écouter les histoires de cœur de Margaux.
-Je...je t'aime aussi.
Aiolos resserra ses bras autour d'elle, dans une étreinte douce et attentionnée, ils regardèrent la lune se lever.
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