Chapitre 37

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                                                                                           ELIJAH


La deuxième lettre ouverte, je prends une profonde inspiration alors que mon regard se posent sur ses premiers mots.


On était jeunes quand on s'est rencontrés. Je me souviens d'avoir senti ta présence près de moi dans cette bibliothèque, quand mon regard s'est tourné vers toi, j'ai cru voir un ange. J'ai pensé un instant que tu n'étais qu'une illusion, tu étais beau. Tellement beau. Je t'ai souri alors que mon regard se posait sur tes yeux uniques. Je n'avais jamais rien vu de tel, ils étaient si beaux. Le bleu ressemblait à la couleur de l'océan, le vert me faisait penser au soleil. Lumineux et si clair qu'on ne pouvait pas les regarder trop longtemps. J'ai cru me perdre dans ton regard une seconde et j'ai détourner les yeux de peur de ne plus jamais pouvoir me décollait de tant de beauté, tant de grâce, de toutes sensations que me procurait mon corps en cet instant. J'ai su que ce moment me changerait, j'ai su que plus rien ne serait comme avant. Que je serais marquée d'une manière ou d'une autre. Que je serais incapable rien qu'une journée de ne pas pensait à ce regard qui m'avait ensorcelée.


Je sais enfin après tout ce temps ce que Daisy pensait la première fois qu'elle m'a vue. J'ai cru ne jamais le savoir et me voilà à lire les mots de Daisy, ils sont si beaux, si poignants que mon ventre se tord de plaisir mais de douleur en même temps. Oui parce que je n'étais pas là quand elle écrivait ses mots, elle a eu besoin de les exprimer sur papier pour se soulager et ça me crève le cœur de ne pas avoir était témoin de son chagrin, de ne pas avoir simplement pu la soulager, l'aider comme j'aurais dû le faire.


J'ouvre la troisième lettre, les mains tremblantes.



Aujourd'hui, j'ai vécu le pire. Pour moi ça l'était, un jour que j'aimerais oublier plus que les autres. Mes parents et nos amis m'ont encouragé à le faire, ils m'ont dit que c'était pour mon bien. Que j'en avais besoin pour t'oublier, que j'arriverais à avancer si j'effaçais mes souvenirs avec toi. Alors je me suis rendu dans un salon de tatouage. Pas le nôtre, je ne pouvais pas m'infligeait d'y retourner sans toi. Ni de le faire là-bas, c'était beaucoup trop dur. Quand j'ai demandé au tatoueur de cacher mon tatouage mais de ne pas perdre ton nom, j'ai eu un pincement au cœur. Non pire que ça, j'ai cru que j'allais m'effondrait. Tout le monde me demandait de l'effacer entièrement, mais je n'en ai pas été capable. Ils n'avaient pas le droit de me demander ça, alors je leur ai fait croire que je l'avais enlevée et je n'ai plus jamais montrer cette partie de mon corps à quiconque. Je ne pouvais pas simplement effacer ton nom, c'est comme si j'allais t'effacer de ma mémoire et c'était trop horrible pour moi. Neuf ans avec toi, neuf ans à tes côtés et on veut que je t'oublie comme si tu n'avais jamais rien signifier, c'est beaucoup trop cruel. Alors j'espère que tu ne m'en voudras pas, j'espère que tu me comprendras.


Je referme toutes les enveloppes que j'ai finis et j'essaie d'apaiser la colère qui monte en moi. Comment peut-on infliger autant de douleur à quelqu'un ? Comment peut-on exiger à quelqu'un d'oublier l'amour de sa vie ? C'est tellement cruel... Daisy n'a fait qu'obéir, écouter les conseils autour d'elle. Elle s'est laissé manipuler et ça me répugne. Ses parents nous connaissent, ils étaient les seuls qui auraient pu la comprendre, la consoler mais ils l'ont incité à passer outre, à oublier son chagrin. C'est pour ça que Daisy est si renfermée sur elle-même, qu'elle manque cruellement de confiance. On l'a obligé à cacher ses émotions et aujourd'hui elle ne sait plus comment faire pour s'ouvrir, elle ne sait plus comment arrêter de faire semblant. C'est devenu tellement naturel pour elle de faire semblant, de se cacher derrière un sourire. Comme je m'en veux. Comme j'aimerais revenir en arrière et lui jurer d'être toujours là, d'être chaque seconde près d'elle et qu'elle n'aurait pas besoin de faire semblant avec moi.

Ma DestinéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant