Partie 1 - L'arrivée.

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Guillaume tendit l'oreille lorsqu'il lui sembla entendre la porte d'entrée s'ouvrir au rez-de-chaussée et plaça son index devant sa bouche afin d'imposer le silence à son ami qui était en train de lui raconter les cadeaux qu'il avait déjà mis sur sa liste pour son anniversaire, alors que celui-ci n'avait lieu que dans deux mois. Claude se tut en le voyant lui ordonner de rester silencieux et il le vit hausser les sourcils, avant de remuer ces dernier d'un air malicieux :

« C'est tes parents ? Ça y est, ils sont rentrés ? »

Il ne prit pas la peine de répondre à son meilleur ami, préférant plutôt se ruer hors de sa chambre afin d'aller vérifier par lui-même si c'était bien ces derniers. Ça y est ? Est-ce qu'ils l'avaient enfin ramené à la maison ? Il entendit Claude se lever de son lit à son tour dans son dos, et il longea le couloir avant de se mettre à courir dans les escaliers afin d'arriver le plus vite possible au rez-de-chaussée, vite suivi par son ami. Il dévala donc les marches, prenant le risque de se casser une jambe dans la foulée, et quand il fut en bas de l'escalier, il se précipita dans le hall d'entrée :

« Papa, maman, vous êtes rentrés ?! »

Il se figea net en voyant en effet ses parents dans le hall d'entrée et ses yeux se posèrent sur le petit garçon à qui son père était en train d'essayer d'enlever son anorak. Il était bel et bien là. Ils l'avaient ramené. Le plus petit semblait trempé jusqu'aux os malgré son manteau de pluie et il remarqua qu'il tenait un lapin en peluche dans sa main tremblante, par son oreille blanche. Il paraissait gelé, des gouttes de pluie dégoulinant de ses longs cheveux noir jusqu'à ses épaules heureusement recouvertes du manteau. Foutu temps normand. Il sentit alors une petite torsion apparaître dans son bas-ventre en l'observant et son père réussit enfin à lui ouvrir – puis lui enlever – l'anorak qui devait auparavant être coincé. C'est ce moment-là précis que choisit le petit garçon pour se tourner vers lui. Il le vit hausser les sourcils d'un air surpris à sa vue et soudain, Aurélien – c'était son prénom – parut prendre peur car il le vit faire un mouvement de recul avant de venir se cacher derrière son père. Ce dernier se tourna alors vers lui et il le vit hausser les sourcils à son tour avant de lui sourire tendrement :

« Ah, Guillaume... Tu nous as entendu arriver ? lui demanda son père et il hocha la tête, avant de voir sa mère lui prendre le manteau du plus petit des mains pour l'accrocher avant d'accrocher son propre manteau au mur.

— Salut, mon chéri. Bonjour, Claude, dit cette dernière en leur souriant à tous deux et il jeta un regard en coin à son ami à ses côtés. Ta mère n'est pas avec vous ?

— Si, si, madame Tranchant, ne vous inquiétez pas, répondit son ami en hochant la tête d'un air exagérée. Ma mère est seulement dans la cuisine. Elle voulait cuisiner pour votre retour. Elle pensait que vous serez sûrement fatigués.

— Oh, c'est gentil à elle, sourit doucement sa mère à son ami avant de se tourner vers le plus petit. Aurélien ? Tu viens voir un peu, mon cœur ? »

Ce dernier semblait effrayé d'eux, caché comme il l'était – ou en tout cas, tentait de l'être derrière la jambe de son père – et il vit sa mère lui tendre la main en se baissant à sa hauteur pour lui dire d'approcher.

« Allez, Aurélien... C'est Guillaume, ton grand frère. Tu ne le reconnais pas ? »

Il sentit son cœur s'emballer dans sa poitrine en entendant sa mère l'appeler grand frère et il sentit son ami lui donner un coup de coude dans la taille, le faisant grimacer de douleur :

« T'as entendu ça ? Grand frère. C'est cool. » lui murmura son ami et il hocha la tête lentement, bien d'accord avec cette affirmation.

Il vit alors le plus petit attraper doucement la main de sa mère et celle-ci le tira doucement à elle, le faisant sortir de derrière son père. Aurélien lui jeta un petit regard inquiet de derrière sa frange ébène et il sentit un large sourire s'inscrire sur ses lèvres devant son expression tout bonnement adorable :

« Salut, Aurél ! Moi, c'est Guillaume ! J'ai dix ans et demi et à partir d'aujourd'hui, je suis ton grand frère ! Compte sur moi pour t'apprendre plein de trucs cool ! »

Aurélien se contenta de le dévisager d'un air hésitant avant de hocher la tête et la seconde d'après, il le vit se blottir contre sa mère qui était à présent accroupie à ses côtés, une main posée doucement sur son dos, se cachant ainsi à sa vue. Il resta bouche-bée devant cette non-réponse de la part du plus petit et son père rit doucement avant de venir prendre Aurélien par la main pour l'entraîner avec lui dans la pièce suivante. Sa mère se redressa et s'approcha de lui pour passer une main taquine dans ses cheveux :

« T'en fait pas, mon chéri. Il est seulement claqué par la journée. C'est nouveau tout ça pour lui, tu sais. Puis même d'habitude il est pas très bavard, hein ? »

Il hocha la tête d'un air un peu absent en se repassant les quelques fois où il avait rencontré le plus petit au centre d'adoption. C'est vrai qu'il n'était pas bavard. Pourtant, c'était sur lui que le choix d'adoption était tombé. Et ses parents l'avaient aussitôt adopté dans leur cœur. Comme lui, dès la première fois où il l'avait vu. Il ne pourrait expliquer quoi, mais il y avait quelque chose chez Aurélien qui lui avait tout de suite plu. C'était lui qu'il voulait comme petit frère, et il espérait qu'il allait vite comprendre qu'il n'avait rien à craindre avec lui.

Fiction OrelxGringe - Protecteur.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant