Chapitre 58

180 11 0
                                    


Elijah

Je récupère de la bière dans le frigo avant de retourner dans ma chambre et de déposer le carton de pizza sur mon bureau en repoussant les dossiers posés. J'ouvre le carton et l'odeur emplit instantanément mes narines, je prends une part alors que le fromage fondu coule sur mes doigts, je prends une bouchée et je savoure d'avoir cette bonne nourriture dans ma bouche.

C'est devenue une routine pour moi, rentrer, me doucher, commander une pizza et la manger dans ma chambre avec une bière bien fraîche. Dans un silence agréable parce que j'aime cette tranquillité qui règne quand je rentre chez moi même si j'aimerais juste avoir une personne avec moi, elle pourrait combler le silence par sa douce voix, elle pourrait manger cette pizza avec moi comme nous le faisions il y a encore quelques temps. Mais je sais que c'est impossible et chaque soir, je regarde l'écran de mon téléphone qui affiche son numéro mais je n'ai pas assez de couilles pour l'appeler, pour l'entendre me dire combien j'ai étais un enfoiré d'avoir choisi cette vie plutôt que celle que nous vivions à New York.

Je ne veux pas entendre combien je l'ai fait souffrir alors que cette femme mérite plus que tout le bonheur. Pourtant j'ai besoin de l'entendre, juste sa voix, juste entendre qu'elle va mieux, qu'elle ne m'en veut plus ou moins qu'avant. Sans réfléchir, je fais glisser mon doigt sur l'écran et son nom apparaît « Ma Fleur »,je mets le haut-parleur alors que j'entends la première sonnerie, puis la seconde, j'attends dans un silence maintenant pénible et une attente qui est en train de me dévorer le cœur. Je ne l'ai pas appeler depuis que je suis parti et elle non plus, on est devenu comme des inconnus et ça me brise le cœur.

-Allô ?

Cette voix...Cette douce et magnifique voix emplit la pièce alors que je laisse le haut-parleur, j'entends du bruit derrière elle mais je suis incapable de répondre.

-Allô c'est qui ?

Sa voix semble assurée et j'ai l'impression qu'une grande bouffée d'air emplit mes poumons, mon cœur juste en entendant sa voix.

-Daisy...

Un long silence parvient quand je prononce son prénom et sans que je n'ai le temps de dire quoi que ce soir d'autre, elle raccroche et je ferme les yeux de savoir que j'ai les réponses à mes questions. Elle va mieux, elle m'en veut et encore beaucoup. Voilà tout ce que je peux sentir, tout ce que je peux comprendre dans sa voix, dans sa manière d'avoir respirer plus fort quand elle a entendu ma voix et surtout, je me rends compte qu'elle ne savait pas qui était au téléphone ce qui signifie qu'elle a supprimer mon numéro. J'ai étais con, abruti et maintenant la personne que j'aime, qui me manque plus que tout, qui me faisait confiance, qui voulait être avec moi, me déteste et je sais que je l'ai définitivement perdu mais je ne lui en voudrais pas, je la comprends et je m'en veux plus qu'on ne peut l'imaginer.

Mon téléphone se met à vibrer dans ma main et le nom de Eugène s'affiche sur l'écran. Je décroche immédiatement en espérant qu'il pourra me donner des nouvelles de ma fleur, celle qui ne peut plus me voir.

-Salut frangin.

-Salut, alors comment ça se passe la bas ? Tout va bien ?

-Comme d'habitude, rien n'a changer.

J'entends du bruit derrière lui et quand j'entends sa voix, je sais qu'il est avec elle.

-Comment elle va ?


Daisy

Trois mois que je vis sans lui, que j'arrive enfin à sourire, trois mois que je ne pense plus autant à lui, que je m'endors sans cauchemar depuis que je vois une psychologue, trois mois que j'ai repris ma vie en main et il suffit qu'il m'appelle pour que tout ce que j'ai réussi à construire, à réparer en si peu de temps viennent se fissurer. Il n'a pas le droit de m'appeler, il n'a pas le droit de prononcer mon prénom comme il l'a fait au bout du fil, il n'a le droit de rien et surtout pas de croire qu'il suffit qu'il m'appelle pour que je veuille parler avec lui.

Ma DestinéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant