Chapitre 24

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                                                                                           ELIJAH


Je suis dans le canapé avec Eugène qui est concentré sur un film qui passe à la télé. Nous n'avons pas reparlé de ce qui s'était passé chez Daisy.

Il s'est contenté de me dire de la laisser toute seule quand j'ai voulu la rejoindre dans ma chambre. Il m'a dit qu'elle avait sûrement besoin de temps, que la solitude est peut-être la seule chose qui peut l'aider. Mais putain, il fut un temps où quand Daisy allait mal, c'est vers moi qu'elle se tournait, je pouvais lire en elle comme un livre ouvert et aujourd'hui, elle veut gérer ses problèmes, sa tristesse toute seule et si vous saviez combien ça me fait chier.

Depuis qu'on est rentrés, je suis assis sur ce foutu canapé à fixer la porte de ma chambre en attendant que Daisy daigne en sortir.

Je veux savoir ce qu'elle pense, je veux savoir comment elle se sent, j'ai besoin de la rassurer plus que n'importe qui. Je veux qu'elle ait besoin de venir vers moi comme ce fut le cas à l'époque. Je refuse qu'elle se plonge dans son chagrin toute seule, elle l'a fait pendant de si longues années et maintenant que je suis de retour, je refuse qu'elle continue.

La main de Eugène se pose sur ma jambe qui n'a cessait de trembler depuis tout à l'heure.

-Arrête, tu me déconcentre.

Il plonge sa main dans le bol de pop-corn restant fixer sur l'écran de la télé. Je soupire alors qu'il se tourne vers moi.

-Arrête de fixer cette porte, elle ne sortira pas par magie comme tu l'espère.

-Mais qu'est-ce qu'elle fout là-dedans ?

-Comme je te l'ai déjà dit Elijah, elle veut...

-Je n'en ai rien à foutre de ce qu'elle veut !

J'ai parlé un peu trop fort et Eugène hausse un sourcil.

-Je ne m'en fous pas mais putain tu ne peux pas me demander d'attendre qu'elle décide de sortir de là.

-Si et c'est ce que tu vas faire si tu veux vraiment l'aider. Tu m'as dit qu'elle a arrêtait de se confier, même à toi et pour elle c'est sûrement dur de revenir vers toi et de te parler. Réfléchis à ça, pendant des années elle ne s'est pas autorisée à émettre ses souffrances à qui que ce soit. Alors sa seule option, c'est de se protéger et de ne compter que sur elle.

Eugène a toujours eu les mots pour me rassurer et en toutes circonstances. C'est en partie pour ça qu'on s'est entendus tout de suite. Il a souvent un air détaché mais au fond, il ne pense qu'à aider les autres, à les protéger et sa maturité m'a toujours impressionné.

Au même moment, je vois la porte de ma chambre s'ouvrir sur Daisy. Je l'examine mais il n'y a aucune trace de larme sur son si beau visage. Elle s'avance vers nous, souriante alors qu'elle s'assoit entre nous.

Eugène me regarde et on se comprend en même temps.

Daisy ne cesse de sourire en prenant du pop-corn dans le bol de Eugène.

Nous savons ce qu'elle fait.

Elle a collé ce faux sourire sur ses lèvres, essayant de cacher son mal-être.

Putain, elle veut vraiment faire ça à nous ? Daisy veut vraiment me faire croire tout va parfaitement bien ? Si vous saviez comme j'ai envie de la secouer et qu'elle m'oblige à enlever cette façade, ce mur imposer entre nous et qu'elle me raconte tout sans oublier le moindre détail.

Ma DestinéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant