Chapitre 30 : Enfers

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Tout le monde avait revêtu son armure. Ils marchaient, sur leurs gardes, à travers les forêts bordant le Sanctuaire. Évangeline, évidemment, se trouvait à la tête du cortège de chevalier, car elle seule savait avec précision où était le passage vers les enfers.

Cachés derrière une butte, Évangeline leur montrait le passage du doigt. On aurait dit un trou de ver, dont sortait une lumière violette. Trois spectres se tenaient devant l'entrée, assis en train de jouer aux cartes. Ce n'est plus ce que c'était, la garde des enfers...

À grand coups de roses démoniaques, Aphrodite se débarrassa sans problème des 3 gardes. Les chevaliers d'or, ainsi que les deux déesses, sortirent de leur cachette, et entourèrent le trou de ver.

-Bon, faut faire quoi maintenant ? Un rituel satanique ? demanda Milo.

-C'est un portail, tu passes dedans, point barre, répondit Eva en s'avançant la première.

Elle marcha, jusqu'à arriver dans le trou violet, et elle disparut d'un coup. C'est sûr, ça n'avait pas rassuré ses frères, qui avaient perdus quelques couleurs. Bizarrement, ils la suivirent très rapidement. Finalement, tout le monde se retrouva de l'autre côté. Lorsqu'ils furent tous en Enfers, ils purent constater que les gardes étaient déjà réduits en miettes.

-C'est toi qui as fait ça ? demanda Mû à Eva.

-J'ai appris à me battre pour ça, non ? Bon, on devrait avancer, la Guidecca, c'est pas la porte à côté. 

Ils marchèrent un peu, arrivant devant un grand château, sombre, au-dessus d'un ravin, dont émanaient d'étranges gaz verts.

-Eva, tu connais cet endroit ? demanda Camus, intrigué par l'architecture, pour le moins étrange, de la bâtisse.

-Nous sommes juste au-dessus du Cocyte, la prison de ceux qui ont défié les dieux. C'est ici que vit Rhadamanthe, un des trois juges des Enfers. J'avoue que j'aimerai bien me passer de sa visite. Il est très puissant, et l'avoir come adversaire serait une épreuve compliquée.

-T'as l'air de bien t'y connaître, niveau Enfers ! railla Deathmask.

-Mélinoé s'y connaissait bien, en effet, répondit-elle avec un ton dur.

Elle continua d'avancer à l'avant du groupe, le pas rapide et lourd. Le dernier commentaire qu'elle avait fait restait en travers de la gorge du Sagittaire. Bien entendu, elle ne venait pas de gaité de cœur aux Enfers. Cela devait trop lui rappeler le temps où elle était captive de Mélinoé. Il s'approcha d'elle, dans l'espoir de lui changer un peu les idées. Mais alors qu'il allait lui parler, elle lui tendit la main.

-J'ai un mauvais présentiment... alors j'aimerai que tu le gardes, elle lui posa son collier dans la main.

-Mais c'est le collier de tes frères ! s'étonna-t-il. Tu l'as toujours avec toi, d'habitude !

-C'est pour ça que je veux te le confier, au moins le temps de cette guerre, dit-elle, en se retournant pour la première fois de leur conversation vers lui. Il est important pour moi. Qui sait, il te protégera peut-être.

Aiolos acquiesça silencieusement, et passa le collier autour de son cou. Il resta muet quelques instants, avant de décrocher son bandeau rouge, qu'il avait toujours depuis qu'ils se connaissaient. Il passa ses mains dans les longs cheveux d'Eva, et les tressa. On dirait que c'était aussi facile que de respirer pour lui, alors qu'ils marchaient en même temps. Il attacha son bandeau au bout de ses cheveux, afin de terminer la tresse. Lorsqu'il regarda à nouveau, Évangeline était toute rouge, gênée, bien qu'elle essayât de le cacher. Aiolos en riait doucement.

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